Bitcoin gagne en crédibilité face à un dollar fragilisé

11 décembre 2020 - 10:49

Temps de lecture : 2 minutes

Selon un conseiller en stratégie de la banque d’investissement américaine Morgan Stanley, le Bitcoin (BTC) constitue une menace sérieuse qui pourrait à terme ébranler le règne du dollar. Il pourrait non seulement le remplacer en tant que monnaie de réserve mondiale, mais aussi comme moyen d’échange. La raison, une politique monétaire désastreuse qui ruine la confiance des citoyens et les incite à se tourner vers un actif décentralisé.

Un dollar en perte de vitesse

Dans un article d’opinion pour le Financial Times, Ruchir Sharma, stratège en chef mondial chez Morgan Stanley Investment, dresse un constat alarmant de la situation du dollar. Il estime en effet que son règne est susceptible de prendre fin en raison du contexte mondial qui a suscité une méfiance grandissante vis à vis de la finance traditionnelle.

Survolant l’histoire passionnante des monnaies de réserve mondiales, il observe que les autres monnaies fiduciaires qui auraient pu prendre le relais, comme le yuan chinois ou l’euro, ont échoué à le remplacer. Face à ce vide, seuls des actifs décentralisés comme Bitcoin sont, d’après lui, capables de capitaliser sur ce manque de confiance. Il en veut pour preuve le fait que la première cryptomonnaie a connu une croissance exponentielle depuis mars, en réaction à la politique de quantitative easing (planche à billets) mise en place par la banque centrale américaine (la FED).

Le règne du dollar prendra probablement fin lorsque le reste du monde commencera à perdre la confiance que les États-Unis peuvent continuer à payer leurs factures. […] L’impression d’argent se poursuivra probablement, même lorsque la pandémie passera. Digne de confiance ou non, Bitcoin gagnera à accroître la méfiance à l’égard des alternatives traditionnelles. « 

Le Bitcoin incensurable est là pour rester

Pour Sharma, le Bitcoin serait donc sur le point de réussir le pari d »être à la fois une réserve de valeur et un moyen d’échange. Premier fait notoire: un Bitcoin massivement adopté par les investisseurs institutionnels. Deuxième fait, celui-là plus discret : une multiplication de ses cas d’utilisation. Des propos étayés par l’exemple de petites entreprises qui utilisent Bitcoin dans leurs échanges internationaux comme au Nigéria où les dollars peuvent être difficiles à trouver, ou en Argentine minée par une monnaie locale excessivement volatile. 

Si l’intention de Sharma est de sonner l’alerte pour inciter les banques centrales à réagir, il ne s’agit nullement pour lui de charger Bitcoin de tous les maux mais bien de cibler des politiques monétaires désastreuses.

La récente hausse de Bitcoin pourrait également être une bulle. Cette bulle pourrait même éclater. Cependant, cette augmentation est un sérieux avertissement pour tous les pays qui impriment de l’argent, en particulier les États-Unis… « 

Une mise en garde d’autant plus pertinente qu’elle s’accompagne d’une prise de position claire contre toutes les tentations de réguler un phénomène irrésistible.

Ne pensez pas que vos seuls actifs de stockage ou instruments d’échange précieux sont vos devises fiduciaires et que les gens leur feront confiance pour toujours. Les personnes intéressées par la technologie ne cesseront jamais de chercher des alternatives ou des découvertes sur le sujet. Et essayer d’empêcher ce boom de la monnaie numérique avec des réglementations envisagées par certains États ne fera qu’accélérer cette révolte populiste. « 

Si le système aujourd’hui est fragilisé, c’est bien de la faute de ses acteurs. Inutile de prendre Bitcoin comme bouc-émissaire, il restera de toutes façons hermétique à toute forme de censure. Les mesures de rétorsion à son encontre pourraient même le précipiter vers son ambition ultime : devenir la monnaie du peuple.

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