Le Président argentin se dit favorable au Bitcoin et au développement d’une CBDC
13 août 2021 - 17:00
Temps de lecture : 4 minutes
Par Hugh B.
Il semble que la fièvre du Bitcoin propagée par le Salvador n’ait pas cessé en Amérique latine. Et son adoption comme monnaie officielle donne visiblement des idées à d’autres présidents de ces pays émergents. En particulier du fait de problématiques récurrentes liées à l’inflation de leurs monnaies locales. Un intérêt que vient de signifier le président de l’Argentine dans une récente interview. Mais une prise de position qui ne semble clairement pas convenir à tout le monde… Surtout si l’on en croît l’actuel gouverneur de sa banque centrale.
Il ne fait aucun doute que l’intégration du Bitcoin comme monnaie officielle du Salvador restera comme un fait historique de l’univers des cryptomonnaies. Cela au même titre que la colère que cette annonce a déclenchée dans les rangs des structures de contrôle monétaire. Cela au point de se voir rejeté par la Banque Mondiale pourtant destinée – en tout cas officiellement – à aider les pays de ce genre dans leur développement. Mais plus dans le sens d’une dépendance économique toujours plus importante que d’une liberté que le BTC pourrait effectivement leur offrir.
Un constat qui ne manque pas de donner des idées à d’autres pays de cette région du globe. En particulier du fait de leur difficulté à conserver des monnaies fortes face à une inflation galopante. Une réalité qui a vu le peso argentin perdre plus de 85% de sa valeur en l’espace de seulement quelques années. Problème d’envergure auquel son actuel président Alberto Fernandez tente d’apporter une solution, sans réel succès. Mais est-ce que cela ne pourrait pas passer par le Bitcoin ?
Aucune raison de dire non au Bitcoin
Un questionnement que ce dernier vient de rendre officiel en Argentine. Cela suite à une interview donnée par un média local du nom de Casa Negra. Et qui a posé la question qui fâche et divise actuellement dans cette région du globe. Ce qui revient à savoir si le président argentin est ou non favorable à la création d’une monnaie numérique de banque centrale de type CBDC. Mais également s’il est ouvert à l’éventualité d’une utilisation du Bitcoin comme monnaie légale, à la manière du Salvador. Et sa réponse reste de toute évidence à l’ouverture sur ces sujets.
« Je ne veux pas aller trop loin sur ce sujet, mais il n’y a aucune raison de dire non. (…) Il paraît que l’avantage est une large annulation des effets de l’inflation. » – Alberto Fernandez
Et la question a du sens dans un pays qui ne cesse de s’enfoncer dans une inflation toujours plus importante. Cette dernière ayant atteint un taux supérieur à 50% sur les 12 derniers mois. Cela avec des prix qui ont augmenté de plus de 3% dans le même temps. Une situation qui n’a pas manqué d’attirer l’attention du président argentin sur le caractère de couverture contre l’inflation que serait susceptible d’offrir le Bitcoin. Une perception qui rencontre un écho de plus en plus important dans les rangs des économistes internationaux. Mais qui nécessite tout de même de conserver une certaine prudence.
« C’est un débat mondial, et je dois avouer que c’est un sujet qui doit être abordé avec prudence. Dans mon cas, la prudence est nécessaire en raison de son caractère inconnu et parce qu’il est difficile de comprendre comment cette fortune se matérialise. » – Alberto Fernandez
Une banque centrale qui dit non
Mais dans le même temps, le gouverneur de la banque centrale argentine annonce sa volonté de réprimer le marché des cryptomonnaies. Cela car il les juge dangereuses pour la « stabilité financière nationale ». Peut-être n’a-t-il pas accès aux chiffres de l’inflation de la monnaie dont il a la gestion ? Car de toute évidence rien ne permet de penser que quoi que ce soit puisse être réellement pire que ce qui se passe actuellement avec le peso local. Mais peu importe, Miguel Pesce affirme que le Bitcoin n’est qu’une marchandise et en aucun cas un actif financier, tel que défini par la Commission nationale des valeurs mobilières du pays. Pas plus qu’il ne peut prétendre à être un moyen de paiement effectif.
« Nous craignons que les cryptomonnaies soient utilisées pour générer des profits indus au détriment de personnes sans méfiance. » – Miguel Pesce
Une opposition qu’il a également émise à l’égard du possible développement d’une CBDC. Et qui ne semble pas sujette à débat sur ces deux dossiers visiblement (encore une fois) très polémiques. Ce qui n’empêche pas l’Argentine de voir se développer une forte activité de minage de BTC sur son territoire. Cela du fait de tarifs énergétiques avantageux pour qui sait profiter de la complexité de la politique énergétique locale. Ce qui laisse penser que l’industrie du Bitcoin a de beaux jours dans ce pays, malgré les vociférations du responsable de sa banque centrale. Une affaire à suivre…
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