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Vitalik Buterin – À 25 ans, qui est le génial créateur d’Ethereum ?

Mis à jour le 20 juillet 2019.

Vitalik Buterin n’a que 25 ans aujourd’hui, mais figure parmi les personnes les plus influentes de la planète. Voici donc un dossier en exclusivité qui retrace les éléments cruciaux de sa vie ainsi que son évolution. 

Le créateur d’Ethereum est apparu dans le magazine Fortune.com « 40 under 40 » en 2018. En effet, Vitalik est classé à la 22ème place des personnes de moins de 40 ans les plus puissantes de la planète dans le monde des affaires.

Buterin est l’un des individus les plus suivis, voir même le plus suivi de l’univers crypto. Son Twitter compte 854 000 abonnés (09/05/2019).

Pourquoi un dossier sur Vitalik Buterin ?

Vitalik Buterin, c’est un personnage absolument atypique qui s’est fait une place de choix dans la sphère de l’évolution technologique. Il est parfois en marge des codes de la société, il n’est pas rare de le voir porter des pulls à licorne ou des t-shirts arc-en-ciel. Cependant, sous ses airs de grand adolescent, Vitalik est l’un des hommes les plus importants de l’écosystème blockchain à l’heure où nous écrivons ces lignes.

En réalité, Vitalik Buterin est le cofondateur et créateur de la deuxième cryptomonnaie à la plus forte capitalisation : L’Ethereum. Celle-ci est en effet la pionnière des contrats intelligents. De plus, elle est considérée comme l’initiatrice du mouvement Blockchain 2.0 (La Blockchain 1.0 aurait été l’élaboration du Bitcoin).

Caricature Vitalik Buterin

Une caricature de DonkeyHotey

L’âge tendre du prodige

Tout commence en plein dans les années 90. Né en 1994 dans la campagne russe, il vit ses premières années à 100 km de MoscouPeu avant ses 6 ans, il se voit contraint de suivre ses parents à la recherche de meilleures opportunités professionnelles au CanadaSon père est développeur informatique, ce qui explique pourquoi le jeune russe a baigné si rapidement dans cet univers.

Pour comparaison, en 1998, il n’y avait que 130 millions d’utilisateurs d’Internet dans le monde. Sur 6 milliards d’habitants, seulement 2% de la population avait donc la possibilité de naviguer sur la toile.

A quatre ans, et pendant que ses camarades jouent aux gendarmes et aux voleurs ou aux cartes Pokémon, Vitalik, lui, s’amuse sur un vieil ordinateur avec le logiciel Excel.

Vitalik Buterin jeune en train de jouer au PC

Photo prise par son père Dmitry

A sept ans, il écrit un document complexe et apparemment très complet selon son père, Dmitry. Celui se nomme « L’encyclopédie des Lapins » et serait débordant de formules mathématiques ainsi que de divers graphiques et calculs. Très tôt, il est donc estimé comme un enfant hors normes et est placé dans une classe de surdoués.

« Je me souviens avoir été considéré comme quelqu’un de plutôt différent dans un certain sens. Quand j’avais cinq ou six ans, mes camarades parlaient de moi comme d’un génie des mathématiques. Quand j’ai réalisé cela, je me suis demandé, pourquoi ne suis-je pas comme la majorité des personnes à réussir 75% des questions ? »

Lors de son adolescence, il est passionné par les chiffres et les mathématiques. Qui plus est, il se découvre une certaine aisance pour le codage. Lors de la création du Bitcoin en 2009, Vitalik n’était qu’un ado passant la majorité de ses journées derrière son ordinateur, jouant à World of Warcraft. Ce n’est qu’à 17 ans, qu’il se lasse du jeu et cherche une nouvelle occupation. Vitalik Buterin, alors jeune adulte, va entendre parler du Bitcoin.

Jeune adulte, vie étudiante, découverte du monde de la cryptomonnaie

C’est en 2011, à 17 ans, et via son père informaticien, qu’il entend parler des cryptomonnaies et du Bitcoin pour la première fois.

Vitalik Buterin et son père Dmitry Buterin

Vitalik en compagnie de son père, Dmitry

Son impression initiale est négative, il juge les devises digitales sans avenir car « elles ne reposent sur absolument aucune valeur intrinsèque ». Puis, à force d’en entendre parler et d’en apprendre plus sur le sujet, son opinion évolue.

