Ethereum – Une monnaie « ultrasound » plus solide que le Bitcoin ?

Les débats incessants qui opposent les maximalistes du Bitcoin à ceux d’Ethereum sont la plupart du temps lassants. Mais au sein de ces bruits parasites émergent quelquefois des concepts innovants, comme celui de l’argent « ultrason. » Une théorie de celles dont la portée est plus profonde qu’un simple concours afin de savoir qui a la plus petite supply. Car c’est un fait, dans le milieu des cryptomonnaies plus sa taille est réduite et plus le potentiel de s’élever est important. Un débat jusque là aussi illimité que la quantité d’ETH disponible. Mais depuis peu, sa version présentée comme déflationniste jette un pavé dans la mare. Au point de soulever cette question : Ethereum deviendrait-il plus « sain » que le Bitcoin.

18 janvier 2022 - 09:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Cet article est déconseillé aux maximalistes sensibles.

La comparaison souvent conflictuelle entre le Bitcoin et Ethereum n’a pas réellement de sens. Mais le simple fait de la mentionner fait lire des articles et écrire des flots de tweets enflammés sur Twitter. Pourtant il y a d’un côté une monnaie numérique développée afin d’échapper à tout contrôle. Et de l’autre une Money Lego dont la destination est de servir à (presque) tout construire dessus. Une distinction assez simple à comprendre. Mais tout de suite beaucoup moins, lorsque Jack Dorsey parle de développer une DeFi sur le réseau du Bitcoin. Ou que l’ETH annonce devenir déflationniste suite à l’ajout de son EIP-1559.

Ethereum

Ethereum devient déflationniste pour la toute première fois de son histoire

Hugh B. - 04 Sept 2021 - 17:25

Il y a des informations qui marquent un tournant entre un avant et un après. [...]

Lire la suite >>

Un brouillage des cartes qui vient de relancer le débat sur le concours de force de ces deux cryptomonnaies. Cela afin de savoir s’il ne serait pas possible que la nouvelle version décroissante d’Ethereum puisse surpasser le Bitcoin. Au point de le remplacer pour de bon, en devenant la principale couche financière d’Internet. À la fois plateforme de développement, réserve de valeur, outil de transactions peer-to-peer et d’opérations de plusieurs milliards de dollars. Un postulat développé par Justin Drake fin 2020, qui repose sur une hypothèse simple. S’il est possible de dire que le BTC est une monnaie « saine » (sound money), ne serait-il pas logique de dire que l’ETH est devenu « ultra-sain » (ultrasound) ? Mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Bitcoin – Une « sound money » ?

Dans le secteur des cryptomonnaies, le Bitcoin reste l’exemple parfait de ce que peut être une monnaie numérique « saine » de type sound money. Une affirmation un peu paradoxale du fait de son incapacité à résonner sur une surface dure comme le ferait une pièce. Car c’est de là qu’est tiré ce concept. La possibilité de faire entendre le bruit de sa valeur, représentée par le métal précieux qui y correspond. Mais c’est en fait bien plus que cela.

« L’argent sain (sound money) incarne un message clair reconnu depuis des siècles dans le monde entier. Il décrit la musique de l’anneau métallique d’une pièce d’or, d’argent ou de cuivre lâchée sur n’importe quelle surface dure.« 

Sound Money Defense

Un concept en en totale opposition au fonctionnement actuel des monnaies fiduciaires, sujettes à une dépréciation inéluctable dans le temps sur fond d’inflation galopante. C’est-à-dire une perte de corrélation avec une valeur devenue impossible à rembourser contre de l’or. Et une quantité illimitée dont l’impression est laissée au bon vouloir des banques centrales de ce Monopoly mondial. Ce qui était également le cas d’Ethereum, jusqu’à cette année 2021 et l’intégration de son EIP-1559.

Bitcoin

Jack Dorsey l'affirme : le Bitcoin remplacera le dollar

Hugh B. - 21 Déc 2021 - 09:00

Il doit parfois être reposant de vivre dans la tête d’un maximaliste. [...]

