Au tour des banques italiennes de vouloir tester un euro numérique

22 juin 2020 - 14:53

Temps de lecture : 2 minutes

L’Association bancaire italienne (ABI) vient d’annoncer que ses membres étaient prêts à piloter un euro numérique.

Contribution active à l’euro numérique

Constituée de plus de 700 institutions bancaires, l’ABI se lance à son tour dans la course à l’euro numérique. Elle rejoint des pays qui, d’une manière ou d’une autre, ont émis le voeu d’y contribuer activement.

Chronologiquement, l’Allemagne, par le biais de l’association des banques allemandes (Bankenverband), a été la première à appeller officiellement à la création d’une monnaie numérique adossée à l’Euro. La France, prudente mais décidée, voulant procéder pas à pas, s’est positionnée dans la foulée en faveur d’un e-euro et a déjà largement entamé des recherches pour une CBDC de gros. Enfin, les Pays-Bas à la surprise un peu générale, ont déclaré vouloir devenir la terre d’élection pour l’expérimentation d’un euro numérique.

C’est un peu la même idée émise par les banques italiennes. Idée qui ne sort pas de nulle part mais d’un groupe de travail constitué l’année dernière pour réfléchir aux différents aspects des actifs numériques. Le fruit de leur réflexion a été partagé jeudi dernier et son orientation est on ne peut plus explicite.

L’Italie se place

En effet, le document publié porte un titre sans équivoque :  » les dix critères pour une monnaie numérique de banque centrale » posant d’autorité des compétences en la matière. Des aptitudes qui auraient été acquises dans le cadre du projet Spunta destiné à améliorer le traitement des règlements interbancaires. Pour s’y adapter, les banques italiennes ont dû opérer, de façon précoce, sur une infrastructure de technologie de grand livre distribué.

Fortes de cette expérience, elles déroulent donc un ensemble de pré-requis pour élaborer la recette d’un euro numérique soutenu par la banque centrale européenne (BCE). Rien de surprenant ou de particulièrement innovant dans la succession de propositions. On a affaire à un discours bien rôdé qu’on commence à bien connaître et qui se répète quelque peu d’une Banque centrale ou d’une institution financière à une autre. On retiendra, outre le versant technologique complexe à maîtriser dont chacune témoigne et qu’elle promet de maîtriser, la volonté de se soumettre à la lettre au « plein respect du cadre réglementaire européen », ce qui, on en conviendra, est bien le moindre de la part d’institutionnels. Vient ensuite le consentement nécessaire des citoyens à cette nouvelle infrastructure de paiement. Enfin, retenons l’aspect programmable de la future monnaie européenne.

«Une monnaie numérique programmable représente une innovation dans le domaine financier capable de révolutionner profondément la monnaie et l’échange. Il s’agit d’une transformation capable d’apporter une valeur ajoutée potentielle significative, notamment en termes d’efficacité des processus d’exploitation et de gestion »

La Banque centrale italienne n’a pas pour le moment réagi à l’annonce de l’ABI. Mais nul doute qu’elle sera très attentive aux réactions suscitées par cette audace toute mesurée pour choisir le moment de rentrer dans la danse.

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