Petit à petit il se prend d’intérêt pour le monde de la blockchain. En effet, c’est un univers complexe qui avait la possibilité de stimuler ses capacités et ses connaissances en codage. Les semaines suivantes, il commence à traîner sur des forums d’initiés traitant du développement technique du Bitcoin. Plus, il passe de temps à comprendre le fonctionnement de la blockchain, plus il y voit un potentiel énorme.

Ses débuts en tant que rédacteur d’articles sur les cryptos 

Il cherche donc à faire partie de l’aventure, à faire partie de cette communauté rebelle du système capitaliste, qui veut proposer une alternative viable à celui-ci. Ses premières idées sont d’acheter ou de miner du Bitcoin. Cependant, il n’a absolument pas les ressources nécessaires à ce moment-là pour investir dans du matériel de minage ou même simplement pour se payer des Bitcoins.

Il trouve une solution annexe, écrire des articles pour un blog sur le thème des cryptomonnaies. Il sera rémunéré 5 BTC par chronique soit environ 3,50$ à l’époque. Au fil du temps, son expertise s’améliore, et grâce à ses fantastiques capacités de compréhension et de rédaction, il commence à être reconnu du monde de la blockchain.

Il se fait repérer par Mihai Alisie, un autre passionné de blockchain et de cryptomonnaies qui a pour ambition de lancer un nouveau média. Ensemble, ils créeront le Bitcoin Magazine. Il endossera le rôle de rédacteur pour le journal jusqu’en 2014. Ses articles sont encore en ligne et sont disponibles ici. Vitalik consolide sa réputation sur le net et stimule son réseau de connaissances.

Couverture de Bitcoin Magazine 2012

Une couverture du Bitcoin Magazine – Mai 2012

En 2012, il rentre à l’Université de Waterloo au Canada, et se trouve un travail en tant que cryptographe pour Ian Golberg, connu pour avoir créé un protocole permettant de crypter les messages. Le quotidien de Vitalik, mêlant ses activités de rédacteurs, un boulot à mi-temps et ses cours à l’université est donc très encombré.

Participation à des réunions, rencontre avec d’autres passionnés

Contrairement à la plupart investisseurs de l’époque, il n’est pas attiré par l’appât financier du Bitcoin. Mais plutôt par les applications potentielles de la blockchain dans notre société. Une après-midi de Novembre 2012, à Toronto, au Canada, un petit groupe Meetup.com se crée pour discuter de l’univers Bitcoin. Un jeune homme de 19 ans en première année à l’Université se joint au rendez-vous. Et oui, notre ami Vitalik était de la partie.

« Cela sera le premier meetup Bitcoin à Toronto. Rencontrons-nous et voyons ce qu’il en advient » le créateur de l’évènement, Anthony Di Lorio

Malgré sa timidité, Buterin commençait à avoir une petite notoriété dans l’univers des cryptomonnaies et obtient du crédit lorsqu’il se rend à ces réunions. En plus de cela, et grâce à son statut chez Bitcoin Magazine, il participe à de nombreuses conférences. En mai 2013, l’une d’entre elles lui fit vraiment prendre conscience de l’effervescence et de l’importante communauté derrière les cryptomonnaies.

Cependant, il a le sentiment qu’il est possible de faire bien plus que ce que propose Bitcoin. Tout le monde travaille à améliorer cette blockchain, ce qui revient à alourdir son infrastructure. Chaque nouveau projet essaie d’implémenter de nouvelles fonctionnalités sans aller réellement au fond des choses.

Les meetups continuent de s’enchaîner. Puis un jour, Vitalik arrive avec une idée toute fraîche. Se servir de la technologie blockchain et pouvoir l’appliquer à des centaines de domaines. Pouvoir éliminer le besoin d’avoir un intermédiaire, une entreprise de confiance ou un gouvernement pour stocker de l’argent ou des données. Il imagine la possibilité de créer un nouveau Bitcoin en appliquant le langage Turing Complete qui permettrait au réseau de délivrer n’importe quel service et d’élargir le champ d’utilisation de la blockchain.

