Nouveau think tank sur les CBDCs : « le Digital Monetary Institute »

24 mai 2020 - 14:58

Temps de lecture : 2 minutes

Le Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF) vient de dévoiler la création d’un groupe de réflexion pour explorer la finance numérique : le Digital Monetary Institute.

Un laboratoire d’idées né de la crise

A la suite d’autres organisations internationales centrées sur l’exploration des CBDCs (Central Bank Digital Currency), l’OMFIF a lancé son laboratoire d’idées, réunissant les secteurs privé et public, pour traiter des monnaies numériques des banques centrales. Priorité accrue dans le contexte actuel.

En effet, le besoin de numérisation des monnaies souveraines, déjà en filigrane pour remplacer le cash, est apparu de façon impérieuse à la suite de l’annonce de Facebook concernant son projet Libra. La crise dont le Covid-19 a été le détonateur, a encore accéléré le mouvement. Notamment pour relever le défi de la distribution des stimulus monétaires aux citoyens. Ainsi, la CBDC grand public dite « de détail », est passée au premier plan. Sa création, qui n’avait été envisagée au départ que comme une lointaine étape – arrivant bien après la réalisation d’une CBDC dite « de gros » servant aux règlements interbancaires entre acteurs institutionnels – , prend aujourd’hui un caractère d’urgence.

Je pense que l’un des impacts à court terme du Covid est qu’une CBDC sera plus concentrée à l’intérieur des frontières nationales.

Philip Middleton, vice-président de l’OMFIF

Un think tank de plus ?

Mais la complexité de sa mise en oeuvre exige une synergie qu’il faut formaliser. Le Digital Monetary Institute entend donc répondre à ce besoin de mutualisation des moyens et des compétences. Et se voit complémentaire des organisations déjà constituées à l’échelle internationale. Les plus actives, le Forum économique mondial, plutôt tourné vers la gouvernance des CBDCs, et le Centre d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), davantage spécialisé sur les tests de prototypes spécifiques. Le nouvel Institut se veut lui plus éclectique, avec un éventail de membres plus diversifié. Il compte en effet en ses rangs aussi bien des banques centrales que des gouvernements, des fonds souverains, des ministères des Finances que des entreprises Fintech et des avocats. L’objectif : créer des passerelles entre l’univers des services bancaires traditionnels et le monde numérique en associant acteurs publics et privés.

L’une des raisons de la fondation de l’Institut est que les banques centrales se rendent bien compte qu’elles ne peuvent ni ne souhaitent particulièrement conduire la CBDC, en particulier dans le secteur de la vente au détail. (…) Elles se rendent compte qu’elles vont avoir besoin du secteur privé pour les aider. Et, pour sa part, le secteur privé a réalisé qu’il ne pouvait pas faire cela sans les autorités monétaires centrales et les régulateurs. »

Philip Middleton, vice-président de l’OMFIF

L’OMFIF a déjà produit un certain nombre de publications sur les CBDCs depuis 2018. L’Institut apparaît donc comme un prolongement « naturel » pour asseoir son nouveau champ d’expertise. Il prévoit un programme régulier de réunions et de forums pour instaurer un dialogue permanent entre les décideurs politiques et les experts de tout bord. Une telle convergence de matière grise va finir par payer… En CBDC, à l’évidence.

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