Régulation crypto estivale – Entre taxation des transactions et huile de serpent
29 juillet 2021 - 10:06
Temps de lecture : 5 minutes
Par Hugh B.
Serait-il possible que les gesticulations des instances de régulation et autres structures officielles à l’égard des cryptomonnaies puissent devenir un signal d’achat ? Car il semble que le récent retournement du Bitcoin soit à l’origine d’un réveil en fanfare dans le domaine. Une sorte de Regulator Index qui vient de remettre en route la machine à poncifs et à comparaisons douteuses à propos des cryptomonnaies. À moins qu’il ne s’agisse du concours du pire argument pour tenter d’en limiter l’adoption et le développement. Cela entre une mise en parallèle au marché des médicaments, une volonté de taxer les transactions et un avertissement du FMI sur les risques de ces monnaies qui n’en sont pas…
Tout laisse penser que le Bitcoin est revenu s’installer pour de bon sur ce niveau des 40 000$ que de moins en moins de monde osait espérer. Une bonne nouvelle pour un marché des cryptomonnaies qui entame un retour remarqué vers plus de rentabilité. Mais un véritable cauchemar pour tous ceux qui voyaient dans son effondrement le meilleur moyen d’en réduire l’adoption. Avec en tête de file les instances de régulation et autres FMI très heureux de pouvoir crier à l’arnaque ou aux risques impossibles à contrôler.
Et pendant que le scénario d’un nouveau bull run du BTC à double sommet version 2013 refait son apparition, les défenseurs de l’économie traditionnelle s’étranglent avec leurs arguments. Avec en toile de fond une volonté identique qui est d’en critiquer l’absence de contrôle. Mais tout en ne cherchant au final qu’à trouver le meilleur moyen d’en tirer avantages et profits. Cela en passant par un discours qui cherche à se montrer protecteur à l’égard des investisseurs. Mais sans oublier de se demander comment taxer leurs transactions. Et bien évidemment en soulignant qu’en faire une monnaie nationale est tout simplement le comble de l’irresponsabilité…
Le FMI s’oppose à l’adoption du Bitcoin
Et dans le domaine de la haine vouée au Bitcoin, voici un retour très film catastrophe du FMI. Cela avec la récente publication d’un… article ? qui ressemble plus à une tribune personnelle un brin pamphlétaire. Et dont le titre ne laisse aucun doute sur le contenu puisqu’il affiche : « Les crypto-actifs comme monnaie nationale ? Un pas de trop ». Un texte dans lequel les auteurs Tobias Adrian et Rhoda Weeks-Brown débattent de cette enjambée unilatéralement présentée comme problématique. Mais qui omet de se poser la question de savoir où ce « pas de trop » pourrait amener le Bitcoin. Peut-être car c’est très probablement juste en dehors de cette zone de con(fort)trôle que le FMI tente de construire depuis des années autour de la reine des cryptomonnaies.
« Certains pays peuvent être tentés par un raccourci : adopter les crypto-actifs comme monnaies nationales. Beaucoup sont en effet sécurisés, faciles d’accès et peu coûteux à traiter. Nous pensons cependant que dans la plupart des cas, les risques et les coûts l’emportent sur les avantages potentiels. » – FMI
Quoi qu’il en soit, le ton est donné. Et ce que vise le FMI n’est rien d’autre que la volonté du Salvador de faire du BTC l’un de ses monnaies légales. Une impossibilité évidente selon les auteurs de ce document. Car « si un crypto-actif avait cours légal, il devrait être accepté par les créanciers en paiement d’obligations monétaires, y compris les taxes ». Et comme les banques centrales et autres structures qui acceptent ces règlements ne reconnaissent par le Bitcoin comme un moyen de paiement, cela est impossible. Un CQFD en mode raccourcit intellectuel qui devrait être utilisé pour des cours universitaires sur la tautologie. Cette faculté à tordre les affirmations de manière à ce que la formulation finale ne puisse être que vraie.
