Un exchange pro Biden et des sénatrices pro-Bitcoin

06 novembre 2020 - 12:47

Temps de lecture : 3 minutes

Le fondateur de la bourse de dérivés crypto FTX basée à Hong Kong, Sam Bankman-Fried, est un des vingt plus gros contributeurs de la campagne présidentielle de Joe Biden avec un don de 5,2 millions de dollars. Mais que ce dernier soit élu ou pas, sachant qu’il ne s’est jamais prononcé sur le sujet, Bitcoin fait néanmoins son entrée à Washington grâce à des femmes convaincues.

L’implication du PDG de FTX Sam Bankman-Fried

Sam Bankman-Fried, qui a dirigé avec succès Alameda Research sur Bitmex avant de créer l’exchange FTX , a discrètement affiché son soutien au candidat démocrate Joe Biden. En effet, c’est par l’intermédiaire d’un Super Pac, un comité d’action politique qui récolte et reçoit de l’argent de la part de ses membres pour contribuer financièrement à des campagnes politiques, qu’il a fait don de 5,2 millions de dollars. L’identité des donateurs a été divulguée par le site  Opensecrets.org qui recense les principaux contributeurs à la course présidentielle américaine 2020. On y voit notamment figurer Bloomberg, cofondateur de la société financière et médiatique éponyme qui arrive bon premier avec un don faramineux de 57,5 millions de dollars.

Selon l’article du Wall Street Journal,  la campagne présidentielle de Biden a reçu un total de 79,5 millions de dollars de la part des 100 principaux donateurs se caractérisant comme PDG. Celle de Trump a reçu 75 millions de dollars du même profil de donateurs. Des sommes conséquentes mais à relativiser au regard de la totalité des fonds recueillis dont le montant, pour les deux candidats, s’élèverait à 2,6 milliards de dollars.

Et la neutralité du PDG de Coinbase

On n’y voit bien sûr pas figurer le nom du dirigeant de Coinbase, ferme partisan d’une neutralité érigée comme principe. Brian Amstrong avait en effet fait une déclaration controversée sur son blog, au moment du Black Lives Matter auquel il avait refusé d’apporter son soutien. Affirmant que l’entreprise ne devait pas prendre position sur des questions qui ne font pas partie de ses objectifs commerciaux, il est même allé jusqu’à proposer un plan de départ volontaire pour les salariés qui ne partageaient pas cet avis. De fait, 5% de l’effectif de Coinbase aurait quitté l’entreprise.

Fidèle à sa conviction que la politique crée des divisions internes et détourne l’attention des affaires, Brian Amstrong est donc resté muet sur les candidats à la législature suprême. Il n’est pas le seul. Sam Bankman-Fried ferait même figure d’exception.

Un assouplissement de la réglementation à Washington ?

Si Joe Biden accède à la fonction suprême, alors même qu’il ne s’est jamais prononcé sur le Bitcoin, on peut supposer que la contribution de Sam Bankman-Fried à sa campagne aura quelque incidence. Elle pourrait influer sur la mise en oeuvre d’une nouvelle politique réglementaire avec l’accès au pouvoir d’une administration démocrate. En l’occurrence, FTX étant basée à Hong Kong, la loi en vigueur aux Etats-Unis ne permet pas aux citoyens américains de participer à la négociation de produits dérivés sur cette juridiction. On peut alors imaginer que le PDG de FTX a accordé son obole en échange d’un débat visant à assouplir la réglementation afin que son exchange puisse entrer sur le marché américain. Du moins est-ce l’opinion de la twittosphère crypto en résonance avec les règles traditionnelles du lobbying politique.

Quoi qu’il en soit, on observe à la faveur de ces élections présidentielles couplées comme il se doit avec les élections sénatoriales, que Bitcoin entrebâille la porte des institutions.

Des sénatrices pro-Bitcoin

Cynthia Lummis, une croyante précoce du Bitcoin (premier achat de BTC en 2013) vient de faire son entrée au Sénat américain. Représentante républicaine du Wyoming, l’Etat le plus crypto-friendly des Etats-Unis, elle ne sera pas là pour faire de la figuration si on en croit Caitlin Long. Cette autre grande défenseure de Bitcoin, à la tête aujourd’hui de la crypto-banque Avanti, l’a déclaré en substance sur twitter.

Cynthia croit en la philosophie derrière Bitcoin et pas seulement au fait qu’il s’agit d’une nouvelle classe d’actifs. Elle défendra Bitcoin contre les attaques de l’Etat. »

Une autre femme, ancienne PDGère de Bakkt, Kelly Loefler, brigue aussi un siège de sénatrice pour l’Etat de Géorgie. Républicaine et soutien de Trump, elle avait déjà été nommée sénatrice à la suite de la démission du sénateur en place. Elle vient donc naturellement chercher les suffrages des électeurs pour probablement, entre autres, faire progresser la réflexion institutionnelle sur les actifs numériques.

Ces élections américaines, dont les résultats se font encore attendre, marquent indéniablement des progrès quant à l’intégration de Bitcoin dans les hautes sphères du pouvoir. Certes, elle se fait à pas menus mais l’avancée est néanmoins significative. Une nouvelle décennie, c’est sûr, s’ouvre pour Bitcoin avec des changements notables à la clef. Quant à savoir s’ils seront tous positifs, c’est une autre histoire…

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