Vitalik Buterin

Les prémices d’Ethereum

Fin 2013, il se met alors à poser sur papier ses idées qu’il transmet à ses amis du milieu. Ce document est maintenant considéré comme la toute première version du whitepaper d’Ethereum. Trente personnes la liront. Malgré le pessimisme de Vitalik, les lecteurs sont particulièrement enthousiastes à propos de ses idées. Les critiques et les avis négatifs sont quasiment inexistants. De nombreuses personnes veulent donc rejoindre l’équipe et travailler sur le projet. Notre jeune russe, dans la force de l’âge, constitue sa tribu pour donner vie à son idée.

En Janvier 2014, le groupe qu’il a constitué se rencontre. Ils louent une maison délabrée et remplie d’insectes à Miami dans le but de participer à la conférence d’Amérique du Nord sur le Bitcoin. L’équipe travaille main dans la main à l’élaboration du projet Ethereum. Celui-ci évolue au fil des discussions pour se perfectionner.

L’équipe de base, dirigée par le prodige russe est constituée de Mihai Alisie, Anthony Di Iorio, Charles Hoskinson, Joe Lubin et Gavin Wood. Celle-ci travaille pendant des mois d’arrache-pied sans aucune rémunération. Des tensions se créent. Certains veulent transformer Ethereum en entreprise lorsque d’autres comme Vitalik sont des pionniers de « l’Ethereum devant rester une organisation sans but lucratif ».

La consécration, le projet du russo-canadien fait saliver les investisseurs

Un jour, à une conférence, Vitalik prend la parole. Il réalise un discours d’un monotone sans nom et décrit le projet sur lequel lui et son équipe sont en train de travailler. Grande surprise, il reçoit une standing ovationA la fin de la conférence, des dizaines de spectateurs font la queue pour parler au petit génie. Le statut du développeur russe venait de prendre une nouvelle tournure. A cette période, la communauté Bitcoin se sentait riche et cherchait déjà la nouvelle poule aux oeufs d’or. Avec son idée révolutionnaire, Vitalik faisait saliver les investisseurs avides.

Plus tard dans l’année, notre héros russo-canadien remporte The Thiel Fellowship, ainsi qu’une bourse de 100 000$. Peter Thier, le milliardaire et cofondateur de Paypal récompense les projets à grand potentiel créés par des moins de 20 ans. Cette bourse permet à Buterin de faire des choix forts sur l’orientation de sa vie. En effet, il abandonne l’Université par manque de temps et de motivation pour se consacrer à sa passion. Puis, il voyage partout autour du monde, à San Francisco, à Amsterdam ou en Israël afin de rencontrer toujours plus d’acteurs de la communauté blockchain.

Ethereum remporte même le prestigieux World Technology Network Award dans la catégorie technologie devant Facebook en 2014. D’autres grands noms ont décroché des Awards, par exemple Elon Musk dans les catégories énergie et espace.

« Les projets autour de la crypto me prenaient trop de temps (plus de 30 heures par semaines), j’ai donc abandonné l’université. »

Lancement du token ETH

Pour le lancement du token, la décision est prise. Il y aura une ICO (Initial Coin Offering) en Bitcoin pour financer l’avancement du développement d’Ethereum.

L’équipe réalise un tour de force pour l’époque récoltant plus de 18 millions de dollars correspondant à 31 000 BTC ayant une valeur de 650$ à cet instant. Chaque Ethereum valait donc la modique somme de 0,30$. La période d’ICO (mise en vente) durera 42 jours au total. Le 30 Juillet 2015, Ethereum voit le jour, puis sera créée l’Ethereum foundation, basée en Suisse.

Mais Ethereum c’est quoi ?

Logo très connu de l’ETH

Peut-être l’une des révolutions les plus importantes de notre temps. Ethereum est la cryptomonnaie qui a implanté le système de smarts contracts dits contrats intelligents. Le principe de la blockchain permet de réaliser des opérations lorsque les conditions sont réunies sans recourir à un tiers. Celle-ci se voit attribuer un très haut niveau de sécurité.

On peut résumer Ethereum comme « Un réseau d’ordinateurs que n’importe qui peut programmer et utiliser à sa guise ». Il permet la décentralisation d’applications qui vont fonctionner sur son réseau blockchain. Des milliers de projets cryptos ont ainsi créé leurs smarts contracts et leurs tokens. Les tokens d’Ethers sont exploités en tant que gas et sont « brûlés » pour faire fonctionner la blockchain entière. Celle-ci permet de soutenir la création de DAPP (applications décentralisées).

