Le nouveau président sud-coréen assume le virage pro-crypto de sa campagne
17 mars 2022 - 16:58
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Le président sud-coréen fraîchement élu, Yoon Suk-Yeol, s’engage à assouplir le carcan législatif de l’industrie crypto, l’une des thématiques sur laquelle il a fait campagne. Il s’engage notamment sur deux mesures phares. D’un côté, autoriser de nouveau les ICO (levées de fonds via des cryptomonnaies) et de l’autre, alléger la fiscalité des gains en les alignant sur le régime des actions.
Voeu crypto présidentiel
Il a suffi d’un cheveu pour que Yoon, ancien procureur à la personnalité controversée, accède à la magistrature suprême, face à son concurrent démocrate Lee Jae-myung, candidat malheureux qui a été le premier à accepter des dons en cryptomonnaies en échange de NFT. Une entrée en matière qui atteste du fait que les cryptos ont été au coeur de la campagne présidentielle coréenne. Opportunisme dans un pays qui compterait, selon les dernières estimations, 10% d’investisseurs en crypto (8% en France), ou réelle conviction ?
Toujours difficile de le savoir mais le fait est que le « Trump coréen », qui entrera officiellement en fonction en mai prochain, semble décidé à faire bouger les choses en ce domaine. Et si jusque-là, les promesses étaient un peu vagues, il vient d’en préciser certaines.
Deux mesures phares
Ainsi, et alors qu’elles étaient quasiment illicites depuis 2017, il confirme qu’il autorisera de nouveau les levées de fonds en cryptomonnaies. Un soulagement pour l’industrie selon l’association blockchain locale cité par le quotidien Nikkei Asia.
Nous saluons définitivement sa position car il est confiant quant à la dynamisation de l’industrie. Comme les ICO sont interdites, nous n’avons d’autre choix que d’émettre des pièces à Singapour et dans d’autres pays.[Si l’interdiction est levée], les entreprises et les startups pourront facilement lever des fonds auprès des investisseurs.
Yoon Seong-han, secrétaire général de Korea Blockchain Association
Une position partagée par son rival défait, qui se montrait en revanche plus rétif sur le changement de taxation des gains en cryptomonnaies que le nouveau président veut radicalement alléger.
Plus précisément, il veut introduire le principe d’équité en appliquant le même traitement fiscal que celui existant sur les autres actifs financiers. De fait, il s’engage à ne pas taxer les plus-values jusqu’à 50 millions de Wons, équivalant à environ 40 000$. Actuellement, le plafond est approximativement de 1850$, au-delà une taxation de 20% se déclenche. Pour rappel en France, et alors que se profile le moment de la déclaration, c’est une flat taxe de 30% qui s’applique avec un généreux seuil de 300€ à ne pas dépasser pour ne pas être imposable.
Une mise en oeuvre périlleuse ?
Reste à savoir si Yoon Suk-Yeol réussira à faire adopter ces mesures ainsi que d’autres prévues pour assouplir la réglementation actuelle, qu’il a qualifiée pendant sa campagne de « peu raisonnable ». Le régulateur coréen s’est en effet distingué en 2021 par ses accès de fièvre, notamment à l’encontre et les plateformes d’échange.
Du côté des investisseurs, outre le fait qu’ils n’ont plus accès aux cryptomonnaies dites « anonymes » (Monero, Zcash, Dash) qui, soit dit en passant, reprennent de la vigueur en ces temps troublés, ils doivent se soumettre à des critères de vérification d’identité (KYC) drastiques.
Il semblerait néanmoins, selon le Nikkei Asia, que Yoon puisse mettre en œuvre une partie de sa politique pro-crypto par le biais d’ordonnances présidentielles, mais jusqu’à un certain point. Ainsi sa volonté d’alléger la taxation nécessitera que l’Assemblée nationale révise une loi fiscale.
En attendant, le pays du matin frais (calme serait une erreur de traduction…) s’est mis au métavers avec un projet d’ampleur.
Restons connectés
7,831 followers
17,800 followers
139,000 followers
1,247 followers