ETH nouveau chouchou des zinzins ?
07 décembre 2020 - 00:53
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
Les investisseurs institutionnels sont rentrés sur le marché des cryptomonnaies en se focalisant surtout sur l’achat de Bitcoin (BTC). Mais après avoir acheté le récit de l’or numérique, selon la formule de Ryan Watkins analyste chez Messari, ils se tourneraient de plus en plus vers l’Ether (ETH).
Les zinzins se tournent vers ETH
Les investisseurs institutionnels ont fait les gros titres cette année dans les rédacs crypto en manifestant un appétit gargantuesque pour le Bitcoin. Mais selon le gestionnaire d’actifs numériques Grayscale, et comme nous l’avions déjà relevé, ils se tourneraient aussi de plus en plus vers l’Ether.
Ainsi, si son Bitcoin Trust reste son fonds le plus populaire, son Ethereum Trust enregistre une hausse conséquente et la décision du gestionnaire d’actifs de proposer huit actions supplémentaires pour chaque action détenue à partir du 17 décembre va le rendre encore plus attrayant. Pour Grayscale, il s’agit d’attirer les investisseurs individuels qui se sont sentis exclus du marché en raison de la hausse des prix. Une raison peu crédible au regard de la fortune de ses clients mais qui en revanche peut fonctionner pour les « petits » investisseurs particuliers.
En effet, le Bitcoin a atteint un niveau record et sa valeur pourrait en effrayer plus d’un, même si rappelons-le pour les débutants, il est tout à fait possible d’acquérir de petites divisions du BTC (satoshis). Aussi, il est fort probable que les nouveaux arrivants se tournent vers un actif numérique supposé plus abordable, d’autant que l’Ether se négocie encore bien en deçà de son sommet historique de 1448,18 $ d’il y a trois ans.
Surtout, le jeton rejeton de Vitalik Buterin bénéficie d’un battage médiatique sans précédent lié au fameux passage à sa version 2.0 censée améliorer les performances de sa blockchain. En bref, plus de scalabilité (une mise à l’échelle rendant possible des milliers de transactions à la seconde), de flexibilité, de sécurité avec une dépense énergétique réduite par le changement du protocole de consensus, de la preuve de travail (PoW) à la preuve d’enjeu (PoS).
Des investissements de nature différente
Avec la mise à niveau Ethereum 2.0, le jeton natif du réseau, l’Ether (ETH) semble donc tout désigné pour emporter les faveurs des gros investisseurs. Or, pour le moment, rien n’est joué. Ethereum 2.0 n’en est qu’à ses balbutiements, la phase finale du processus ne devant s’achever, dans le meilleur des cas, qu’en 2023. D’ici là, difficile d’évaluer l’impact que ce changement majeur va opérer sur sa crypto native.
Mais l’idée communément partagée est encore que si le prix du Bitcoin est haussier, celui de l’Ether le sera aussi. Or, l’année finissante a pu montrer un soupçon de début de décorrélation entre le cours des deux actifs leaders du marché. En effet, lors du boom estival de la finance décentralisée (DeFi), le prix de l’Ether a atteint un niveau qu’il n’avait pas vu depuis deux ans, les projets DeFi étant en grande majorité construits sur sa blockchain. Au même moment, le BTC restait plutôt stable. En revanche, en cette période automnale, où le prix du BTC effleure son sommet historique, à cause de l’afflux de l’argent institutionnel, l’Ether lui reste loin de son ATH (All Time High ou pic historique). Il se pourrait donc qu’à l’avenir la corrélation historique constatée entre le Bitcoin et l’Ether s’affaiblisse et que, les deux évoluent de façon dissociée.
ETH et BTC , des propositions de valeur singulières
On peut d’autant plus le penser que les deux cryptos majeures du marché, loin d’être en concurrence, n’ont pas du tout la même proposition de valeur. L’un prenant de plus en plus les allures d’une protection contre la dévaluation des monnaies fiduciaires, lui valant son surnom « d’or numérique », quand l’Ether lui, est considéré comme le jeton du futur « ordinateur mondial ». Si sa nouvelle version réussit sans encombre à construire un écosystème d’applications décentralisées, on peut supposer que le prix du jeton évoluera en fonction de ses propres fondamentaux plutôt que de suivre le prix du BTC. De fait, envisager l’acquisition d’ETH comme passerelle possible vers une exposition supplémentaire au Bitcoin n’est peut-être déjà plus d’actualité. Grayscale, dans sa dernière intervention, semble le confirmer. Il y aurait désormais aussi des maximalistes Ethereum parmi les investisseurs « qualifiés ».
Au cours de 2020, nous avons vu un nouveau groupe d’investisseurs qui sont d’abord Ethereum et dans certains cas, uniquement Ethereum. (…) Il convainc de plus en plus en tant que classe d’actif à part entière. »
Michael Sonnenshein, directeur général de Grayscale Trust
Le volume quotidien moyen des transactions du produit Ethereum de Grayscale a augmenté de 220% en novembre par rapport au mois précédent. Et si on tient au comparaison chiffrée, notons que le prix de l’Ether a connu une croissance de 308% cette année tandis que celui du Bitcoin affiche une croissance forcément plus modeste, de l’ordre de 162 %.
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