Binance à Paris enclenche son « Objectif lune »
14 avril 2022 - 10:58
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
L’emblématique PDG de Binance Chanpeng Zhao a confirmé hier, lors du Paris Blockchain Week Summit, son intention de faire de la France « une rampe de lancement pour l’Europe ». A cet effet, il a dévoilé un nouvel espace dédié au Web3 au sein du campus favori des startups, Station F. Parallèlement, en quête du fameux sésame PSAN, la plateforme a recruté l’ancienne directrice adjointe des affaires juridiques de l’AMF.
Binance lance un programme d’incubation Web3 à Paris
Binance aime la France et le lui prouve. Commençant sa prise de parole par un touchant « We love France », Chanpeng Zhao dit « CZ » a dévoilé la mise en place d’un espace Web3 chez Station F.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’opération « Objectif Lune » annoncé à l’automne dernier. L’ambition du projet est de soutenir l’écosystème crypto européen, via l’innovation et l’éducation, en choisissant la France comme « rampe de lancement » avec notamment un investissement de 100 millions d’euros. Dans la foulée, Binance avait d’ailleurs ouvert un bureau à Montrouge et déclare aujourd’hui une équipe de 50 collaborateurs dans l’hexagone.
Le rôle de Binance dans ce nouvel espace Web3 a été détaillé par David Prinçay, le PDG de Binance France. Les jeunes pousses élues bénéficieront d’un hébergement gratuit pendant la période d’incubation et d’un accès aux différentes ressources mises à disposition par Station F. Elles bénéficieront également d’un soutien personnalisé des équipes de BNB Chain, NFT Labs et Binance Labs “pour concevoir, développer et améliorer leurs idées et projets”. Elles pourront aussi envisager des collaborations avec les partenaires actuels du géant de l’industrie, rencontrer des acteurs majeurs de l’écosystème et profiter de “programmes de mentorat et de sessions de suivi” .
Binance s’adjoint les services d’une ex-régulatrice française
Fidèle à sa politique de débauchage d’anciens responsables de la régulation financière, Binance a recruté Stéphanie Cabossioras, ex directrice adjointe des affaires juridiques au sein de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Elle est d’ailleurs intervenue au nom de l’exchange lors de l’évènement Paris Summit, dans le cadre d’une conférence portant sur « L’exploitation de la blockchain pour prévenir le crime ».
Cette stratégie de recrutement vise à favoriser le dialogue avec les autorités afin d’accélérer la mise en conformité de l’échange avec les règlementations locales. Or, on sait qu’en France, cela passe par l’obtention de l’enregistrement de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) délivré justement par l’AMF.
De fait pour obtenir ce statut si convoité, Binance met toutes les chances de son côté et n’hésite pas à tenir un discours très flatteur à l’égard des autorités françaises en saluant « la réglementation pro-crypto » du pays qui « occupe une position unique pour être le leader de cette industrie en Europe » et déclarant in fine que « l’attitude du gouvernement envers cette industrie a été phénoménal ».
On peut tomber de sa chaise en entendant cela, mais à la décharge de CZ, on a pu observer que dans la riposte quasi unanime des régulateurs contre une plateforme qui prenait ses aises avec les règles pour étendre son empire avant de rejoindre le camp de la raison, la France n’a jamais manifesté d’acrimonie à son encontre. Elle est d’ailleurs selon CZ, le premier exchange crypto en France. Les acteurs français à la peine peuvent continuer d’apprécier ce « deux poids, deux mesures ».
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