Cela avec comme principal risque présenté, le fait de voir « les foyers et les entreprises passer beaucoup de temps et de ressources à choisir quelle monnaie utiliser, plutôt que de s’adonner à d’autres activités productives ». La fin du monde en quelque sorte… Mais surtout le début de la fin du monopole monétaire des gouvernements et autres banques centrales. Ce qui ne reviendrait pas plutôt à la fin de LEUR monde ?
Le Bitcoin et l’huile de serpent
Et comme l’imagination humaine n’a de limite que la clairvoyance et l’honnêteté de la personne qui en est à l’origine, bienvenue dans la version : le Bitcoin est une drogue. Ce qui a le mérite d’être différent de l’éternel poncif qui revient à dire qu’il ne sert qu’à financer le trafic de drogue. Une innovation que l’on doit à la sénatrice Elizabeth Warren visiblement très inspirée. Cela lors d’une récente intervention sur la chaîne américaine CNBC. Et durant laquelle elle a abordé le Bitcoin sous l’angle de la réglementation appliquée au marché des médicaments (drugs). Cela afin d’extirper de ce marché ce qu’elle nomme les « vendeurs d’huile de serpent ».
« Une fois que nous avons vraiment eu une Food and Drug Administration (FDA) qui s’est levée et qui a dit: « Vous savez quoi, nous allons tester les médicaments avant qu’ils ne soient mis sur le marché. Nous allons assurer au public qu’ils sont sûrs. » Ensuite, regardez ce qui s’est passé. Nous avons obtenu beaucoup plus d’investissements et évidemment un marché beaucoup plus important qui a aidé le monde entier« . – Elizabeth Warren
Donc le Bitcoin ne pourra aider le monde que lorsqu’il sera contrôlé par une instance (certainement américaine) censée en tester les risques avant de le délivrer au public ? Il est vrai que le système de gestion des médicaments et brevets mis en place pas les États-Unis – ou ailleurs – est réputé pour ses services rendus (contre paiement) à l’ensemble de l’humanité. Et que c’est de toute évidence la grande transparente de ce secteur qui a permis d’en porter la croissance importante.
« Je veux que les gens aient la liberté d’investir. Je ne veux tout simplement pas d’un système où les gros, où les gars de l’ombre, où les gars que vous ne voyez jamais vraiment, peuvent sortir et faire du pump and dump. » – Elizabeth Warren.
Et ce que propose la sénatrice est cette « liberté » sous contrôle qui est le maître mot actuellement. Cela afin de protéger les petits contre les gros, comme le fait si bien le système financier actuel. Une réalité du marché des cryptomonnaies qui n’est cependant pas à balayer d’un simple revers de la main. Mais qu’une régulation accrue ne permettra certainement pas de régler, bien au contraire.
Une taxation sur les échanges crypto-to-crypto
Et pour clore cette liste non exhaustive des aspirations légalistes pour prendre en main le marché des cryptomonnaies, voici venue la partie fiscale. Cela avec le retour de cette volonté internationale de trouver un moyen pour contrôler les opérations de type crypto-to-crypto. Une proposition qui émane cette fois d’un sénateur Républicain du nom de Rob Portman. Et qui vient d’être ajoutée in extremis dans l’accord bipartite sur les infrastructures discuté actuellement au Sénat des États-Unis. Cela afin de générer 28 milliards de dollars de revenus supplémentaires. Le tout à destination du financement d’une partie des 550 milliards de dollars que nécessitent les systèmes de transport et d’électricité.
Une proposition qui mettra ensuite chaque investisseur face à sa relation avec la nécessité du règlement d’un impôt. Mais que l’industrie des cryptomonnaies rejette déjà du simple fait de la complexité de sa mise en place effective. Et de l’incapacité actuelle de nombreuses entreprises pour collecter les informations requises.
Il semble donc que la saison soit à la régulation aux États-Unis. Et à la recherche de toutes les alternatives possibles pour exercer un contrôle plus important sur le marché des cryptomonnaies. Ce qui n’a rien de nouveau en soi. Mais qui prend tout de même une proportion inquiétante depuis quelques semaines. Avec comme point d’orgue ce retour à la hausse du Bitcoin qui semble en accélérer le processus. Cela avant que tout le monde ne revienne se jeter dans la course de ce qui pourrait être son véritable prochain ATH.
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