FTX – Son PDG souhaite « un cadre réglementaire fort » en Europe pour les cryptomonnaies

28 février 2022 - 17:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

La situation actuelle en Ukraine ne cesse d’exacerber les divergences au sujet de la gestion des cryptomonnaies. Avec d’un côté, ceux dont la position est d’en défendre l’aspect incontrôlable et décentralisé, malgré les dérives possibles. Et de l’autre, une volonté de toujours plus de contrôle surfant sur une opportune raison de le faire. Avec en tête de cette dernière tendance, Christine Lagarde trop heureuse de pouvoir déverser une nouvelle fois son fiel anti-crypto. Mais en bénéficiant dans le cas présent de l’étonnant soutien apporté par le PDG de la plateforme FTX, Sam Bankman-Fried (SBF).

Le contrôle que souhaitent exercer les instances de régulation sur le secteur des cryptomonnaies est un sujet récurrent. Avec en tête des opposants à cette nouvelle économie numérique, la présidente actuelle de la BCE Christine Lagarde. Cette dernière affirmant à qui veut bien l’entendre que le Bitcoin ne sera jamais une monnaie. Et que ses amateurs et investisseurs ne sont que des irresponsables en train de faire mumuse avec une bombe à retardement. Mais dont la seule véritable victime potentielle risque d’être l’économie moribonde qu’elle s’efforce encore à défendre.

Une position qu’elle a récemment réaffirmée, en s’appuyant sur l’actualité géopolitique qui secoue actuellement les territoires ukrainiens. Et cela en vendant – en bonne commerciale de la zone euro – la nécessité d’une réglementation rapide et stricte de ces cryptomonnaies démoniaques. Mais plus précisément, la mise en place accélérée du Markets in Crypto Assets (MiCA) européen en cours de rédaction. Un cadre réglementaire que le PDG de FTX souhaite « fort » pour l’Europe.

Cryptomonnaies – Régulation vs Russie

Est-ce un contre-coup de la situation actuelle en Ukraine ? Quoi qu’il en soit, de nombreuses voix s’élèvent afin d’exiger un contrôle plus sévère des cryptomonnaies en ces temps troublés. Avec au cœur de ce débat sans réelle conclusion possible, un Bitcoin apolitique devenu contre toute attente un enjeu politique majeur. Car il permet – entre autres – d’échapper aux sanctions internationales, comme celles récemment émises à l’encontre de la Russie. Une hérésie insupportable, selon Christine Lagarde. Cette dernière y voyant une (nouvelle) bonne raison d’accélérer encore un peu plus leur réglementation au niveau européen.

« Il existe toujours des moyens criminels d’essayer de contourner une interdiction. C’est pourquoi il est si important que la MiCA soit adoptée le plus rapidement possible afin que nous ayons un cadre réglementaire. »

Christine Lagarde, BCE

Une position exprimée lors d’un récent point de presse, repris dans un article de Bloomberg daté du 25 février. Cela au sujet de la capacité offerte par les cryptomonnaies de permettre à la Russie de contourner les sanctions internationales. Mais rien de bien nouveau ou même surprenant sur ce sujet, de la part de Christine Lagarde. Si ce n’est le soutien inattendu de Sam Bankman-Fried, actuel PDG-fondateur de la plateforme de cryptomonnaies FTX. Attachez vos ceintures…

FTX – « Un cadre réglementaire fort en Europe »

En effet, ce dernier a repris hier ce même article en s’adressant directement à Christine Lagarde sur son compte Twitter. Est-ce au sujet d’une mise au point sur le caractère souvent exagéré de la criminalité crypto que cette dernière aime à répandre ? Absolument pas. Bien au contraire, Sam Bankman-Fried lui offre ses services afin de mettre en place « un cadre réglementaire fort pour les actifs numériques en Europe. » Une nécessité visiblement et activement « souhaitée » par ce dernier.

« Nous souhaiterions un cadre réglementaire fort pour les actifs numériques en Europe ! Mais en attendant, nous nous conformons déjà aux sanctions internationales pour empêcher l’évasion, et nous le ferons, que ce soit obligatoire ou non. N’hésitez pas à nous contacter.« 

Sam Bankman-Fried

Une prise de position surprenante de la part d’un acteur majeur de l’écosystème des cryptomonnaies. Et une stratégie qui tranche avec l’habituelle paresse volontaire qui caractérise cette économie numérique lorsqu’il est question d’aider les instances de régulation. Est-ce le signe d’une volonté de soutenir les Ukrainiens en participant au blocage aveugle de comptes de ressortissants russes ? L’actualité pourrait laisser penser que oui, même si cette stratégie divise grandement dans les rangs de la communauté crypto.

Car il faudrait peut-être rappeler à ce tout jeune milliardaire que toute liberté cédée, même pour une apparente raison légitime, s’accompagne d’une absence de retour en arrière. Comme une transaction en BTC, impossible à annuler une fois l’envoi effectué. Et au final, le risque d’accepter de se plier à des exigences liberticides qui ne permettront jamais de se redresser une fois la tempête passée. Avec face à lui, une Christine Lagarde en vieille briscarde politique qui sait très bien user et abuser de ce genre de ficelles grossières, toujours efficaces en périodes de crise.

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