Une collaboration envisagée entre l’Ermitage et Binance pour l’émission de NFTs

05 juillet 2021 - 09:56

Temps de lecture : 2 minutes

L’un des plus grands musées du monde, l’Ermitage à Saint-Petersbourg, envisage une nouvelle façon de financer ses besoins en émettant des tokens non fongibles (NFT) à partir de sa somptueuse collection d’oeuvres d’art. Des discussions seraient en cours avec Binance qui vient de lancer sa propre place de marché NFT. Une coopération qui pourrait buter sur la réglementation floue des actifs numériques actuellement en vigueur en Russie.

L’Ermitage à la pointe des NFTs

Le temple de l’art l’Ermitage serait en négociation avec la plateforme d’échange crypto Binance qui vient de lancer avec succès, du moins pour ses fleurons « Genesis », sa propre place de marché dédiée aux NFTs. Le but de l’alliance entre ces deux géants serait de réunir les joyaux de l’un et l’expertise de l’autre pour permettre l’émission et la vente de NFTs estampillés Ermitage. Des jetons qui, selon la déclaration de la responsable juridique du musée relayée par l’agence de presse russe Interfax, porteraient trois empreintes numériques identifiables.

Relativement parlant, il s’agira d’une reproduction numérique d’un tableau portant un autographe du directeur de l’Ermitage, placé à un moment précis d’un jour précis. Ensuite, il peut être utilisé comme un « souvenir » ou comme une collection d’œuvres. »

Marina Tsyguleva, responsable du service juridique de l’Ermitage

Ces jetons non fongibles permettraient d’attirer de nouveaux capitaux pour financer la restauration des oeuvres ou la réfection des immenses bâtisses qui les abritent au bord de la Neva.

Des difficultés d’ordre réglementaire

Mais des difficultés d’ordre réglementaire pourraient ne pas faciliter la tâche. D’abord, parce que l’institution culturelle ne peut vendre que des droits non exclusifs sur ses œuvres d’art. Autrement dit, si un acheteur se porte acquéreur d’un NFT de l’Ermitage, il obtient un simple droit, non-exclusif, de jouir de la reproduction de l’œuvre associée au jeton en disposant uniquement des droits de propriété se rapportant au NFT lui-même. Même s’il est possible d’aménager contractuellement les droits attachés au NFT, cela peut représenter un écueil pour l’entrée sur le marché du NFT.

Surtout, la loi russe en vigueur sur les cryptos ne couvre pas tous les champs relatifs aux actifs numériques. L’incertitude pèse quant à savoir si les NFTs relèvent ou pas d’une législation un peu chaotique qui oscille entre répression et autorisation d’émission et de circulation de jetons de sécurité, de jetons utilitaires, de stablecoins et de droits numériques dont les définitions restent à clarifier. Une problématique qui n’est pas spécifiquement russe, la sphère crypto innovant à un rythme trop soutenu pour le régulateur.

Malgré tout, l’Ermitage reste convaincu du fait qu’il lui faut prendre ce virage qu’il décrit « comme un versant inédit de l’art contemporain ». Ce n’est d’ailleurs pas sa première initiative en la matière. Ainsi, il va accueillir en ses murs une exposition dédiée aux NFTs, dans le cadre d’un programme de valorisation de nouvelles formes d’expression artistique.

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