Scandale chez Opensea – Il achetait des NFTs en secret avant qu’ils n’explosent

16 septembre 2021 - 11:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Le marché des cryptomonnaies est bien souvent critiqué pour la trop grande autonomie qu’il offre à ses utilisateurs et investisseurs. Ce qui constitue l’un des points essentiels de la stratégie de dénigrement des instances de régulation, supposée être là pour y remédier. Une absence de contrôle qui nécessite une plus grande responsabilisation des individus qui en bénéficient. Le tout selon cette règle des vases communicants qui retire de la liberté là où plus de « sécurité » est supposément offerte. Et qui fait de chaque dérapage une bonne raison de pointer du doigt un univers en manque de garde-fous législatifs. Un sujet qui refait actuellement surface avec une récente affaire de délit d’initié au sein de la plateforme Opensea.

Le marché des jetons non fongibles a littéralement explosé depuis le début de cette année. Une frénésie qu’il est encore difficile de savoir si l’on doit la classer dans le domaine de la collection ou de la spéculation pure. Avec comme point d’orgue un mois d’août de tous les records historiques qui a enregistré un volume de transactions de plus de 3,25 milliards de dollars. Le tout porté par une plateforme Opensea qui absorbe plus de 97% des parts de marché de ce secteur. Ce qui a fini par la désigner comme le « eBay des NFTs » à l’heure actuelle.

Cependant, il semble que cet engouement connaisse un ralentissement évident. Cela avec des volumes journaliers qui enregistrent une forte baisse sur la plateforme Opensea. Ces derniers passés du sommet de 316,9 millions de dollars le 19 août dernier à seulement 50 millions il y a tout juste quelques jours. Ce qui n’empêche pas de nouvelles collections de voir encore régulièrement le jour. Avec à chaque fois cette promesse de devenir le prochain Bored Apes Yacht Club de cet écosystème. Une collection dont un lot d’une centaine de ces personnages a récemment été vendu aux enchères chez Sotheby’s. Cela pour un montant total de plus de 24 millions de dollars.

Délit d’initié dans le secteur des NFTs

Une réalité qui alimente nombre de fantasmes spéculatifs dans le secteur des NFTs. Cela avec des hordes de personnages numériques aux raretés aléatoires qui peuplent les rayons de la plateforme Opensea. Mais également d’autres types de projets aussi multiples et loufoques que leur but reste commun : voir leurs prix exploser à la hausse. Ce qui ne manque pas d’arriver, et parfois avec des rendements à peine croyables. En particulier lors du lancement de nouvelles collections de ce type qui voient les investisseurs FOMO débarquer par milliers. Mais tout le monde n’a visiblement pas la même égalité des chances dans le domaine.

Car une récente affaire vient de secouer la plateforme Opensea. Cela au sujet de ce qui semble être un délit d’initié d’un nouveau genre. Une procédure mise en place dans le plus grand secret par un membre important de son équipe interne. Et qui consistait à acheter des NFTs à la popularité avérée. Mais cela juste avant qu’ils ne soient officiellement publiés et/ou mis en avant sur le site. Et même si un nom circule actuellement sur Twitter, aucune déclaration officielle ne permet de connaître avec certitude le coupable. Cela même si un communiqué de presse a été rapidement publié pour clarifier cette affaire.

« Hier, nous avons appris qu’un de nos employés avait acheté des articles dont il savait qu’ils devaient être affichés sur notre page d’accueil avant d’y apparaître publiquement. C’est incroyablement décevant. Nous voulons être clairs sur le fait que ce comportement ne représente pas nos valeurs en tant qu’équipe. » – Devin Finzer, CEO

Une politique interne à revoir ?

Un communiqué de presse qui explique pourtant que la politique interne de la plateforme Opensea est très claire sur le sujet. Car « les membres de notre équipe ne peuvent pas acheter ou vendre des collections ou des créateurs pendant que nous en faisons la présentation ou la promotion ». Le tout accompagné d’une interdiction formelle « d’utiliser des informations confidentielles pour acheter ou vendre des NFTs ». Que ces derniers se trouvent sur leur plateforme ou ailleurs. Des règles qui n’ont de toute évidence pas été respectées par tout le monde. Et qui ne sont pas un simple détail. Surtout quand un achat de ce type peut permettre de réaliser des bénéfices à peine croyables en un temps record.

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« Pour un nouvel Internet plus ouvert qui responsabilise les créateurs et les collectionneurs, nous devons intégrer la confiance et la transparence dans tout ce que nous faisons. Nous nous engageons à faire ce qu’il faut pour nos utilisateurs et à regagner la confiance de la communauté que nous servons. » – Devin Finzer, CEO

Ce qui pose une nouvelle fois le problème d’une réglementation de ce secteur dont l’explosion ne s’embarrasse définitivement pas de règles. En particulier face à des questions de droit d’auteur qui sont au centre de plusieurs scandales. Ou de la prolifération de faux NFTs, comme ce fut récemment le cas avec une œuvre du street artist Banksy qui n’en était finalement pas une. Et peut-être que la position clairement dominante d’Opensea dans ce secteur lui impose d’être plus vigilante face à ce genre de dérives.

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