La Banque de Russie officialise son intérêt pour une monnaie numérique (CBDC)

09 novembre 2020 - 08:47

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Historiquement parlant, la Russie ne figure pas parmi les plus grands fans des monnaies numériques. En particulier pour ce qui concerne le Bitcoin (BTC) et les autres cryptomonnaies décentralisées. Une relation houleuse qui pourrait bientôt prendre un nouveau tournant. Cela avec l’annonce officielle de la Banque de Russie d’un intérêt grandissant de son club de gouverneurs pour une solution dématérialisée. Ce qui n’est en rien le signe d’un adoucissement pour le reste des actifs numériques. 

Chaque pays a une relation différente avec les cryptomonnaies. Qui permet de connaître son degré de tolérance à la nouveauté numérique et sa volonté de contrôle sur son espace monétaire. Un domaine dans lequel l’Europe brille par sa lenteur et son absence de prise de position claire. Cela sur fond d’une vaste consultation publique en cours et à destination de sa population. Et d’une prise en compte des cryptomonnaies qui ressemble bien plus à une volonté de taxation et de surveillance qu’autre chose. 


Le casse-tête de la fiscalité crypto

Un mouvement dont l’accélération est à mettre directement en relation avec la pandémie actuelle de la Covid 19. Cela sur fond d’un développement très agressif du yuan numérique qui commence à ressembler à volonté de prise de monopole sur un marché encore inexistant. Cela afin de devenir le premier et le leader de cet espace monétaire encore aussi virtuel que les monnaies qu’il doit accueillir. Ce qui pousse certains acteurs de poids comme la Russie à sortir de leur retenue pour se positionner dans le domaine.

La Russie s’intéresse à une CBDC

Il est très clair que la Russie a une place d’importance sur la scène monétaire mondiale. Cela peut être plus du fait de l’aspect plurinational de sa Banque centrale que de la force du rouble. Car lorsque cette dernière annonce officiellement s’intéresser à la mise en place d’une monnaie numérique officielle ce sont les Balkans, une partie de l’Asie centrale et certains pays des côtes de la mer Noire qui s’engagent à ses côtés. Ce qui fait tout de suite de cette volonté une annonce qui ressemble à une entrée en force sur le champ de bataille de cette guerre numérique en cours

« La pandémie COVID-19 a, entre autres, affecté la poursuite de l’expansion des technologies du commerce et des règlements électroniques. C’est l’une des raisons pour lesquelles les régulateurs financiers s’intéressent de plus en plus aux monnaies numériques des banques centrales. (…) Tout en organisant l’émission d’une monnaie numérique, une banque centrale doit tout d’abord évaluer l’impact qu’elle aura sur la politique monétaire et la stabilité financière, puis développer une procédure pour éviter et atténuer les risques (cyber risk). » – Banque de Russie


Voler des Bitcoin en Russie n'est pas illégal

Une communication officielle à la mode russe qui fait état de la présence de structures internationales  comme le FMI ou le Forum économique mondial lors de cette discussion. Ce qui n’a pas été commenté ou confirmé par les intéressés. 

L’adoption des CBDC vs cryptomonnaies

Cette mise en place pourrait permettre au gouvernement russe de détourner sa population des offres de type cryptomonnaies toujours dans le viseur des instances de régulation nationales. Cela sur fond d’une surveillance accrue de certaines plateformes d’échange comme le leader actuel Binance. Ce qui pose clairement la question de la relation que pourraient entretenir ces outils monétaires dont le seul véritable point commun est leur aspect numérique.

En effet, il faut bien comprendre que le développement de ces monnaies numériques de Banques centrales (CBDC) est à double tranchant pour l’univers des cryptomonnaies. Car d’un point de vue optimiste cela pourrait en booster l’adoption du fait de l’accès du plus grand nombre à l’utilisation de fonctionnalités qui leur sont propres. Ainsi que la familiarisation que cela pourrait apporter vis-à-vis de leur caractère immatériel encore source de méfiance

Mais dans un second temps, ces offres monétaire indépendantes et décentralisées pourraient très rapidement acquérir un caractère de concurrence encore bien plus important qu’actuellement. En particulier lorsque l’on a conscience de la volonté de contrôle et de déterminisme que les Banques centrales exercent et imposent sur leurs territoires monétaires respectifs. Et la politique de censure de la Russie vis-à-vis des cryptomonnaies ne permet en rien d’être optimiste sur le sujet.

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