Ethereum Classic (ETC) se met au bricolage après ses récentes attaques des 51%

24 août 2020 - 09:17

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Il y a des projets dont la motivation certes admirable commence à sérieusement ressembler à de l’acharnement thérapeutique. C’est particulièrement le cas d’Ethererum Classic (ETC). Une cryptomonnaie dont le lancement aurait peut-être dû signer la fin et qui depuis résiste contre vents et marées dans ce qui commence à ressembler à un gâchis de ressources et de compétences. 

S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher à Ethereum Classic, c’est sa volonté de toujours se relever alors que le pronostic vital annonçait sa mort imminente ou effective. Il faut dire que sa communauté doit commencer à devenir la principale spécialiste de la gestion des attaques des 51%. Mais plus dans le domaine de la gestion des dégâts que de leur prévention. 

Un fait encore démontré il y a tout juste quelques semaines avec deux attaques simultanées de ce type sur sa blockchain. Le tout ayant permis à un pirate de détourner plus de 7 millions de dollars. Cela pendant que l’équipe se demandait encore s’il ne s’agissait pas d’un simple bug. Ce qui n’a pas été la meilleure publicité possible pour ce fork d’Ethereum dont l’existence même se résume à un piratage de 10% des ETH disponibles à l’époque. 

Le plan Defensive Mining

Une réalité qui ne semble cependant pas avoir entamé la motivation des membres du projet. Ce type d’attaque en démontrant pourtant très clairement la faiblesse inhérente. Cela du fait qu’elles ne sont possibles à réaliser que  sur des réseaux ne bénéficiant pas d’une assez grande puissance de calcul (hashrate) disponible. Un problème qu’il est difficile de résoudre, en particulier suite à des attaques répétées qui entament sérieusement la motivation de la communauté qui doit y faire face.


Ethereum Classic se réorganise après ses attaques des 51%

Quoi qu’il en soit, c’est sous la forme d’améliorations techniques et d’un changement de système de consensus de la blockchain que la renaissance d’Ethereum Classic doit visiblement prendre forme. Le tout présenté sous le nom du plan Defensive Mining annoncé en fin de semaine dernière. Cela impliquant des actions immédiates et d’autres envisagées sur le plus long terme. 

Un hashrate sous haute surveillance

Le but de cette opération est de permettre d’augmenter la surveillance du taux de hachage du réseau ETC grâce à une meilleure coopération des mineurs. Le tout sous le regard plus appliqué des développeurs pour identifier d’éventuelles anomalies ou des pics anormaux.

Il est également question de mettre les principales plateformes d’échange à contribution avec la mise en place d’une liste blanche d’adresses et un calendrier plus précis des heures de confirmation. Le tout protégé par un système d’arbitrage du nom de Permapoint qui devrait empêcher toute réorganisation malveillante de la blockchain

« Une autre proposition consiste à améliorer la chaîne avec des points de contrôle et un horodatageCette proposition emploierait un ensemble externe de parties qui gèrent en toute sécurité un service d’assistance qui garantit les propriétés du registre et peut être invoqué lorsque la puissance de hachage investie est faible. » – ETC Labs

Tout cela faisant partie du plan de gestion de crise mise en place sur le court et moyen terme

Un changement de consensus

Car la plus grosse intervention envisagée est d’envergure. Elle pourrait en effet concerner la modification du système de consensus actuel de la blockchain d’Ethereum Classic. Un point que Vitalik Buterin n’avait pas manqué de pointer lors des attaques récentes, expliquant qu’un passage à la technologie de Proof of Stake (PoS) était la seule option possible. Et celle en cours actuellement pour le passage à Ethereum 2.0


Investir dans Ethereum ETH

Il semble que la communauté d’Ethereum Classic hésite encore sur le choix du consensus qu’il serait le plus judicieux d’adopter dans sa situation actuelle. Les deux solutions retenues étant le Keccak256 d’Ethereum et le RandomX du très anonyme et controversé Monero (XMR). Le tout entraînant un hard fork nécessaire et envisageable dans un délai de 6 mois, si toutefois les tests effectués sont satisfaisants. 

Cependant, selon les données exposées dans le document de l’ETC Labs sur le sujet, le passage à RandomX « pourrait ne pas résoudre entièrement les problèmes » auxquels ETC est actuellement confronté. » Le choix d’Ethereum reste donc le plus évident pour ce fork historique de la Money Lego. Mais quoi qu’il arrive, cela se résumera à choisir entre « sortir de l’ombre du réseau Ethereum pour entrer dans l’ombre du réseau Monero. »

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