Sam Bankman-Fried consentirait à son extradition vers les Etats-Unis
Quelques jours derrière les barreaux de la prison de Fox Hill aux Bahamas auraient visiblement suffi à l’ex coqueluche des médias et du monde de la crypto, Sam Bankman-Fried, pour réviser sa position. Opposé à son extradition vers les Etats-Unis où l’attend une kyrielle de chefs d’accusation susceptible de l’envoyer à l’ombre pour le restant de ses jours, le héros déchu semble désormais disposé à comparaître devant un tribunal américain.
19 décembre 2022 - 08:03
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
L’ex-PDG de FTX aurait reconsidéré sa décision de contester son extradition vers les Etats-Unis. Alors qu’au moment de sa comparution à une audience de tribunal des Bahamas suite à son interpellation lundi dernier à son domicile de Nassau, l’essentiel pour sa défense était de lui éviter une sortie du territoire insulaire, elle aurait changé son fusil d’épaule. En effet, selon un article de Reuters, Sam Bankman-Fried devrait déclarer aujourd’hui lundi devant ce même tribunal des Bahamas qu’il ne contestera plus son extradition vers les Etats-Unis.
En y consentant, il pourrait faire face à au moins huit chefs d’inculpation émanant du Département de la Justice (DOJ), de la SEC et de la CFTC pour des faits de fraude par voie électronique et de blanchiment d’argent. S’il est reconnu coupable, le Madoff (financier américain qui a escroqué des milliers d’investisseurs de dizaines de milliards de dollars sur une période de 17 ans) de la crypto pourrait écoper de 115 ans de prison.
Un long chemin judiciaire
Mais c’est une condamnation qui pourrait se faire attendre sachant que dans cette affaire complexe, il y a un long chemin à parcourir pour reconstituer ce que Damian Williams, le procureur pour le district sud de New York, considère comme « l’une des plus grandes fraudes financières de l’histoire américaine ». De plus, les tribunaux US infligent dans ces cas de fraude financière des peines pénales très variables.
Ainsi, si Bernard Madoff a été condamné à 150 ans de prison en 2009 et est mort derrière les barreaux, les dirigeants de Enron, société d’énergie US (7ème entreprise américaine en termes de chiffre d’affaires) qui connaît une faillite retentissante en 2001, ont été condamnés à des sanctions plus légères. Suite aux révélations qui ont montré des comptes falsifiés grâce à des sociétés-écrans pour gonfler les résultats, Kenneth Lay, l’un des fondateurs de l’entreprise, est décédé juste après son verdict de 45 ans de prison, tandis que Jeffrey Skilling, l’ancien PDG, a purgé 12 ans d’une peine de 24 ans.
C’est un ancien procureur fédéral, Mark Cohen, qui devrait assurer la défense de SBF qui pourrait donc connaître les murs du Metropolitan Detention Center de Brooklyn ou d’une autre prison des environs de New York.
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