Invitation à une réglementation crypto concertée entre Union européenne et Etats-Unis

03 mai 2022 - 12:59

Temps de lecture : 2 minutes

La commissaire européenne Mairead McGuinness défend une réglementation internationale de la crypto. Elle invite l’Europe et les Etats-Unis à coordonner leurs efforts pour proposer un cadre à l’industrie, respectant l’innovation tout en garantissant la stabilité financière et la fameuse protection des utilisateurs.

Un appel à une régulation crypto concertée entre UE et US

Mairead McGuinness, la commissaire aux services financiers, à la stabilité financière et à l’union des marchés des capitaux à la Commission européenne, vient de se fendre d’une tribune sur le site d’information institutionnelle américain The Hill, pour appeler à une approche commune de la réglementation crypto entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

Une initiative bienvenue au moment où l’écosystème crypto européen s’alarme de projets comme MiCA ou TFR, mettant en péril l’avenir du secteur sur le vieux continent. Alors que de l’autre côté de l’Atlantique, les régulateurs semblent vouloir adopter une approche moins punitive, plus axée sur le dialogue avec les acteurs d’une industrie considérée comme un vrai moteur de croissance économique.

De fait, le décret Biden entrebâille des portes tandis que l’UE les verrouille brutalement. Une distinction qui n’aura pas échappé à la commissaire européenne qui a visiblement entendu les inquiétudes et l’urgence de la situation.

Nous n’avons pas de temps à perdre pour gérer cette transformation au profit des investisseurs, des entreprises et de la société au sens large.

Une phrase de conclusion allumant des lueurs d’espoir quant à un traitement plus rationnel du sujet.

Une tribune dominée par les aspects négatifs supposés de la crypto

Mais pour autant, la tribune de Mairead Mc Guiness dresse avant tout un tableau peu engageant de l’écosystème en l’état actuel des choses. En effet, si elle estime que la crypto et la technologie qui la sous-tend « pourraient apporter de grands avantages au monde », elle considère, en référence à la crise des subprimes de 2007/2008, qu’elle comporte un risque, « pas encore systémique », à ne pas négliger. 

Et de lister inlassablement les dérives d’un écosystème pas encore livré au contrôle des Etats qui savent, comme on le vit aujourd’hui, assurer parfaitement la sécurité financière et économique de leurs administrés.

Avec une crypto non réglementée, les consommateurs courent le risque d’acheter des produits inadaptés, en s’appuyant sur des informations incomplètes. Les investisseurs risquent de perdre de l’argent à cause de la fraude, de la tromperie ou simplement de la volatilité qui caractérise les marchés de la cryptographie depuis leur création.

Elle n’évite pas non plus le couplet sur la crypto comme outil privilégié de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Et plus encore dans l’air du temps, bitcoin et consorts comme instrument de détournement des sanctions prises à l’encontre de la Russie, et l’impact environnemental de son industrie.

4 orientations pour une projet de régulation concertée

De fait, pour cette régulation concertée qu’elle appelle de ses voeux, elle dessine 4 axes de collaboration.

Un accord mondial sur la cryptographie devrait d’abord consacrer qu’aucun produit ne reste non réglementé. Deuxièmement, les superviseurs devraient collecter et échanger des informations à l’échelle mondiale. Troisièmement, tout accord doit protéger les investisseurs de détail. Quatrièmement, l’écosystème crypto devrait pleinement intégrer les considérations environnementales.

Rien de bien surprenant dans cette volonté de contrôle accru, mais on retiendra néanmoins le bien-fondé de la démarche. Que l’Union européenne ne reste pas seule dans son coin à décider du sort de l’écosystème crypto sur son territoire, serait plutôt une bonne nouvelle.

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