Les stablecoins visés aussi par les régulateurs japonais
07 décembre 2021 - 12:57
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Le Japon envisagerait de limiter l’émission de stablecoins, cryptomonnaies indexées à parité avec une monnaie fiduciaire, aux institutions bancaires. Une législation en ce sens est en préparation et pourrait entrer en vigueur dès 2022.
Les stablecoins sous surveillance bancaire
Selon le journal financier Nikkei, le Japon s’orienterait vers des dispositions à l’américaine dans son approche des stablecoins. Autrement dit, à l’instar des Etats-Unis, le pays voudrait restreindre l’émission de ces cryptomonnaies adossées à des devises fiduciaires aux seules entités bancaires réglementées. A cet effet, l’Agence des services financiers (FSA) cherche à imposer une nouvelle législation pour 2022.
L’objectif claironné est de protéger les utilisateurs des risques engendrés par des stablecoins dont les réserves en dollars (surtout) ne sont pas dûment attestées. Dans leur viseur bien sûr, le mastodonte du secteur, Tether avec ses 77 milliards de dollars de capitalisation, qui peine toujours à prouver la validité de ses avoirs. L’USDC, deuxième stablecoin le plus convoité (41 milliards de dollars), serait moins sur le grill dans la mesure où son émetteur, Circle, envisage de devenir une banque crypto à charte fédérale.
La législation envisagée inclura également des mesures pour contrer le blanchiment d’argent via cet outil financier. Ainsi, la FSA pourrait bénéficier de compétences élargies pour surveiller les intermédiaires comme les fournisseurs de portefeuilles. Elle se chargera aussi de renforcer la connaissance du client, le fameux KYC.
Arrivée imminente d’un yen numérique
Les dispositions à venir pour resserrer l’emprise sur les stablecoins ne sont pas sans arrière-pensée. Si la protection de l’utilisateur est l’argument phare, l’intention est aussi de ménager une place à un nouvel arrivant, copie conforme d’un stablecoin mais version banque centrale.
Ainsi, le yen numérique, en test depuis un certain temps, devrait faire son apparition sur la scène monétaire nippone dès la fin de l’année prochaine. Le « DCJPY » selon son appellation officielle, bénéficie du soutien d’un consortium de près de 70 entreprises, dont les plus grandes institutions financières du pays. Car, si le Japon, à la différence de son voisin chinois, a opté pour la méthode douce en raison de son retard sur la numérisation des paiements, il n’en reste pas moins vrai qu’il veut favoriser l’adoption de sa CBDC (Central Bank Digital Currency). Et pour ce faire, comme d’autres pays à travers le monde, il lui importe de contrôler strictement la concurrence jugée déloyale des stablecoins.
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