La Thaïlande ne veut plus de paiement en crypto

23 mars 2022 - 12:59

Temps de lecture : 2 minutes

A partir du 1er avril, la Thaïlande n’acceptera plus les paiements en cryptomonnaie sur son territoire sous les prétextes mille fois invoqués de lutte contre le blanchiment d’argent et de protection des utilisateurs. En revanche, la Thaïland Securities and Exchange Commission (SEC) précise bien que le commerce des cryptos reste licite à des fins d’investissement.

Plus de paiement en crypto

La Banque de Thaïlande (BOT) et la SEC ont convenu d’un cadre juridique visant à réglementer et à contrôler l’utilisation des actifs numériques comme moyen de paiement de biens et de services. De fait, les opérateurs du secteur, via un communiqué du régulateur, sont « encouragés » à cesser de fournir des services ou de faire la promotion des cryptos en ce sens à partir du 1er avril.

L’instance de réglementation financière déploie son argumentaire sous forme de questions/ réponses. Un souci louable de pédagogie quand d’autres ne s’embarrassent pas d’explication quant à leur décision arbitraire. Mais quoi qu’il en soit, l’éventail de justifications reprend grosso modo les menaces brandies ici et là.

[Les paiements cryptographiques] peuvent affecter la stabilité du système financier et du système économique global, y compris les risques pour les personnes et les entreprises.

De fait, la SEC évoque tout autant la volatilité du prix des cryptos que le risque de blanchiment d’argent, de fraude fiscale, de « cybervol« . Et encore le défaut d’assistance de la Banque centrale en cas de défaillance d’un secteur non encore régulé.

Les plateformes crypto devront également se soumettre à de nouvelles exigences pour garantir davantage la sécurité des investisseurs. Ainsi, devront-elle communiquer mensuellement à la SEC un rapport sur la qualité du fonctionnement de leurs services. Rapport qu’elles auront obligation de publier sur leur site Web.

Mais le commerce des cryptos reste autorisé à des fins d’investissement

La Thaïlande depuis plus d’un an balance sec quant à la façon d’encadrer les cryptos. Affolée par la popularité de Bitcoin en son royaume, elle a d’abord émis l’hypothèse de réserver le trading des cryptos à un frange élue de la population. Une option vite balayée par le tollé provoqué, pour aboutir aujourd’hui à la version apaisée d’un commerce autorisé pour tous s’il se négocie exclusivement à des fins d’investissement.

Très active sur le front de ses infrastructures de paiement, elle se montre également plus accorte avec la technologie sous-jacente des cryptos. C’est en ce sens qu’elle déclare son soutien à l’industrie des crypto-actifs « pour développer l’économie et la société du pays » grâce à sa faculté d’innovation. Elle semble même prête à s’assouplir pour conquérir le marché prometteur de crypto-voyageurs afin de relancer son tourisme sinistré par la pandémie.

Enfin, et ce n’est pas le moins, elle pourrait d’ici peu permettre la création d’un nouvel exchange en Thaïlande. En effet, un partenariat a été conclu en janvier entre Binance et l’entreprise Gulf Energy Development, propriété du milliardaire enfant du pays Sarath Ratanavadi, afin de promouvoir et de développer l’économie numérique thaïlandaise.

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche