Bitcoin légitimé par d’anciens dirigeants
19 janvier 2021 - 07:26
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
Faut-il ne plus être aux manettes pour admettre les qualités singulières et irremplaçables de Bitcoin ? Probablement, si on se fie aux interventions récentes de deux anciens ministres qui ont formulé des avis plutôt éclairés sur la première des cryptomonnaies. Des déclarations qui détonnent au milieu de la levée de boucliers de dirigeants en poste qui se sont donné le mot pour taper sur le king qui ne semble pas prêt de perdre sa couronne.
Bitcoin reconnu comme une possible monnaie de réserve
Evoquons d’abord l’intervention de l’ancien premier ministre Stephen Harper qui a présidé aux commandes du gouvernement canadien de 2006 à 2015. Lors d’une intervention donnée dans le cadre de la Vancouver Resource Investment Conference, l’économiste de formation a envisagé Bitcoin comme une possible monnaie de réserve.
Plus précisément, sceptique à l’égard des mesures de relance monétaire qui affaiblissent la confiance dans le dollar, il a admis que ce dernier pouvait perdre en partie sa position d’actif de réserve mondial. Mais en partie seulement car face à lui, il n’existe pas, d’après Harper, d’alternatives internationales vraiment fiables. L’euro et ses politiques accommodantes est tout aussi fragile et le yuan trop conditionné aux mesures d’un Etat autoritaire. De fait, face à un tel constat, il avance l’idée d’un Bitcoin qui pourrait trouver sa place dans le paysage monétaire à venir.
Il est difficile de voir quelle est l’alternative au dollar américain en tant que principale monnaie de réserve du monde. À part l’or, le Bitcoin, tout un panier de choses. […] Je pense que vous verrez que le nombre de choses que les gens utilisent comme réserves augmentera, mais le dollar américain restera la majeure partie. »
Bitcoin est là pour rester
Une reconnaissance indéniable alors qu’il n’y a pas si longtemps les politiques de tous bords ne prenaient même pas la peine de prononcer son nom, préférant s’en prendre à Libra et ses milliards d’utilisateurs potentiels. Le Bitcoin n’était alors considéré que comme quantité négligeable, l’affaire de quelques geeks allumés qui ne risquaient pas de mettre le feu au système en place…
Les choses changent et l’ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence H. Summers, confirme cette nouvelle légitimité attribuée à la première des cryptomonnaies. Lors d’une interview avec la Bloomberg Wall Street Week, il a fait une déclaration en ce sens.
Je pense qu’une institution comme Bitcoin (BTC) est là pour rester. Je ne pense pas que tout va s’effondrer… les gens vont s’y diriger… la finitude de son approvisionnement va augmenter les prix.
Notons néanmoins que l’ancien ministre d’Obama a cédé aux sirènes du Bitcoin depuis déjà quelques années en rejoignant des sociétés du secteur comme Xapo. Néanmoins, cela n’enlève rien à la teneur de ses propos. Et d’autant moins face à l’aveuglement buté du discours officiel qui se met en place depuis que Bitcoin franchit des sommets de prix et de popularité.
Les snipers de Bitcoin au pouvoir
On fait bien sûr référence à la dernière intervention de la présidente de la banque centrale européenne Christine Lagarde qui a oscillé entre condescendance, évoquant un « funny business », allégations mensongères à la Bruno Le Maire et volonté de répression à échelle mondiale. Mais on se réfère aussi à tous les organes de surveillance qui se mettent en branle les uns après les autres pour protéger les utilisateurs de ce démon qui les entraînera irrémédiablement vers le fond. Le BAFIN allemand, le régulateur néo-zélandais et la Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme britannique des services financiers, bien dans leur rôle de protection des consommateurs, ont tous dernièrement lancé de sévères avertissements contre le mirage Bitcoin et la richesse facile.
Enfin, cerise sur le gâteau, l’autoproclamé « leader mondial de la gestion de fortune » UBS Global Wealth Management vient d’annoncer – ça faisait longtemps – la énième mort du Bitcoin sous prétexte de réglementation resserrée et d’arrivée prochaine de CBDC (Central Bank Digital Currency).
Entre les uns qui font semblant de ne pas comprendre la nature pseudonyme et donc traçable de toute transaction opérée sur la blockchain Bitcoin et l’associent systématiquement au terrorisme et au blanchiment d’argent et les autres qui n’ont visiblement rien compris à sa nature décentralisée, on relève surtout une volonté commune de préserver son pré carré. On en revient donc au présupposé de départ. Oui, il faut effectivement avoir quitté les arcanes du pouvoir pour reconnaître que Bitcoin possède des caractéristiques uniques qui le rendent aujourd’hui incontournable et pour consentir à l’avancée irrésistible d’une création monétaire qui échappe aux Etats.
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