Le soutien des entreprises est astronomique. Les premiers grands groupes à avoir avoué leur intérêt envers la blockchain l’ont fait via Ethereum. On peut citer par exemple : Toyota, ING, Accenture, bp, Deloitte, Microsoft, Samsung ou encore Total. Ce soutien s’exprime à travers l’Entreprise Ethereum Alliance, un regroupement très puissant d’entités enthousiastes au sujet de la blockchain.

Vitalik qui s’exprime lors d’une conférence

 Combien Vitalik Buterin possède-t-il d’Ethereum ?

Vitalik détiendrait un portefeuille de 355 000 Ethers ainsi qu’une seconde adresse avec 12 000 ETH. Initialement, il aurait possédé 630 000 Ethers. Puis vendu 25% d’entre eux en Avril 2016, arrivant à un total de 475 000 ETH. A l’époque, un ETH s’échangeait contre environ 8$.

Reddit Vitalik Buterin

Post sur Reddit de Vitalik

Sa fortune est très variable en termes de valeur fiduciaire. Cependant, il aurait déclaré posséder près de 0,9% de la quantité totale d’ETH. En 2018, il n’aurait rien vendu et simplement réalisé des donations à des oeuvres caritatives.

Ses activités aujourd’hui

Buterin a déclaré vivre dans les avions aujourd’hui tellement il est amené à se déplacer. La majorité de ses activités sont tournées autour du fait de tenir des conférences un peu partout sur la planète, mais ce n’est pas tout.

VB rencontre les plus grands leaders de la blockchain

Il est en contact les plus grands dirigeants du monde des entreprises

Notre surdoué préféré s’inspire de Steve Jobs et tient des keys notes

Il mène le développement d’Ethereum

BONUS : Quelques chouettes anecdotes

• Le 2 Juin 2017, Vitalik a rencontré Valdimir Poutine lors d’un évènement en Russie. Le génie de l’informatique lui aurait vanté les mérites de la technologie blockchain. Il a également eu l’occasion de discuter avec d’autres importants dirigeants comme la ministre des affaires étrangères japonaise.

• Vitalik a souvent critiqué la communauté des investisseurs cryptos, la jugeant trop immature et attirée par l’attrait pécunier.

OmiseGo est l’un des seuls projets que soutient fermement Buterin. Celui-ci correspond au premier service financier ayant rejoint l’écosystème Ethereum. Vitalik considère que le paiement a petit échelle est vital pour le développement des cryptomonnaies.

• Le génie originaire de Russie aurait appris le mandarin en quelques mois.

• Google aurait approché le jeune prodige. En effet, le leader d’Ethereum s’est empressé de le partager à ses followers sur Twitter. Un algorithme de Google aurait décelé ses capacités de codages à travers les résultats d’anciens concours sur ce thème, remportés dans sa jeunesse.

• Le 25 Juin  2017, d’incroyables rumeurs sur sa mort ont envahi les réseaux sociaux et causé la panique sur les marchés. Il a donc choisi de démentir ces fausses news en écrivant le numéro du block d’Ethereum plutôt que le journal du jour. Il citera : « Nouvelle journée, nouvelle utilisation de la blockchain« . La rumeur a été si forte que le prix de l’ETH a droppé de 300$ à 260$ en quelques heures.

Vitalik Buterin rumor death block

• Il a révélé le 19 avril 2019 avoir failli être stagiaire chez Ripple en 2013. Simplement, le sort en a décidé autrement et des soucis de VISA avec les États-Unis ont fait avorter son ambition. La raison, Ripple n’existait alors que depuis 9 mois, et le minimum requis était d’un an.

MAJ juin 2019 : Il annonce lors d’une interview que le Bitcoin SV est « évidemment » un SCAM (une arnaque).

MAJ juillet 2019 : Le jeune informaticien propose le 13 juillet d’utiliser la technologie de Bitcoin Cash pour améliorer la scalabilité d’Ethereum (toujours relativement faible, malgré les projets d’améliorations depuis des mois). Certains pensent à un trait d’humour auquel le canadien nous a déjà habitué. Dernièrement, nous pouvons évoquer les taquineries avec Justin Sun, le CEO de TRON (TRX).

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