Libra de Facebook – La France, méfiante, lance un groupe d’étude international

23 juin 2019 - 10:08

Temps de lecture : 2 minutes

La France semble se positionner en tant qu’organisation active à propos du Libra en lançant un groupe d’analyse et d’étude de la cryptomonnaie de Facebook.

Cette initiative se place dans le contexte du G7 qui est une organisation entre les pays suivants : l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, et le Royaume-Uni dans lequel plusieurs groupes de travail sont lancés chaque année. Pour 2019, c’est la France qui est leader de cette organisation et qui a donc choisi de créer un groupe d’étude en lien avec les cryptomonnaies et plus particulièrement le Libra de Facebook.

D’après le site de l’Élysée et pour rappel :
« C’était en 1975 (qu’est né le G7), et à l’époque le problème commun était le premier choc pétrolier. Depuis, le G7 se réunit chaque année pour parler de paix et sécurité, lutte contre le terrorisme, développement, éducation, santé, environnement et changement climatique par exemple. »

C’est le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui a annoncé le lancement de cette initiative. Le but de la création de ce groupe interne au G7 est le suivant : étudier comment il sera possible pour les banques centrales de réguler et d’encadrer les cryptomonnaies naissantes comme le Libra de Facebook ( notamment celles ayant pour finalité d’être des stablecoins). L’objectif affiché de la France avec la création de ce groupe est de veiller à ce que le développement technologique fonctionne de concours avec le suivi des régulations et des réglementations. Il s’agirait aussi d’une initiative ayant pour but d’empêcher le blanchiment d’argent et de protéger les consommateurs.

En fait, le 18 juin dernier, le géant américain a dévoilé le Whitepaper de son projet de cryptomonnaie qui s’oriente vers un système de stablecoin (monnaie stable), ouvert à tous et qui permettrait à des centaines de millions d’individus unbanked dans le monde de bénéficier d’un service de paiement. L’annonce de la multinationale mardi dernier a fait réagir de nombreux politiques. En France par exemple, Bruno Le Maire, Ministre des Finances a semblé plutôt fermé à la déclaration du géant mondial : “L’attribut de la souveraineté des États doit rester aux mains des États, et pas des entreprises privées, qui répondent à des intérêts privés”.

Il est largement palpable que les gouvernements et les banques centrales ne voient pas d’un très bon oeil le fait que Facebook lance une monnaie mondiale. La firme américaine pourrait en réalité devenir extrêmement puissante et dangereuse pour les États. Elle pourrait menacer le monopole de certaines banques centrales et créer une économie parallèle. Pour rappel, Facebook comte 2 milliards d’utilisateurs sur sa plateforme soit 1/4 de la population mondiale. Ces craintes sont d’autant plus compréhensibles lorsque l’on considère les géants qui ont investi dans le projet et soutiennent l’initiative : VISA, Paypal, Uber, Mastercard, et bien d’autres. Ce consortium d’entreprise dispose d’une puissance de frappe économique extrêmement élevée.

Le premier rapport de ce groupe de travail devrait être disponible dans les prochaines semaines dès mi-juillet 2019. Les actualités en rapport avec le Libra de Facebook risquent bien d’être au centre de l’attention d’ici au lancement de la cryptomonnaie dès 2020.

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