Une monnaie numérique thaïlandaise pour la fin 2020 ?

23 juin 2020 - 07:19

Temps de lecture : 2 minutes

Dans la vague de projets de monnaies numériques qui submerge les pays les uns après les autres, la Thaîlande semble bien placée pour être dans les premières à émettre une CBDC. Son atout : un prototype de règlement interbancaire et de paiement transfrontalier déjà expérimentés.

Un projet qui a des antécédents

Le projet de monnaie numérique initié par la banque centrale de Thaïlande (BOT) devrait, selon le communiqué publié la semaine dernière, commencer en juillet et s’achever d’ici la fin de l’année. Un délai relativement court en comparaison des autres banques centrales préoccupées de CBDC qui arguent toujours d’un temps de gestation d’une à plusieurs années.

L’optimisme de la BOT s’explique par le succès du projet Inthanon et Inthanon-LionRock. Lancé en 2018, Inthanon est une collaboration entre La banque centrale et huit importantes institutions financières thaïlandaises pour réaliser la numérisation du secteur et simplifier les règlements interbancaires. Inthanon-LionRock, apparu un an plus tard, est un dispositif qui permet de simplifier, d’accélérer et de réduire les coûts de transfert de fonds entre le baht thaïlandais et le dollar hongkongais.

Un Baht numérique dédié aux entreprises

Que ce soit le réseau de canaux transfrontaliers ou l’infrastructure de paiement dite « de gros », ils ont été développés sur la DLT (Distributed Ledger Technology) Corda qui s’y connaît en matière de blockchain « permissionnée » appliquée au domaine bancaire.C’est donc forte de cette démonstration de faisabilité que la banque centrale de Thaïlande peut s’avancer sur son projet de baht numérique. Elle précise néanmoins que son prototype de CBDC sera développé par Digital Ventures et s’adressera, dans un premier temps, uniquement aux entreprises.

Le projet marque une étape importante dans l’élargissement de la portée et de l’adoption de la CBDC à un public plus large, à commencer par les grandes entreprises. (…) Le prototype devrait servir d’innovation financière permettant une plus grande efficacité de paiement pour les entreprises, comme une flexibilité accrue pour les transferts de fonds, ou des paiements plus rapides et plus agiles entre les fournisseurs. »

Plus pragmatiques sans doute, les pays asiatiques mènent clairement la danse des CBDCs. Outre la Chine et son yuan numérique, qui sera vraisemblablement le premier à s’imposer sur la scène internationale, le Cambodge, leJapon, la Corée du Sud sont aussi en bonne voie de numérisation de leur monnaie. De quoi susciter l’impatience du directeur de l’association des banques allemandes privées qui avait appelé à la création d’un euro programmable. Las d’un agenda imprécis, il vient de demander au gouvernement allemand une feuille de route concrète et lance un appel ferme à l’action.

Le temps des hésitations et de la philosophie est révolu ! »

Andreas Krautscheid

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