Le géant financier SBI s’apprête à lancer un premier fonds crypto au Japon

06 septembre 2021 - 07:30

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SBI Holdings, un conglomérat financier de premier plan au Japon, va probablement lancer un premier fonds dédié aux cryptomonnaies sur l’archipel. Prévu pour la fin de l’année, il pourrait être suivi, en cas de succès, d’un second destiné aux investisseurs institutionnels. Une initiative inédite qui n’a pas été simple à élaborer en raison d’un régulateur particulièrement sourcilleux. L’argument de diversification prôné par le géant financier, qui minimise opportunément l’aspect spéculatif des cryptos, pourrait faire pencher la balance en sa faveur.

Un premier fonds crypto qui s’est fait attendre

Quatre longues années ont été nécessaires au lancement d’un fonds crypto au Japon. En cause, une réglementation à la sévérité accrue suite à des faits de piratage et de fraude sur des plateformes d’échange locales. Ainsi, l’exchange Liquid vient de faire l’actualité, ciblé par une attaque évaluée au bas mot à 85 millions de dollars.

De fait, le groupe financier SBI qui avait prévu au départ de lancer une fiducie de type Grayscale, a été contraint de revoir sa copie. En effet, l’instance de régulation majeure du pays, la Financial Services Agency (FSA), a interdit purement et simplement ce type de véhicule d’investissement pour les cryptomonnaies. En conséquence, SBI a opté pour une formule différente. Connue sous l’appellation de « partenariat anonyme », cet arrangement, parfois utilisé au Japon pour les fonds de capital-investissement, a, semble t-il, permis d’obtenir le précieux sésame.

Prévu pour être actif d’ici la fin novembre, le fonds pourrait inclure, selon Bloomberg, des cryptomonnaies comme Bitcoin, Ethereum, Litecoin, Bitcoin Cash et Ripple ou d’autres encore non encore identifiées. S’adressant supposément aux investisseurs censés comprendre les risques associés aux cryptomonnaies, en premier lieu leur volatilité, il exigera une mise de départ équivalant à une fourchette comprise entre 9000 et 27 000 $.

Diversification plutôt que spéculation

Si la société prévoit déjà un fonds pouvant se monter à plusieurs centaines de millions de dollars, l’argument mis en avant est celui de la diversification d’un portefeuille d’actifs. Loin des attributs spéculatifs que les gérants de fonds valorisent parfois pour inciter à l’inclusion (modeste) des cryptomonnaies, Tomoya Asakura, directeur de SBI Asset Management, lui insiste sur leur nature décorrélée des autres classes d’actifs. Partant de ce principe, il considère que son travail consiste à établir « un historique de performances » pour démontrer qu’en détenir permet un portefeuille plus résilient. Il évoque néanmoins les cryptos comme investissement « satellite » et non comme actifs de base.

« Je veux que les gens le maintiennent avec d’autres actifs et découvrent à quel point cela peut être utile pour diversifier les portefeuilles. Une fois que les gens le sentiront de première main, ils comprendront que nous ne recommandons pas les cryptomonnaies comme outil de spéculation. »

Tomoya Asakura, directeur de SBI Asset Management à Bloomberg

Un argument qui s’entend aussi comme étant destiné aux régulateurs qui avance toujours l’aspect spéculatif des cryptos dans leur volonté de les régenter. Et un argument qui pourrait faire mouche si on en croit les ambitions de SBI.

En effet, avec l’espoir de réaliser bientôt le lancement de ce premier fonds crypto, se dessine déjà l’ambition d’en créer un second. Ce deuxième visera exclusivement les investisseurs institutionnels. Il ne verra le jour qu’en cas de succès du premier.

Une réussite probable si on en croit la popularité grandissante des cryptos sur l’archipel qui a encouragé Coinbase à s’y ménager une place de premier choix.

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