Des acteurs majeurs de l’industrie crypto US dévoilent une solution contre le blanchiment qui se veut un standard de conformité

17 février 2022 - 07:28

Temps de lecture : 2 minutes

Coinbase, Circle et 16 autres compagnies majoritairement américaines ont phosphoré pour établir un système susceptible de garantir leur conformité à la « règle du voyage » définie par le Groupe d’action financière (GAFI). Baptisé « TRUST », le protocole veut devenir le standard de l’industrie crypto en matière d’exigences légales contre le blanchiment d’argent tout en préservant la confidentialité des données clients.

Trust, don’t verify …

Une coalition d’acteurs majeurs de la scène crypto US a élaboré une solution pour se conformer aux normes renforcées de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette solution s’appelle TRUST. Elle est censée permettre la collecte et la transmission en toute sécurité des données des clients conformément à la règle de voyage.

Pour rappel, cette règle recommandée par le GAFI et prescrite par le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), exige des fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP) la divulgation des informations sur leurs utilisateurs. A savoir recueillir non seulement leurs noms, leurs numéros de compte, mais également les informations de localisation de l’expéditeur et du destinataire dans une transaction. Un modèle directement inspiré de la relation banque-client et qui a pu hérisser les acteurs du secteur crypto, pseudonyme par conception, jugeant ce réflexe institutionnel peu adapté à leur univers. Mais les temps changent et la pression réglementaire s’accentuant, ils ont décidé d’organiser eux-mêmes une infrastructure susceptible de répondre aux exigences légales.

Coinbase a pris la tête de la coalition et 17 autres membres l’ont rejoint : Anchorage, Avanti, Bitgo, bitFlyer, Bittrex, BlockFi , Circle, Fidelity Digital Assets, Gemini, Kraken , Paxos, Robinhood, Standard Custody & Trust, Symbridge, Tradestation, Zero Hash et Zodia.

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Un Travel Rule Universal Solution Technology très centralisé et un peu nébuleux

La solution concertée ressemble selon l’ancien responsable de la conformité de Coinbase, Jeff Horowitz, à « un tableau d’affichage centralisé » censé respecter la confidentialité des informations. Tous les échanges de données entres les membres étant totalement cryptés avec l’engagement d’adopter un ensemble de pratiques élémentaires de sécurité.

Quant au fonctionnement proprement dit de la technologie, l’article du blog de Coinbase n’en dit pas beaucoup plus. Il se contente d’évoquer l’absence de stockage central de données personnelles et un mécanisme de preuve de propriété de l’adresse. Il précise toutefois un partenariat avec Exiger, une plateforme axée sur la réglementation et la criminalité financière.

Le modèle actuel se veut perfectible et s’améliorera au fur et à mesure de son expérimentation. Il subira également des modifications pour répondre aux normes des différentes juridictions. Car, si pour le moment l’affaire semble très US, le projet est de l’étendre à l’échelle internationale. Pour adhérer, les entreprises devront se soumettre à un audit réalisé conjointement par un tiers et le collectif en place qui évaluera la légitimité de la demande. De fait, le mode de gouvernance qui devra également s’adapter à la dimension du groupe, reste encore à inventer.

Un protocole qui questionne

D’autres questions restent encore sans réponse comme celle concernant les plateformes décentralisées, l’absence notable d’un mastodonte comme Binance avec sa branche US ou la façon dont les échanges de données seront traitées entre membres et non-membres.

Mais le principal est, pour Coinbase comme pour les autres, de manifester leur bonne volonté face à des régulateurs de plus en plus sourcilleux. A ce titre, TRUST remplit vraisemblablement ce premier objectif, même si certains grimacent devant une approche qui réserve le sceau de la conformité des transactions à un nombre limité d’acteurs. Le nom n’a vraisemblablement pas été choisi au hasard et repousse dans les oubliettes les fameux protocoles « trustless » qui ont bercé la jeunesse fougueuse des cryptos.

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