La Barbade veut créer sa représentation diplomatique dans le Metaverse

16 novembre 2021 - 07:30

Temps de lecture : 2 minutes

L’île de la Barbade, qui vient de dire bye bye à la Couronne britannique pour devenir une république indépendante avec une présidente fraîchement élue, pourrait bien être la première nation à créer une représentation diplomatique virtuelle. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce extérieur a signé dimanche un accord avec Decentraland. L’objectif : développer ambassades et consulats numériques. 

La Barbade veut créer des ambassades dans le metaverse

Le metaverse serait-il en train d’acquérir ses lettres de notabilité ? Connu surtout via les jeux vidéos et depuis peu par le virage stratégique de Facebook qui veut y consacrer toute sa puissance de feu, l’initiative de La Barbade pourrait bien l’auréoler d’une toute nouvelle dimension en en faisant le terrain de prédilection de sa représentation diplomatique.

En effet, comme relayé par Coindesk, le ministère des Affaires étrangères a signé un accord avec la plateforme de réalité virtuelle interactive Decentraland pour « définir les élément de développement de base d’ambassades dans le metaverse ». Il serait également en lien avec d’autres comme Somnium Space et SuperWorld.

« L’idée n’est pas de choisir un gagnant – le métaverse est encore très jeune et nouveau. Nous voulons nous assurer que ce que nous construisons est transférable à travers les métamondes. »

Gabriel Abed, ambassadeur de la Barbade aux Émirats arabes unis et conducteur du projet

Ainsi, l’intention est d’acheter des terrains virtuels pour y bâtir des ambassades et des consulats. Un projet tout à fait adapté à Decentraland qui, rappelons-le, est une plateforme dans laquelle les utilisateurs peuvent acheter des lots virtuels, y concevoir ou y construire ce qu’ils veulent et dont la propriété est enregistrée sur la blockchain Ethereum.

Une opportunité diplomatique unique mais nébuleuse

De fait, une fois identifié les terrains appropriés, le ministère des Affaires étrangères compte également sur l’expertise des plateformes de metaverse partenaires pour concevoir les plans architecturaux et le développement de services liés aux missions diplomatiques à l’étranger mais version numérique, comme la délivrance de e-visas. Il est aussi question de concevoir un téléporteur virtuel qui servira à relier les métamondes. Sans plus de détails, il est difficile de concevoir à quoi ressemblera vraiment des services consulaires dans le métaverse.

Néanmoins, cette initiative pionnière apparaît comme une opportunité diplomatique unique pour une nation insulaire qui n’a pas vraiment les moyens de sa représentation à l’internationale.

« C’est un moyen pour la Barbade d’étendre ses missions diplomatiques avec plus de 190 pays à travers le monde. Au-delà des 18 qu’elle a actuellement. Cela nous permet d’ouvrir la porte, en utilisant la diplomatie technologique, qui s’étend ensuite à la diplomatie culturelle – le commerce de l’art, de la musique et de la culture. »

Gabriel Abed, ambassadeur de la Barbade aux Émirats arabes unis et conducteur du projet

Si tout fonctionne comme prévu, les premières ambassades seront lancées en janvier de l’année prochaine. Mais ce micro-Etat des Caraïbes compte bien, selon le porteur du projet qui a été aussi dans une autre vie entrepreneur crypto, exploiter d’autres possibilités offertes par le metaverse. Notamment sur le plan économique, sans toutefois préciser la nature des ambitions. Ce qui est sûr, c’est que la petite nation insulaire n’a pas attendu l’annonce tonitruante du géant Facebook, devenue Meta, pour s’y intéresser de près. Mais en l’état, le projet pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

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