L’ONG Heifeir rejoint le projet assagi de l’association Libra
21 avril 2020 - 18:09
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Une ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté vient de rejoindre l’association Libra pour favoriser l’accès au financement des petits agriculteurs.
Une alliance pour lutter contre la pauvreté
Selon l’article que Heifer a publié pour justifier son adhésion à Libra, l’ONG reprend les chiffres de l’ Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture qui estime que plus de 90% des petits agriculteurs ne peuvent accéder au crédit. Son objectif est donc de les aider à trouver des financements pour développer leur production et pérenniser leur activité, sans passer par des prêteurs locaux qui pratiquent des taux usuriers.
La promesse du réseau de paiement de Facebook étant d’offrir des services financiers au 1,7 milliard de personnes débancarisées sur la planète, l’alliance semble aller de soi. Même si à l’instar de certains, on peut redouter le fait qu’une super puissance mondiale s’immisçant dans des économies locales ne se fasse pas sans dommages. Dommages dont la nature reste à préciser mais qui aura sûrement à voir avec une main mise dont l’étau sera difficile à déverrouiller.
Libra redore son blason
Quoiqu’il en soit, cette nouvelle est plutôt positive pour Libra qui apparaît plus en odeur de sainteté depuis que Zuckerberg a édulcoré son projet pour plaire aux régulateurs de tous bords. Abandonnant son ambition de monnaie unique mondiale sévissant en dehors des circuits bancaires traditionnels, outrage insupportable fait aux vieilles monnaies souveraines, Facebook revient plus humble. Il a abandonné sa disruption claironnante pour modeler mezza voce une déclinaison plus sage de ses intentions planétaires. Désormais, la Libra sera distribuée en plusieurs stablecoins représentant chacun une monnaie fiduciaire différente. Plus précisément, elle sera une « monnaie à devises multiples » englobant des Libras à « devise unique ». Chacune d’elle sera adossée à une réserve monétaire de la zone concernée. Ainsi, comme concession faite aux grandes banques centrales, on pourra voir des Libra-Euros, des Libra-Dollars américains ou singapouriens ainsi que des Libra-livres Sterling. Mais devise phare ou pas, le but est de rendre les monnaies existantes plus faciles à utiliser à la fois dans le pair à pair et dans les transferts transfrontaliers.
Une Libra plus adaptée aux pays émergents ?
Entre l’idée d’un dollar numérique qui fait son chemin, les initiatives très avancées de CBDCs dans nombre de pays occidentaux et une Libra assagie mais obstinée, sans doute en voie d’acceptation, la version numérisée des monnaie est vraisemblablement pour demain. On peut même supposer que des Banques centrales moins outillées délégueront à Facebook le soin de créer leur propre devise numérique plutôt que de l’élaborer en interne. C’est peut-être là d’ailleurs que se jouera le futur de Libra. Peut-être ou peut-être pas. Bitcoin n’a pas dit son dernier mot.
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