Ripple sur le point de quitter les Etats-Unis ?

07 octobre 2020 - 12:54

Temps de lecture : 2 minutes

Selon son président exécutif, Chris Larsen, Ripple, en délicatesse avec le gendarme financier américain, serait en quête de juridictions réglementaires plus propices aux activités cryptographiques.

Un environnement réglementaire contre-productif

S’exprimant le 6 octobre au LA Blockchain Summit, le co-fondateur de Ripple Chris Larsen a déclaré que son entreprise, basée à San Francisco, envisageait de nouveaux horizons. Plus précisément, un déménagement sous des cieux plus hospitaliers si les Etats-Unis s’entêtaient à ne pas créer un environnement réglementaire plus favorable à la compétitivité mondiale.

Singulièrement remonté contre l’autorité régulatrice américaine, il a évoqué des destinations européennes ou asiatiques susceptibles, d’après lui, d’être plus accueillantes. Citant Londres, Singapour, le Japon ou la Suisse, Ripple pourrait s’y délocaliser pour profiter de lieux plus désireux de créer des emplois et de la richesse dans ce secteur. De fait, Chris Larsen a pointé ce qu’il considère comme le grand atout de ces juridictions. Une coordination et une harmonisation entre tous les acteurs et les niveaux décisionnels qui permettent une fluidité des échanges. Ce qui, selon lui, n’est pas le cas aux États-Unis. En effet, de son point de vue, les investisseurs de New York, les législateurs de Washington et les entrepreneurs technologiques de la Silicon Valley «ne se comprennent pas».

Le constat est sans appel : les Etats-Unis sont « terriblement en retard » dans la construction d’un futur système financier qui se construira sur les cryptomonnaies. Et le responsable de ce positionnement rétrograde est clairement identifié.

« (Ici), tout ce qui concerne la blockchain et les actifs numériques commence et se termine avec des organismes de réglementation comme la SEC (qui ne cherche qu’à) écraser et repousser. »

Chris Larsen, dialogue avec Jeff John Roberts, 6 octobre 2020

Ripple en délicatesse avec la SEC

L’amertume de ses remarques est évidemment à mettre en lien avec les épisodes houleux que la société rencontre sur le territoire américain. En effet, Ripple fait face à un certain nombre de recours collectifs depuis 2018, alléguant que la société aurait vendu des tokens XRP dans le cadre d’une offre de titres non enregistrée. La Securities and Exchange Commission (SEC) a donc entamé une procédure en justice à son encontre toujours pas résolue. Cette confusion réglementaire que d’autres ont connu, comme Telegram, grand perdant d’une âpre bataille, serait précisément le noeud du problème et le motif premier d’une volonté de départ. Ce qu’a confirmé le PDG de Ripple, Brad Garlinghouse , dans un tweet.

Les acteurs responsables comme Ripple ne cherchent pas à éviter les règles. Nous voulons simplement opérer dans une juridiction où les règles sont claires. »

Néanmoins, le déplacement du siège social de Ripple ne mettrait pas fin à la juridiction américaine sur bon nombre de ses opérations. Ce serait simplement, a conclu Chris Larsen, un soulagement d’avoir un autre pays comme principal régulateur de la société.

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