SoulBounb Token (SBT) – Une « preuve d’humanité » numérique version Web3

04 juillet 2022 - 09:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Les possibilités de développements et de cas d’usage en relation aux cryptomonnaies sont encore en grande partie à découvrir. Il suffit de voir comment leurs fonctionnalités se sont adaptées, pour créer le marché des NFTs ou encore s’intégrer dans le secteur du gaming. Tout cela avec comme objectif, une décentralisation plus ou moins effective placée au centre d’un Web3 encore très théorique. Et une technologie blockchain qui fait sourire certains maximalistes du Bitcoin, alors qu’elle dessine le monde numérique de demain. Avec comme dernière révolution en cours, les SoulBound tokens (SBT) inventés par Vitalik Buterin.

Le monde de demain émerge en ce moment même de l’esprit de certains génies de notre époque. Et dans le secteur des cryptomonnaies, le fondateur d’Ethereum Vitalik Buterin fait office de précurseur plutôt rassurant. Car il imagine un monde construit en relation aux développements numériques actuels, sans toutefois s’extraire de la nécessité de conserver une part d’humanité. Cela afin de ne pas sombrer dans un avenir dystopique auquel pourrait participer une mauvaise utilisation des cryptomonnaies. Car, selon lui, ce risque n’est pas à négliger.

Raison pour laquelle ses recherches se dirigent vers une gestion des données personnelles et de l’identité numérique. Car le principe de cryptographie à l’origine des cryptomonnaies repose sur la défense active de ces fondamentaux implicites. Cela face à une société du Big Data qui collecte, vend et stocke des quantités improbables d’informations sans but toujours légitime ou identifié. Et la dernière trouvaille de Vitalik Buterin pourrait bien apporter une solution à cette réalité, à l’aide des SoulBound Token (SBT). Toute ressemblance avec le jeu World of WarCraft est volontaire…

SoulBound Token – Un outil de gouvernance ?

La genèse de ces SoulBound Tokens semble destinée à répondre à une interrogation aux accents mystiques de Vitalik Buterin : et si les NFTs pouvaient être liés à l’âme ? Mais il faut entendre par là quelque chose de bien plus pragmatique. Car il est question de la mise en place de jetons censée être en mesure de représenter des données d’identification et/ou d’affiliation propres à un portefeuille. Rien à voir avec leur intégration actuelle rendue possible sur certains réseaux sociaux comme Twitter. Car, selon Vitalik Buterin, cela ne sert qu’à « signaler la richesse. » Et de toute évidence, l’objectif du fondateur d’Ethereum est une nouvelle fois ailleurs.

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Tout cela se passe dans une société décentralisée du nom de DeSoc. Un univers numérique baptisé Web3, débarrassé des actuels GAFAM et construit à l’aide de la technologie blockchain et des cryptomonnaies. Avec comme point de départ, la gestion encore hasardeuse des droits de gouvernance au sein de la DeFi. Et le problème majeur que représente leur détention centralisée par un nombre d’acteurs trop restreint. Raison pour laquelle Vitalik Buterin s’est penché sur la notion de « transférabilité » inhérente à cette réalité. Et de toute évidence ses recherches ont rapidement dépassé le cadre de cette économie numérique.

« Si vous prenez au sérieux le proverbe selon lequel « ceux qui veulent le plus gouverner les gens sont ceux qui sont le moins aptes à le faire », alors vous devriez vous méfier de la transférabilité. Précisément parce qu’elle fait que le pouvoir de gouvernance s’éloigne des humbles, qui sont les plus susceptibles de fournir de précieuses contributions. Cela à l’avantage des avides de pouvoir qui sont les plus susceptibles de causer des problèmes.« 

Vitalik Buterin

SoulBound Token – Une « preuve d’humanité » numérique

Car le champ d’application de ces jetons de l’âme semble finalement bien plus large que le simple secteur de la DeFi. Cela du fait de leur caractère impossible à transférer. C’est-à-dire qu’une fois reçus, ils ne peuvent plus quitter le portefeuille qui en devient le détenteur à perpétuité. Aucune notion de valeur dans le cas présent, mais simplement une relation rendue possible à l’identité numérique d’un individu. Ce petit plus de « preuve d’humanité » que Vitalik Buterin cherche à inscrire dans le secteur des cryptomonnaies. Avec à la fois une vocation de service lié à la création de documents numériques personnels, mais également une notion de responsabilité.

« Si la preuve d’humanité commence à être de plus en plus adoptée, la confidentialité devient encore plus importante. Car l’alternative est que toute notre activité soit inscrite (mapped) sur la blockchain directement en relation à un visage humain. »

Vitalik Buterin

Et les fonctionnalités possibles sont innombrables. Comme par exemple la réception d’un diplôme, conservé en ligne, impossible à falsifier et lié à une seule personne. Mais également des droits d’accès envoyés sur un « soulwallet » identifié, mais publiquement anonyme. Ou encore un CV complet, complété en ligne au fil du temps et permettant d’embaucher quiconque possède les bonnes références, sans même avoir à connaître sa véritable identité. Avec à la clé un outil de lutte contre les dérives actuelles de piratages et autres détournements de services communautaires possibles du fait de l’absence de garde-fous fonctionnels. Et d’une « liberté » bien trop souvent détournée à des fins de profits personnels.

SoulBound Token – Limiter en toute liberté

Et l’enjeu est de taille. En particulier dans un écosystème des cryptomonnaies où « toutes les normes sont conçues autour d’une transférabilité maximale. » Et un secteur du Web3 que Vitalik Buterin présente comme devant faire face à de nombreuses critiques. En particulier vis-à-vis de son caractère « orienté vers l’argent » au détriment de toutes autres considérations idéologiques ou même techniques. Avec comme objectif de trouver un moyen de « limiter ou d’empêcher les transferts » sans s’opposer à la liberté de mouvement au centre de cette économie numérique basée sur la technologie blockchain.

« Attacher des éléments à des « objets d’identité » que les utilisateurs ne peuvent pas (comme avec les profils de preuve d’humanité) ou ne veulent pas (comme avec les noms ENS) échanger semble être la voie la plus prometteuse. Mais des défis subsistent pour rendre cela facile à utiliser, privé et sécurisé. »

Vitalik Buterin

Un développement présenté par Vitalik Buterin sous la forme d’un article rédigé le 11 mai dernier en collaboration avec E. Glen Weyl et Puja Ohlhaver. Et une mise en pratique dont les premières apparitions pourraient bien intervenir d’ici la fin de l’année. Même si le fondateur d’Ethereum estime que leur utilisation ne sera pas généralisée avant 2024, au minimum. Mais pas d’excitation, car même les premiers arrivés ne deviendront pas millionnairee en détenant les exemplaires initiaux, puisque par principe ils ne peuvent pas être vendus ni même échangés.

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