L’ogre Fidelity lance son premier fonds Bitcoin

31 août 2020 - 14:53

Temps de lecture : 2 minutes

Fidelity Investments, qui gère des milliards de dollars d’actifs (les chiffres fluctuent énormément en fonction de la source donc, on s’abstiendra d’en communiquer un seul, forcément sujet à caution), va lancer un fonds exclusivement en Bitcoin à l’intention de sa clientèle accréditée.

Du Bitcoin pour une clientèle « qualifiée »

Le géant américain des fonds communs de placement Fidelity Investments serait sur le point de lancer sa première offre Bitcoin (BTC) réservée aux investisseurs institutionnels. Soucieux de rester dans les clous, le département conseil du groupe, Fidelity Consulting, par l’intermédiaire de son président, Peter Jubber, a déposé une demande en bonne et due forme auprès du gendarme boursier américain, la redoutée Securities and Exchange Commission (SEC).

Cette grande première baptisée  « Wise Origin Bitcoin Index Fund I, LP »  sera gérée par une nouvelle unité commerciale, Fidelity Digital Funds. L’exigence communiquée est un investissement minimum de 100 000 dollars pour pouvoir se glisser dans le saint des saints. Selon Bloomberg, citant une source proche du dossier, ce fonds mis à la disposition des acheteurs qualifiés se fera par l’intermédiaire de family offices, de conseillers en investissement agréés et autres institutions.

Un intérêt pour Bitcoin qui s’affirme

Si on note une volonté accrue de la part des hedge Funds ou des family Offices de s’exposer au Bitcoin, l’accointance avec Fidelity n’est pas nouvelle. Le gestionnaire de fortune avait même lancé une enquête auprès de 800 investisseurs pour évaluer leur degré d’intérêt face à cette nouvelle classe d’actifs. Le résultat attestant que près de 80% d’entre eux manifestaient désormais une réelle curiosité pour cette « création ex nihilo », encore considérée récemment comme un « omni » (objet monétaire non identifié) dangereux par la plupart d’entre eux, n’est bien sûr pas passé inaperçu. Vraisemblablement, la création de ce fonds d’un nouveau genre en est la conséquence.

Mais, il y a aussi une conviction bien ancrée derrière. Celle de Abigail Johnson, la dirigeante de Fidelity. En 2018, elle a lancé Fidelity Digital Assets, un service de garde et de trading de crypto-actifs. Pionnière parmi les géants de Wall Street, elle a ouvert la voie à l’intégration des cryptomonnaies dans des stratégies d’envergure. Une volonté d’innover et de bouger le mastodonte familial qui s’est traduite aussi, cette année, par une participation à hauteur de 10,6 % dans la société canadienne de mining Hut 8.

Un désir de Bitcoin qui se propage

Aujourd’hui, indéniablement, Bitcoin attise les appétits institutionnels. On pense forcément en premier lieu à la boulimie de Grayscale qui, un temps, a raflé tous les BTC qu’il pouvait. Plus récemment, c’est un leader de la Business Intelligence qui a converti 250 millions de dollars de sa trésorerie en Bitcoin. Autre stratégie, mêmes effets : une demande gloutonne de Bitcoin.

Le Big Four lui-même s’y met. Longtemps partisan de « blockchain oui, Bitcoin, non », il connaît lui aussi sa mue crypto. La promesse d’un marché de 21 milliards de dollars (étude de Fortune Business Insights) pousse à l’implication. Ainsi, KPMG a conçu des outils d’analyse spécifiques à l’intention des institutions financières pour les aider à naviguer au mieux dans un univers complexe qu’elles maîtrisent mal.

Qu’on le déplore ou qu’on l’applaudisse, la communauté crypto va désormais devoir composer avec une idée du Bitcoin bien éloignée de ses fondamentaux. Un Bitcoin désormais encadré, accompagné, centralisé, surveillé, surprotégé, balisé, délégué… Il n’est pas certain qu’un bitcoiner de la première ou même de la deuxième heure, y retrouve ce qu’il était venu chercher…

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