Warren Buffet persiste : le Bitcoin ne produit rien
01 mai 2022 - 17:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
Warren Buffet, surnommé ‘l’oracle d’Omaha » pour son flair hors pair en matière d’investissement au fil de sa très longue carrière, a confirmé lors de l’assemblée générale annuelle de sa holding Berkshire Hathaway, son peu d’appétence pour Bitcoin et les cryptomonnaies. Un discours qui semble néanmoins quelque peu ambivalent au vu de certains de ses investissements.
Buffet confirme son peu d’estime pour le bitcoin
Le multi-millardaire Warren Buffett, cinquième fortune mondiale d’après le magazine Forbes, se désolait récemment de ne pas savoir où placer son argent. Apparemment, son problème a été vite résolu. En effet, il a dévoilé samedi, lors de l’AG de la holding Berkshire Hathaway à Omaha, avoir dépensé sur les marchés plusieurs dizaines de milliards de dollars depuis le début de l’année. Un investissement conséquent d’un montant de 51 milliards de dollars, effectué notamment dans des pétrolières, mais sans surprise, toujours pas dans le bitcoin.
Répondant pendant cinq heures aux questions des actionnaires, aux côtés de son bras droit, Charlie Munger, la légende de 91 ans en a profité à la fois pour tacler certains acteurs de Wall Street, qui « font beaucoup plus d’argent quand ils parient comme au casino que quand ils investissent», et bitcoin. Fidèle à son prédicat de départ d’un actif sans utilité, il a entamé à peu près le même refrain.
Je ne sais pas si dans cinq ans ou dix ans, il vaudra plus ou moins qu’aujourd’hui. Mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il ne modifie rien, ne produit rien. (…) Si vous me disiez que vous possédiez tout le bitcoin du monde et que vous me l’offriez pour 25 $, je ne le prendrais pas. Qu’est-ce que j’en ferais ? Je devrais le revendre d’une façon ou d’une autre. Les appartements vont produire du loyer et les fermes vont produire de la nourriture, mais le bitcoin, rien.
De fait, nulle crypto à l’horizon dans le portefeuille de la holding. Outre des participations dans le fabricant d’ordinateurs et imprimantes HP ou des augmentations de contribution dans l’éditeur de jeux vidéo Activision, bientôt en partie racheté par Microsoft, son top 4 comprend American Express, Apple, la major pétrolière Chevron et Bank of America. Les entreprises que la holding possède par ailleurs, qui vont des compagnies d’assurances aux trains en passant par l’énergie et les desserts glacés, n’ont pas connu de changement notable.
Mais l’investissement dans Bank of America révèle une position plus ambivalente à l’égard de l’écosystème crypto
Mais à y regarder de plus près, si effectivement on n’observe aucune exposition directe à bitcoin et consorts, on note néanmoins une participation importante à Bank of America. Or, celle-ci tient aujourd’hui un discours très laudateur sur l’écosystème crypto. Elle s’est d’ailleurs déjà essayé à l’infrastructure blockchain de Paxos pour optimiser des échanges financiers afin d’éviter le genre d’effondrement de liquidité qui a forcé le courtier Robinhood à interrompre les transactions des actions GameStop. Un épisode d’ailleurs raillé pendant l’AG par son acolyte Charles Munger, qui a saisi l’occasion pour en rajouter sur Bitcoin.
Dans ma vie, j’essaie d’éviter les choses stupides, diaboliques et qui me font mal paraître par rapport à quelqu’un d’autre. Bitcoin fait les trois. En premier lieu, c’est stupide parce qu’il est encore susceptible d’atteindre zéro. C’est mal parce que cela sape le système de la Réserve fédérale… et troisièmement, cela nous fait passer pour des idiots par rapport au dirigeant communiste chinois. Il a été assez intelligent pour interdire le bitcoin en Chine.
La paire de nonagénaires continue donc de sortir l’artillerie lourde sur bitcoin. Mais, si en apparence, le discours reste le même, il semblerait qu’elle adopte une position moins radicale qu’il n’y paraît dans ses investissements, et qu’elle ne soit pas tout à fait insensible aux sirènes de l’innovation crypto dans la finance traditionnelle.
Le premier trimestre de Berkshire Hathaway a été très mitigé. Son bénéfice net sur les trois premiers mois de l’année a reculé de 51,5 % sur un an, passant de 11,71 milliards de dollars à 5,46 milliards de dollars.
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