Russie – « S’ils veulent utiliser le Bitcoin, alors ce sera le Bitcoin » !
25 mars 2022 - 11:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
La guerre déclarée par la Russie en Ukraine est la conséquence évidente d’une « crise » économique mondiale qui dure depuis trop longtemps pour pouvoir encore porter ce nom. Car par définition, une crise se doit d’être passagère. Et la situation d’effondrement progressif de l’hégémonie du roi dollar ne date pas d’hier. Mais à la différence que cette fois, les impacts collatéraux se font ressentir jusque dans l’enceinte de l’Europe. Et les bouleversements initiés – encore à identifier – pourraient bien être historiques, en particulier dans le domaine monétaire. Car la Russie refuse dorénavant l’euro et le dollar, mais affirme, s’il le faut, être ouverte au Bitcoin.
Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, la guerre se poursuit également sur le terrain des ressources naturelles dont dispose la Russie. Avec, au centre de ce bras de fer géopolitique, son gaz naturel qui alimente la plupart des pays d’Europe. Et une distribution dorénavant différenciée entre les pays « amicaux » et « inamicaux » qui s’exprime par le biais de la monnaie acceptée pour son règlement. Et de toute évidence, le dollar et l’euro ne sont plus de la partie.
Une situation à l’origine d’un véritable bouleversement monétaire mondial qui n’en est qu’à ses débuts. Car l’argent ne sera plus jamais le même après la guerre en Ukraine. Et cette certitude se confirme dans le cas présent. Avec comme véritable grand gagnant le yuan chinois en état de numérisation bien plus avancé qu’aucune autre monnaie de banque centrale. Et un gouvernement russe bien décidé à jeter de l’huile sur le feu, pourquoi pas en acceptant le Bitcoin.
Russie – « Alors ce sera le Bitcoin »
Tout a commencé il y a quelques jours, lorsque Vladimir Poutine a déclaré que dorénavant les pays « inamicaux » devraient payer ses ressources naturelles en roubles. C’est-à-dire dans le cas présent, le pétrole et le gaz naturel. Mais cela sans pour autant arrêter de respecter « les contrats conclus précédemment, » en termes de volumes et de prix. Une décision qui fait suite à la saisie historique des réserves de change détenues par la banque de Russie. Car pourquoi accepter des paiements effectués avec des devises qui peuvent ensuite être bloquées par leurs émetteurs sous la forme de sanctions… Une réalité qui pourrait bien changer la face monétaire du monde actuel.
Suite à cela, c’est le président de la commission de l’énergie Russe, Pavel Zavalny, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse. Une intervention au cours de laquelle il a donc expliqué le traitement à deux vitesses des livraisons de ses ressources naturelles. Avec, dans le camps des « inamicaux, » l’obligation de passer par une « monnaie dure » comme l’or physique, ou plus simplement le rouble. Et en ce qui concerne ses « amis » comme la Chine et la Turquie, la possibilité de continuer à payer en rouble ou à l’aide de leurs monnaies locales. Mais s’ils le souhaitent, également avec du Bitcoin.
« En ce qui concerne nos pays « amis » comme la Chine ou la Turquie, qui ne font pas pression sur nous, nous leur proposons de réaliser les paiements à l’aide de monnaies nationales, comme le rouble et le yuan. Pour la Turquie, cela peut être des lires ou des roubles. (…) Et s’ils veulent utiliser le Bitcoin, alors ce sera le Bitcoin. »
Pavel Zavalny
Russie – Entre déclaration et réalité
Une déclaration qui ressemble bien plus à une provocation qu’autre chose. Car pour quelle raison la Chine ou la Turquie voudraient-elles payer les ressources naturelles russes en Bitcoin ? Surtout dans le cas d’un gouvernement chinois bien décidé à faire de sa monnaie nationale numérique (MNBC) le prochain véritable concurrent d’un dollar moribond. Une devise que Pavel Zavalny considère, au même titre que l’euro, comme ayant « perdu tout intérêt » pour son pays. Ce que l’on peut tout à fait comprendre, sans pour autant cautionner leurs actions.
Et de toute évidence, les véritables répercussions de ce type de déclarations inutiles à propos du Bitcoin se feront bien plus certainement ressentir en Europe. Avec en tête de file, un gouvernement français qui surfe sur cette vague avec la volonté d’exploiter à l’infini une mauvaise raison évidente. Et un Bruno Le Maire qui pourra continuer à intégrer sans scrupules les cryptomonnaies à son panel de sanctions contre la Russie, afin d’en ruiner l’économie. Ce dernier animé par la fougue de ceux qui regardent le doigt, sans chercher à comprendre qui montre quoi et pour quelle raison. Car la Russie cherchait encore à interdire les cryptomonnaies sur son territoire en janvier dernier…
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