E-Euro – La BCE commande un test de l’euro numérique sur Amazon
17 septembre 2022 - 12:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Certaines informations déclenchent un sentiment mêlé de surprise et d’incompréhension. Et, quoi que certains « spécialistes » tentent de faire croire, bien plus souvent vis-à-vis de l’économie traditionnelle que de sa version numérique décentralisée. Avec en tête de file l’Europe et sa banque centrale (BCE), toujours prompte à se distinguer suite à des déclarations et prises de position douteuses. Et la dernière en date a tout de surréaliste, avec la sélection du géant Amazon dans la liste des participants à la mise en place de son euro numérique (e-euro). C’est-à-dire ?
La première réaction à cette annonce a été aussi rapide qu’intuitive : vérifier sur Google – tout en connaissant déjà la réponse – la nationalité de la société Amazon. Car, sans sombrer dans le chauvinisme déplacé, que vient faire ce géant du e-commerce américain dans la création d’un euro numérique ? Et dans ce cas de figure, pourquoi ne pas tout de suite adopter l’Euro Coin (EUROC) déjà fonctionnel depuis la fin juin et lancé par la société Circle – elle aussi implantée aux États-Unis.
Une question qu’il faudra poser aux membres de la Banque centrale européenne (BCE) en charge de la « sélection des sociétés externes pour le prototypage conjoint d’interfaces utilisateur pour un euro numérique« . Car c’est le nom officiel donné à cette démarche rendue publique hier. Cela dans le cadre de la mise en place d’une version test de l’intégration du e-euro « aux prototypes développés par les entreprises ». Tout un programme…
Amazon – En charge de livrer l’euro numérique
Bien évidemment, le géant Amazon est de très loin le leader actuel de tout ce qui touche au e-commerce. Et, de ce fait, sa sélection peut sembler légitime dans le cadre de cette décision. Toutefois, il existe très certainement des acteurs européens en mesure de proposer les mêmes services, « parmi (le) groupe de 54 fournisseurs front-end » sélectionnés par la Banque centrale européenne dans ce dossier. Ne serait-ce que pour valoriser les entreprises fintech de la zone euro, dans le cadre de la mise en place de la version numérique de… l’euro. Mais peu importe, car c’est bien la société de Jeff Bezos qui vient de remporter officiellement la gestion du secteur « paiements de commerce électronique » de ce test grandeur nature.
« L’exercice de prototypage est un élément important de la phase d’investigation en cours sur deux ans du projet d’euro numérique. Il devrait être achevé au premier trimestre 2023, lorsque la BCE publiera également ses conclusions. »
BCE
Et à ses côtes figurent 4 autres sociétés en charge de différents paramètres de cette procédure de test. Avec l’entreprise financière espagnole CaixaBank, pour la partie « paiements en ligne peer-to-peer ». Mais également la multinationale française du paiement Worldline, pour tout ce qui touche aux « paiements hors ligne peer-to-peer ». Et enfin Nexi, entreprise italienne du paiement électronique, pour la gestion des « paiements au point de vente initiés par le bénéficiaire ». Et pour finir, bien évidemment l’European Payments Initiative (EPI) initiée par la Banque centrale européenne afin de créer un réseau de paiement interbancaire paneuropéen capable de concurrencer les mastodontes Visa et Mastercard.
Une annonce qui n’a pas fini de faire réagir. Surtout si l’on considère que la date supposée pour rendre les copies de cet « exercice de prototypage » est portée au premier trimestre 2023. Et que cela n’a rien à voir avec la livraison – encore tout à fait théorique – d’un euro numérique effectif et fonctionnel. Peut-être que cela se passera à l’aide des drones de la société Amazon ? Mais, quoi qu’il en soit, pas d’inquiétude à avoir, car cette monnaie numérique de Banque centrale (MNBC) sera tout de suite en mesure de permettre de continuer à dépenser ses e-euros sur le site de ce géant du e-commerce américain…
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