La Banque Centrale du Vénézuela aura des réserves de Bitcoin (BTC) et d’Ethereum (ETH) ?

30 septembre 2019 - 15:30

Temps de lecture : 3 minutes

Par Luke M

D’après les informations relayées par Bloomberg, la Banque Centrale Vénézuélienne procéderait actuellement à des tests techniques pour ajouter les cryptomonnaies Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH) dans sa réserve de change.

Une nouvelle piste utilisant les cryptos pour le Venezuela

Suite à l’échec cuisant du lancement du Petro, la « cryptomonnaie » lancée par Nicolas Maduro (dirigeant actuel vénézuélien) en vue de se sauver d’une crise économique certaine, il semblerait que le Venezuela poursuive ses recherches dans le secteur des monnaies numériques pour se défaire des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis. D’après Bloomberg, la Banque Centrale du pays procéderait ainsi à des tests en vue d’incorporer des Bitcoins et des Ethers dans ses réserves. L’étude de cette initiative aurait été demandée par la société pétrolière Petroleos Venuzuela SA (PDVSA) qui souhaiterait utiliser ces actifs numériques dans un cadre institutionnel, notamment avec l’accord de la Banque Centrale.

Contrairement au Petro qui s’est heurté à l’interdiction du Parlement, le Bitcoin et l’Ethereum pourraient obtenir les faveurs de la Banque Centrale, étant donné que leurs valeurs ne sont pas adossées aux réserves de pétrole ou aux autres biens contrôlés par le président Maduro. D’autre part, les Etats-Unis ne disposent pas du pouvoir d’ingérence concernant ces actifs, ce qui permettrait à l’économie vénézuélienne d’élargir ses activités marchandes sans avoir à passer par le dollar.

Le Bitcoin et l’Ethereum peuvent-ils sauver le Venezuela ?

A l’heure actuelle, le Venezuela souffre d’une dépression innommable caractérisée par une hyperinflation continue du Bolivar. La croissance économique du pays est figée par l’augmentation des prix de l’essence et la suspension des vols (et par conséquent des importations) reliant le pays avec les Etats-Unis, entraînant un ralentissement sensible des activités économiques (fermeture d’entreprises, pertes d’emplois, etc). Par ailleurs, la stratégie des Etats-Unis vise à mettre fin à la dictature du président Nicolas Maduro. Cependant c’est toute la population vénézuélienne qui semble prise en otage par ces sanctions. Pour sa part, le dirigeant a pris l’initiative en 2018, pour obtenir une indépendance économique et financière de lancer la cryptomonnaie Petro, que le Parlement a décidé de censurer pour des raisons légales.

Ceci étant, le Bitcoin et l’Ethereum se détachent largement du concept et de ce qu’était le Petro (qui au final n’était pas grand chose concrètement) dans le sens où ce ne sont pas des actifs indexés sur des biens contrôlés par Maduro tels que le pétrole. Parallèlement, ces cryptomonnaies fonctionnement indépendamment du régime américain, ce qui pourrait faciliter la relance des échanges avec des acteurs économiques adeptes du Bitcoin et de l’Ethereum.

Maduro lance le Petro en 2018

Maduro lance le Petro en 2018

Une requête sans suite pour le moment pour PDVSA

Bien que la requête de la société pétrolière ait été considérée par la Banque Centrale du Venezuela, aucune réponse concrète n’a été publiée jusqu’alors. Il sera pourtant difficile d’accorder ces opérations sachant que les commanditaires du projet (PDVSA) sont également visés par la politique américaine.

En 2017, Washington avait interdit l’achat d’obligation par le gouvernement vénézuélien, mais également par PDVSA, ce qui a accentué la dette nationale. D’autre part, la légitimité de la Banque Centrale pourrait être remise en cause par le peuple en cas de mauvaise gestion des actifs numériques, d’autant plus que l’institution financière est accusée aujourd’hui de corruption pour avoir récupéré des plateformes minières saisies illégalement.


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