Bakkt – des records de volume et une dirigeante devenue sénatrice
05 décembre 2019 - 12:21
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
La plateforme de contrats à terme sur Bitcoin, filiale du NYSE (New York Stock Exchange), connaît une actualité riche en cette fin d’année 2019. En effet, que ce soit par rapport à ses pics de volume, ses vérités partielles ou à sa directrice devenue sénatrice, elle fait assurément parler d’elle.
Un record de volume dans un paysage atone
En opposition avec le sentiment général du marché des cryptomonnaies plutôt porté sur la morosité, les Bitcoin Futures de Bakkt ont connu un nouveau pic de volume le 27 novembre. Ils ont enregistré un total de 5671 BTC pour un montant de 42, 5 millions de dollars. Plus du double du précédent record enregistré le 22 novembre (20,3 millions).
Après des débuts plus que timorés, Bakkt est donc bien parti pour concurrencer CME groups et Bitmex, d’autant que le 9 décembre, la plateforme doit lancer le même type de contrats à terme que ses prédécesseurs. A savoir des contrats Bitcoin avec règlement en espèces. Ce nouveau challenge destiné bien sûr à leur prendre des parts de marché, fait partie d’une stratégie de conquête du NYSE dont l’incursion dans le domaine des cryptomonnaies semble lui avoir ouvert l’appétit. En effet, si la plateforme s’est fait longuement attendre, elle en a profité pour peaufiner ses actions.
L’émulation de la concurrence
La preuve en est, si, en septembre, elle avait déjà lancé un service de garde Bitcoin, Bakkt Warehouse, elle l’a étendu à tous les investisseurs institutionnels depuis novembre. On vous passe le détail mais on vous en donne quand même un aperçu. Coffres-forts high-tech surveillés grâce à un système de vidéosurveillance, gardes armés prêts à surgir au moindre incident, grosse police d’assurance (125 millions de dollars)… Hissant le niveau de sécurité à un seuil a priori jamais atteint, elle a déjà attiré dans ses filets de gros poissons comme la société de capital risque Pantera, la banque Galaxy Digital et le courtier Tagomi. Coinbase, Fidelity ou Anchorage qui offrent déjà ce type de prestation n’ont qu’à bien se tenir.
Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Elle prépare également, pour le premier semestre 2020, une application dédiée aux paiements en cryptomonnaies en collaboration avec Starbuck. A moins que ses projets ne soient contrariés par une information tout juste révélée. Dénichée par un économiste et trader, Alexis Krüger, plus suspicieux, à raison, que d’autres par rapport à la promesse initiale de Bakkt dont il est allé vérifier la véracité.
Contrats à terme mensongers ?
En septembre, Bakkt a lancé ses premiers et très attendus contrats à terme en valorisant le fait qu’elle était la première plateforme de Bitcoin Futures qui nécessitaient l’achat de Bitcoins réels. L’emballement a gagné certains enthousiastes naïfs de la cryptosphère qui y ont vu une manne presque céleste pour gonfler le prix de la crypto reine. Loin des Bitcoin-papier des CME et compagnie réglés en dollar, la démarche leur paraissait en quelque sorte plus saine ou du moins plus en corrélation avec le marché réel. Les deux mois écoulés nous ont prouvé le contraire. Mais pire encore, ces fameux contrats à terme sur Bitcoin réglés « physiquement » ne le seraient pas vraiment, du moins pas complètement.
Alexis Krüger a trouvé des informations sur le site de Bakkt prouvant que 37 % des contrats à terme ne sont pas garantis par des Bitcoins « physiques » mais par des dollars américains. D’autres opérations comme le trading, annoncées elles aussi en Bitcoin, s’effectuent également en monnaie fiduciaire… L’exception ne serait donc pas si exceptionnelle même si on voit mal Bakkt être pénalisé par ses révélations.
La CEO de Bakkt, Kelly Loeffler, devient sénatrice de Géorgie
En effet, la direction de Bakkt pourrait bientôt avoir voix au chapitre pour influencer la réglementation américaine en matière de cryptomonnaie. Kelly Loeffler, généreuse donatrice du parti républicain, vient d’être nommée, ce 4 décembre, au poste de sénatrice. En dépit des doutes de Trump qui ne la trouvait pas assez conservatrice, le très droitier gouverneur de Géorgie s’est entêté dans son choix. Sélectionnée pour séduire les femmes « éduquées » de son Etat peu portées sur le populisme rustique de mâles élus républicains, président en tête, Kelly Loeffler, a donc accepté la mission. Reste à savoir ce qu’elle en fera.
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