Bitcoin – Le Zimbabwe se pose la question du BTC comme moyen de paiement national

09 novembre 2021 - 11:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

L’adoption du Bitcoin et des cryptomonnaies semble avoir franchi un cap symbolique. Une dynamique qui fait de chaque nouvelle interdiction une bonne raison supplémentaire de profiter de leurs multiples avantages. Avec au centre de tout cela un Bitcoin qui ne cesse de s’imposer contre régulations et intimidations internationales. Et des utilisateurs au rendez-vous pour bénéficier de leurs fonctionnalités innovantes. Mais également pour échapper dans le même temps au déterminisme monétaire imposé par les banques centrales. Une réalité portée par l’inscription historique du BTC comme monnaie nationale du Salvador, source d’inspiration pour d’autres pays comme le Zimbabwe.

Chaque décision politique imposant des restrictions sur l’utilisation possible de l’argent des particuliers est une véritable campagne de communication en faveur des cryptomonnaies. Avec un Arnaud Montebourg qui explique vouloir interdire certains transferts de fonds vers les pays étrangers. Une vaste blague qui le range définitivement dans la catégorie de ces dinosaures voués à disparaître. Car il semble ignorer que des solutions comme le Lightning Network permettent d’effectuer ce genre de transactions avec des frais ridicules, en quelques secondes seulement et sans avoir besoin de son accord préalable.

Raison pour laquelle le succès des cryptomonnaies ne cesse de grandir auprès de populations à distance – volontaire ou non – de structures bancaires traditionnelles. Mais également au sein de gouvernements démunis face à une situation monétaire nationale désastreuse. Avec depuis peu cette nouvelle alternative représentée par un Bitcoin adopté officiellement comme monnaie légale par le Salvador. Une première historique qui change définitivement la donne dans le domaine. Car cette transition réussie semble dorénavant inspirer d’autres pays du globe à faire de même. Avec le Zimbabwe comme dernière nation à se poser cette question existentielle.

Le Ziwbabwe se pose la question du Bitcoin

La position du Zimbabwe vis-à-vis des cryptomonnaies reste plutôt méfiante. Mais une récente actualité indique que les choses pourraient bien changer dans un proche avenir. Cela suite à une campagne de consultation mise en place auprès d’acteurs privés nationaux. Avec comme sujet abordé l’adoption possible du Bitcoin comme moyen de paiement national. Un questionnement rendu officiel lors du sommet au titre évocateur : « Innovations numériques pour la reprise post-pandémique » qui s’est tenu le week-end dernier. Le tout initié par une Computer Society of Zimbabwe (CSZ) qui a demandé au gouvernement de se positionner clairement vis-à-vis de cette transition monétaire déjà effective dans d’autres pays.

« Le gouvernement a mis en place un mécanisme pour essayer de recueillir les points de vue de divers secteurs de la société afin de formuler éventuellement des politiques. (…) Tôt ou tard, le gouvernement fera des déclarations, mais nous n’en sommes pas encore là. Le processus consultatif est déjà en cours. » – Charles Wekwete, représentant du gouvernement

Bitcoin

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Mais les chiffres sont là. Et le Zimbabwe a enregistré en 2020 une part de plus de 7% de son produit intérieur brut (PIB) issu de transferts de fonds en provenance de l’étranger. Ce qui reste cependant assez faible en comparaison des 24% enregistrés par le Salvador sur la même période. Mais il ne fait aucun doute que l’intégration du Bitcoin pourrait permettre de faciliter ce type d’opérations actuellement très coûteuses. Et l’exemple du Salvador ne peut que confirmer cette tendance. Avec un continent africain qui offre aux cryptomonnaies l’un des territoires les plus propices à leur adoption en temps que monnaies effectives.

Une économie numérique au Zimbabwe

Bien évidemment, les craintes classiques n’ont pas manqué de faire leur apparition dans ce débat. Avec comme à chaque fois les questions récurrentes du blanchiment d’argent et de l’utilisation des cryptomonnaies à des fins criminelles. Mais est-ce que ce genre de préoccupations plus caricaturales que fondées ont réellement du sens face à une situation monétaire nationale chaotique. Avec comme meilleur exemple, l’émission en 2009 d’un billet d’une valeur de 100 000 milliards de dollars (ZWL). Ce dernier abandonné en 2015 alors qu’il n’a presque jamais été réellement utilisé, au profit du dollar américain jugé plus stable. Et un dollar RTGS actuel censé être adossé à ce dernier depuis sa mise en place en 2019. Mais qui s’échange au cours actuel à un ratio de 360:1 USD.

« Nous essayons de comprendre leur implication (des cryptomonnaies, ndlr) car elles s’écartent fondamentalement des instruments financiers connus jusque là et il y a beaucoup de craintes. Sur les mouvements de fonds transfrontaliers, le blanchiment d’argent, l’externalisation et les flux illicites pour financer des activités criminelles. » – Charles Wekwete

Quoi qu’il en soit, le gouvernement du Zimbabwe s’inscrit depuis peu dans une stratégie nationale de développement de l’économie numérique. Raison pour laquelle la consultation en cours a été initiée. Cela au sujet de la place que pourraient y occuper les cryptomonnaies. Car s’il y a bien une conséquence directe de l’adoption du Bitcoin par le Salvador, c’est la preuve par les faits que cela est possible. Il reste juste à espérer que cette démonstration aura plus de valeur de quelques préjugés savamment entretenus par des pays riches, dont le seul véritable objectif semble être d’en stopper le développement et l’adoption grandissante.

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