Blockchain, CBDC et USA – Au centre des intérêts de la Fed américaine
15 février 2020 - 14:32
Temps de lecture : 3 minutes
Par Luke M
Dans un long discours prononcé à la Stanford Graduate School of Business en Californie, Lael Brainard, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, a évoqué l’actuel projet de la banque centrale américaine de se concentrer davantage sur les apports de la technologie blockchain au sein d’initiatives de type création de monnaie numériques éthatiques.
La Fed aspire à un avenir numérique pour la finance
Alors que les institutions politiques américaines ont mutuellement marqué leur suspicion à l’égard du projet de cryptomonnaie de Facebook, craignant une souveraineté nocive de la monnaie numérique privée, la Fed n’a pas pourtant écarté l’option de développement d’un jeton numérique propre à son statut d’institution financière suprême. Dans un discours centré sur le potentiel et la dynamique d’adoption de la blockchain dans le monde, Lael Brainard a ainsi révélé les ambitions de la Fed de s’immiscer dans ce secteur dans le but d’améliorer, de sécuriser et de rendre plus accessibles les services financiers.
D’après sa déclaration, le projet Libra s’est heurté à une vague de protestations pour la simple et unique raison que les réglementations sous-jacentes du stablecoin proposé étaient confuses et risquaient par conséquent de léser les crypto-utilisateurs. Par contre, la « dollarisation » numérique pourrait être conçue d’une manière plus claire, en se focalisant sur la résolution des problèmes liés aux risques de liquidité et de crédit.
« Dans l’évaluation de la création d’un CBDC (Central Bank Digital Currency) dans le contexte américain, il y a des questions politiques et de conception à explorer, ainsi que des considérations juridiques. Il est important d’examiner si une nouvelle forme de monnaie numérique de la banque centrale pourrait améliorer le système de paiement, compte tenu des innovations offertes par le secteur privé. Nous devons nous demander si l’ajout de cette innovation réduirait les vulnérabilités opérationnelles du point de vue de la sécurité et de la résilience », résume-t-elle.
Un portail pour les paiements en cryptomonnaies ?
Prenant exemple de la Chine, Lael Brainard a estimé que l’énorme portée des plateformes de paiements sur smartphone sur le territoire a vivement contribué à assainir un environnement favorable à son projet de CBDC. Dans cette perspective, la responsable de la Fed croit en un véritable potentiel des cryptomonnaies dans le secteur des paiements. Cependant, pour le cas des Etats-Unis en particulier, il est nécessaire d’établir un rapport préalable sur l’importance d’une émission du dollar numérique parallèlement aux plateformes de paiement déjà existantes.
« Une autre considération est de savoir si un stablecoin réduirait la complexité des paiements, améliorerait le traitement de bout en bout ou simplifierait la tenue des dossiers. En ce qui concerne les paiements transfrontaliers, il est important de considérer ce qui serait nécessaire en termes de coopération transfrontalière pour les CBDC pour faire face aux frictions actuelles et réduire les coûts », mentionne-t-elle.
Enfin, Lael Brainard affirme que la Fed s’attelle à l’étude des fonctionnements de la blockchain et des cryptomonnaies. L’institution américaine continue actuellement d’approfondir sa compréhension du concept en s’abreuvant des expériences partagées en collaboration avec d’autres banques centrales.
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