Binance – L’exchange quitte Singapour et n’est « plus autorisé » en Afrique du Sud

06 septembre 2021 - 13:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

La cabale internationale enclenchée contre la plateforme Binance connaît de nouveaux rebondissements. Cela dans la lignée des interdictions et non-autorisations d’exercer émises par de nombreux pays du globe. Une véritable chasse aux sorcières à laquelle doit faire face ce leader actuel et incontesté des plateformes centralisées (CEX) d’échange de cryptomonnaies. Avec dans le viseur des régulateurs une volonté d’en contrôler l’implantation pour le moment plus numérique que géographique. Et des avancées qui laissent penser que les choses pourraient être amenées à s’arranger.

La liste des pays qui s’aperçoivent d’un seul coup que la plateforme Binance n’a pas de licence locale pour y exercer ses services ne cesse de s’allonger. Ce qui ressemblerait presque à une mauvaise blague, si les conséquences n’étaient pas bien réelles. Car ce sursaut légaliste coordonné et international vient de frapper une nouvelle fois en Afrique du Sud. Mais également à Singapour dans un style néanmoins différent, car c’est cette fois Binance qui en est à l’origine. Mais cela ne change rien car elle y devient inaccessible pour ses utilisateurs… enfin presque !

Car la saison de la chasse à la plateforme Binance est ouverte. Mais elle ne connaît pas les mêmes conséquences dans chaque pays. Parfois du fait d’un calendrier décalé qui voit certaines procédures plus avancées que d’autres. Mais également du fait d’interdictions émises la plupart du temps à l’encontre de branches locales de son exchange. Ce qui revient à lancer un chat à l’attaque d’une souris qui n’est domiciliée nulle part. Et d’en fermer les différents terriers locaux alors que son centre de contrôle reste hébergé dans les nuages. Et c’est très probablement là que réside le véritable problème.

Binance n’a pas de licence en Afrique du Sud, mais…

Et voilà que c’est l’Afrique du Sud qui vient de se rendre compte que la plateforme Binance n’a pas de licence pour exercer sur son territoire. Ce qui lui interdit de proposer ses services – même drastiquement revus à la baisse – aux résidents de cette contrée africaine. Une déclaration récemment édictée par la Financial Sector Conduct Authority (FSCA) locale. Et qui a dans les faits pour conséquence de ne rien changer du tout. Si ce n’est d’avertir les utilisateurs encore motivés à en utiliser les fonctionnalités qu’il « est peu probable que vous récupériez votre argent et n’aurez aucun recours contre qui que ce soit ». À bon entendeur…

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« La Financial Sector Conduct Authority (FSCA) avertit le public d’être prudent et vigilant lorsqu’il traite avec BINANCE GROUP, car il n’est pas autorisé à donner des conseils financiers ou à fournir ses services (…) en Afrique du Sud. La FSCA tient à souligner que (…) les investissements liés aux cryptomonnaies ne sont actuellement pas réglementés par la FSCA ou tout autre organisme en Afrique du Sud. » – FSCA

Conséquence ou point de départ de cette déclaration, « un groupe Telegram auquel les membres du public sud-africain peuvent se joindre pour accéder à leur plateforme d’échange de cryptomonnaies ». Et une volonté de la FSCA qui se résume à un avertissement sans aucun effet de blocage ou de répression. Cela contre « cette entreprise internationale située aux Seychelles », première nouvelle ! Avec comme unique réponse officielle de Binance cette phrase désormais culte du secteur qui se résume à affirmer ne pas fournir de conseils financiers. Cela tout en niant une quelconque activité de type intermédiation financière.

Binance quitte officiellement Singapour, mais…

Une pression réglementaire qui commence visiblement à avoir des conséquences sur les équipes de Binance. Et qui est à l’origine de l’annonce officielle de son prochain départ de la zone de Singapour. Un déménagement annoncé pour ce vendredi 10 septembre. Avec comme effet immédiat de voir son application disparaître des catalogues et stores locaux. Ainsi que de mettre fin aux paires de trading et options de paiement en dollars SGD. Ou comment Binance inverse la tendance et ferme ses portes aux régulateurs trop insistants.

« Comme Binance évalue constamment ses offres de produits et de services pour rester conformes aux réglementations locales, nous cesserons les produits et offres suivants à Singapour à partir du vendredi 10 septembre 04:00 UTC. Il est conseillé aux utilisateurs d’effectuer toutes les transactions P2P associées. Ainsi que de supprimer les publicités commerciales associées avant le jeudi 2021-09-09 04:00 UTC (12:00 UTC+8) pour éviter les conflits commerciaux potentiels. » – Binance

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Ce que représente sans aucun doute l’Autorité monétaire de Singapour (MAS). Cette dernière cherchant à démontrer que – contrairement à certaines idées reçues – Binance n’a jamais été implantée sur son territoire. Cela en l’inscrivant sur sa « liste d’alerte aux investisseurs ». Une mention qui la signale comme une entité non réglementée qui a pu donner au public l’impression qu’elle est agréée par ses services.

Mais au final, seule la plateforme Binance.com est affectée par cette décision. Car comme le précise l’un de ses porte-parole, c’est uniquement cette dernière qui est visée par l’Autorité monétaire de Singapour. Et en aucun cas sa version locale (binance.sg) qui reste fonctionnelle. Car il y a toujours une limite aux volontés de régulation de ces instances nationales. Et il ne fait aucun doute que le poids de Binance fasse pencher la balance en faveur de résolutions pacifiques. Ce qui semble être très exactement le cas dans l’affaire qui l’oppose à la FCA du Royaume-Uni. Car cette dernière a fini pas annoncer que Binance Markets Limited était désormais conforme aux exigences imposées

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