Jetons sociaux – Indépendance monétaire pour les acteurs des réseaux sociaux ?
14 octobre 2020 - 10:30
Temps de lecture : 4 minutes
Par Hugh B.
Les cryptomonniaes permettent de créer et de gérer de la valeur en dehors de toutes structures officielles. Et leurs cours n’est que le résultat de l’adoption d’une communauté. Cela sous la forme de l’intérêt qu’elle lui porte et/ou de l’utilité qu’il représente. Une réalité qui peut prendre de multiples formes et offrir une indépendance effective aux acteurs qui en bénéficient. Ce que le projet Seed Club tente d’appliquer aux réseaux sociaux et à leurs fournisseurs de contenu.
Les multiples forme que peuvent prendre les cryptomonnaies ne connaissent que les limites – encore inconnues – de la technologie blockchain qui en est le socle. Ce qui en fait un outil monétaire de pointe développé pour des objectifs et des services bien précis. Une diversité qui en est à la fois la force et la faiblesse, car leur nombre dépasse l’entendement. En particulier sous la forme de jetons développés qui étouffent le réseau Ethereum (ETH) à l’heure actuelle.
Cela n‘empêche pas de nouveaux projets de voir le jour. Certains tentant de profiter et de monétiser l’indépendance que ces monnaies numériques peuvent offrir. Des formes qui se développent dans le cadre de l’industrie musicale, par exemple. Cela afin de permettre aux artistes de reprendre le contrôle de leur création et de la valeur qu’elle permet de générer. Une formule que le projet Seed Club tente d’appliquer aux réseaux sociaux.
Le projet Seed Club
Les réseaux sociaux sont alimentés par des acteurs qui les font vivre en échange d’une reconnaissance financière parfois infime ou inexistante. Ces fournisseurs de contenu sont pourtant à la tête de véritables communautés d’internautes, qui se comptent parfois en dizaine de milliers d’abonnés.
Cependant, quelle que soit leur popularité les revenus de ces influenceurs dépendent inévitablement de leurs plateformes respectives. Un problème de taille qui n’offre actuellement aucune forme d’alternative. Il suffit de voir comment les YouTubers sont soumis aux caprices des algorithmes de monétisation de YouTube. Raison pour laquelle le projet Seed Club est en cours de développement.
« Nous voulons créer un moyen pour les communautés locales, les groupes d’affinité ou les familles d’avoir une couche de transfert de valeur ouverte qui ne dépend d’aucune plateforme particulière. » – Joon Ian Wong, Seed Club
Ce projet est porté par Joon Ian Wong, ancien journaliste dans le domaine des cryptomonnaies. Un univers qu’il connaît bien et qui l’a récemment amené à tokeniser son corps. Cela en surfant sur la mode actuelle des jetons non fongibles (NFT). Son projet Seed Club tente de prendre le train en marche des jetons sociaux.
Qu’est-ce que les jetons sociaux ?
La mode des jetons sociaux est en pleine explosion depuis le début de l’année. Cela sous la forme de cryptomonnaies développées par des acteurs de l’univers des réseaux sociaux. En posséder peut permettre de réaliser un investissement. Mais cela sert bien plus à acheter des accès VIP auprès de la star concernée.
Une formule qui permet aux influenceurs de prendre le contrôle de la monétisation de leur succès et de leur contenu. Cela sans aucun contrôle de la plateforme qui les héberge. Ces jetons peuvent servir à collecter des fonds, à encourager la fidélité de leurs followers ou à acheter des biens et des services sur le compte qui en est à l’origine. En posséder peut également donner accès à un système de vote pour influencer l’influenceur.
« C’est un moyen de récompenser les choses formidables qui se passent dans votre communauté, comme les commentaires et les retweets, les abonnements et les dons. » – Bradley Miles, PDG de Roll
Un univers en plein développement et porté par des start-up comme Roll, encore en version de test. Cette dernière est déjà à la tête de 160 jetons sociaux. Chacun d’eux représentant un acteur des réseaux sociaux.
Son fondateur explique sa démarche en prenant l’exemple de Taylor Swift. Si cette dernière se mettait à donner 30$ à ses fans pour les remercier, cela pourrait rapidement paraître étrange. Alors que si cela prend la forme d’une distribution de jetons SWIFTIES, tout est différent. Car les détenteurs de ces cryptomonnaies auraient l’impression d’appartenir à un club select de fans reconnus.
Un hackathon pour le Seed Club
Afin d’impliquer la communauté Ethereum (ETH) dans le développement du projet Seed Club, un hackathon a été initié. Cela sous la forme du Seed Club Hack. Une formule qui vise à inciter la création d’outils et de plateformes qui pourront servir dans ce domaine. Le tout à destination des acteurs de réseaux sociaux qui désirent déplacer leur communauté vers un système plus ouvert.
« Nous avons besoin d’une armée de hackers qui veulent briser le moule et libérer les créateurs (…) Seed Club Hacks est un hackathon de deux semaines permettant aux développeurs de créer ces outils et d’ouvrir des plateformes pour les créateurs et de briser les chaînes. »
Ce hackathon débute aujourd’hui pour une période de deux semaines et prendra donc fin le 30 octobre. Il offre des récompenses annoncées comme pouvant aller jusque’à 10 000$. Ainsi que des jetons sociaux sous forme de primes.
Le développement de ces monnaies sociales semble porté par le succès des réseaux sociaux et de leurs acteurs principaux. Des micros marchés qui n’en sont pas moins porteurs et qui surfent sur un modèle direct du producteur au consommateur. À voir comment les plateformes concernées vont réagir à cette fuite de capitaux qui échappent à leur contrôle.
Et une monétisation de l’humain qui pose tout de même certaines questions éthiques. Car si ces monnaies sociales offrent une indépendance des influenceurs vis-à-vis des plateformes qui les hébergent, il ne faudrait pas que cela en fasse de simples produits de consommation. Cela même si la monnaie qui permet de les acheter est à leur nom. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?
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