Lire la suite >>

Car à l’inverse, le nombre de BTC est limité à une quantité fixe de 21 millions d’unités. Un stock qui le rend comparable à l’or ou à tout autre métal précieux. Et un actif d’approvisionnement fixe sur lequel il semble donc possible de baser une économie. Tout cela selon l’hypothèse d’une valeur actuellement très volatile, mais vouée à se stabiliser à mesure qu’elle s’approche et dépasse la capitalisation boursière de l’or (11 500 milliards de dollars actuellement). C’est en tout cas la théorie des défenseurs de cette philosophie monétaire appliquée au Bitcoin.

Ethereum – Une monnaie « ultrasound » ?

Mais cette vision appliquée au Bitcoin a eu des conséquences inattendues, comme le point de départ du principe de money « ultra-saine » (ultrasound) appliquée à Ethereum. Une théorie posée pour la toute première fois en septembre 2020 par Justin Drake, chercheur et maximaliste d’Ethereum. Et dont les partisans s’identifient depuis lors sur Twitter à l’aide d’un emoticon de chauve-souris associé à celui d’un haut-parleur. Avec au centre de sa démonstration, une mise en parallèle de la supply plafonnée du BTC à la tokenomics dorénavant décroissante de l’ETH. Et ce constat posé comme une évidence : si la première est de la « sound money » la seconde ne peut être qu’une « ultrasound money ». Fin de la démonstration…

Mais tout n’est pas aussi simple. Car pour étayer cette thèse, l’ETH doit prouver qu’il est plus « sonore » que le Bitcoin. Et rien de mieux pour cela que son caractère prétendument déflationniste récemment enclenché par le lancement de cet EIP-1559. Cependant, cette réalité pour l’instant effective est directement liée à l’activité du réseau Ethereum et aux frais de transaction qu’il génère. Probablement la seule véritable raison de se réjouir de leurs montants actuels. Et un fait qui pourrait bien s’inverser, dans le cas d’une fuite importante de ses utilisateurs vers des réseaux moins gourmands, ou de simples layers 2.

Avec comme second point à cet argumentaire, le nombre d’ETH déposé en staking afin d’en sécuriser le réseau. Une nouvelle raison de voir sa quantité en circulation diminuer. Principalement car les validateurs de sa version Proof of Stake (PoS) n’auront pas besoin d’en revendre afin d’acheter ou de moderniser leurs machines pour miner. Ce qui permet à certains d’estimer que grâce à cela, le nombre d’ETH en circulation pourrait se stabiliser à 120 millions d’unités. Soit une bonne occasion d’affirmer que ce dernier entre dorénavant dans le cadre d’un argent « sain » au même titre que le Bitcoin. Mais avec ce petit ajout déflationniste non négligeable à l’origine de la définition de ce nouvel aspect de monnaie « ultra-saine. »

Ethereum plus fort que le Bitcoin ?

Une démonstration assez logique, même si elle repose sur certains aspects potentiellement instables. Mais au final une véritable question légitime sur la place que pourrait occuper l’ETH face à un BTC pour l’instant tout puissant. En particulier si l’on considère qu’Ethereum surperforme largement le Bitcoin depuis déjà plusieurs années.

Ethereum

L'intérêt institutionnel pour ETH se confirme, indicateur d'un "flippening" à venir ?

Nathalie E. - 02 Juin 2021 - 09:40

La dernière publication hebdomadaire de CoinShares qui évalue le mouvement [...]

Lire la suite >>

Car un simple X2 de son prix lors d’une prochaine altseason lui permettrait presque déjà de dépasser la marketcap de l’actuel numéro 1 pour la toute première fois. Ces dernières respectivement placées à 401,4 milliards et 829,4 milliards de dollars au moment de la rédaction de cet article. Et pour le coup un flippening qui n’a véritablement rien d’impossible !

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche