Une banque italienne lance l’achat/vente de Bitcoin

20 mars 2020 - 12:58

Temps de lecture : 3 minutes

La Banca Sella offre à ses clients la possibilité d’acheter du Bitcoin, de le vendre et de s’en servir pour régler biens et services. 

Une banque innovante, réactive face au covid-19

La Banca Sella a une réputation d’innovation notamment grâce à son laboratoire SellalabDans un contexte de catastrophe sanitaire, elle a su déployer rapidement tout un éventail d’outils pour faciliter la vie en temps de confinement. Que ce soit à l’intention des particuliers pour la gestion de leur budget  ou pour soutenir le petit commerce contraint de fermer,  à qui elle propose une solution simple et innovante pour tenter de survivre.

Dans le même ordre d’idées, cherchant à favoriser des solutions nouvelles dans un monde désormais sans contact, elle se lance dans l’achat/vente de Bitcoin. Plus justement, elle affirme répondre par cette initiative à une demande de ses clients. En effet, dans une étude récente menée auprès d’un échantillon,  dit représentatif, d’utilisateurs, elle affirme que 13,5% d’entre eux ont émis le souhait de pouvoir acheter des cryptomonnaies.

Une plateforme hype

Pour ce faire, la banque a ajouté une nouvelle fonctionnalité à sa plateforme Hype sur laquelle il est déjà possible de négocier des instruments financiers de type CFD ou produits dérivés. Désormais, en quelques clics, via une simple inscription, il sera possible d’y créer un portefeuille Bitcoin. Pour le moment, seule la version Beta test est active. Le déploiement du service à l’ensemble de la clientèle (1,2 million d’utilisateurs) est attendu pour les semaines à venir.

Connecté à un ou plusieurs comptes bancaires, l’usager pourra  utiliser directement le solde créditeur de son compte pour acheter du Bitcoin. Comme dans les exchanges traditionnels, il existera différentes limites de trading mais il est à noter que la  première catégorie « Hype Start », sera a priori accessible aux traders en herbe. Dès 12 ans, le ou la pré-ado pourra acheter du  Bitcoin dans la limite  annuelle de 2500 €. Bon… passons. Notons enfin que Hype prélèvera une commission de 2% tant à l’achat qu’à la vente et qu’il sera aussi possible de régler des biens et des services en cryptomonnaie.

Trois clés pour une sécurité totale

Pour réaliser cette nouvelle fonctionnalité, la plateforme Hype s’est appuyé, comme l’indique  son directeur général, Antonio Valitutti, sur la startup Conio qui propose des portefeuilles Bitcoin bénéficiant d’un système hautement sécurisé.

« Nous avons répondu à une demande spécifique en allant encore plus loin. En résolvant les complexités qui sont encore typiques des échanges internationaux les plus connus. Grâce à Conio, nous offrons non seulement la possibilité d’acheter et de vendre Bitcoin de manière extrêmement simple et immédiate. Mais, surtout, nous offrons la possibilité  à nos clients d’une garde totale et donc la propriété réelle de leur monnaie. »

Sa technologie de garde brevetée repose sur un système de conservation à 3 clés. Une première clé à usage exclusif du client (ni Conio ni Hype ne peuvent y avoir accès). Une deuxième  réservée à Conio  pour assurer le suivi des transactions. Enfin, une troisième clé, conservée par Hype dans une archive protégée hors-ligne,  permettra à l’utilisateur de récupérer l’accès à son portefeuille en cas de perte d’informations d’identification.

Banque et Bitcoin : un couple antinomique

Si on peut considérer cette initiative comme un signe positif d’adoption pour le Bitcoin, c’est toujours au prix d’un renoncement  à sa nature décentralisée.  Mais en l’état actuel, hormis des geeks cypherpunks, seuls capables de préserver le caractère radicalement indépendant du Bitcoin, nous passons notre temps à réintermédier la précieuse désintermédiation de la crypto reine. Et, ce « deux poids, deux mesures » qu’on observe partout en Europe et à laquelle l’Italie n’échappe pas, montre que les institutionnels sont en passe de remporter la partie. Car, en même temps qu’il autorise une banque à offrir des services de trading, le régulateur italien (Consob) a ordonné le blocage de deux exchanges crypto (Cryptobase et Fxonspot).

Quand on observe l’incurie des autorités dont nous subissons les conséquences désastreuses, il y a de quoi s’assombrir de les voir récupérer un moyen d’autonomisation  des citoyens. Mais en ces temps étranges où on ne voit le monde que de sa fenêtre, il y a d’autres initiatives à saluer. La Croix-Rouge italienne a lancé depuis peu une collecte de fonds Bitcoin pour aider à lutter contre l’épidémie. Le premier objectif a été atteint.

 

 

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