Cryptomonnaies – La Corée du Nord accroît l’utilisation d’internet de 300% à des fins de piratage
29 février 2020 - 11:27
Temps de lecture : 3 minutes
Par Luke M
Alors que Google Trends avait rapporté le plus haut niveau de recherche pour le Bitcoin depuis septembre 2019, une étude publiée par Inikt Group annonce que la Corée du Nord n’est pas en reste pour son utilisation d’internet, avec un intérêt croissant à hauteur de 300% pour ses 3 dernières années dans une perspective d’exploitation malsaine des cryptomonnaies.
Une issue de secours pour la Corée du Nord ?
La politique de défiance de la Corée du Nord aux régimes occidentaux ne semble connaître de limites ces dernières années. La nation est convaincue d’une tyrannie planifiée par la coalition européenne et américaine en vue de plomber son économie, et dans un sens large sa souveraineté. Le pays mené par la main de fer de Kim Jung Un s’attache à déployer toutes les ressources dont il dispose pour mener une contre-attaque désobligeante via des recherches sur le nucléaire, mais aussi sur d’autres terrains comme sur le web via le piratage par exemple.
Ainsi, la branche de renseignement de la société de cybersécurité américaine pointe du doigt la stratégie agressive de l’Etat autarcique à s’impliquer dans les piratages et autres escroqueries liées aux cryptomonnaies pour échapper aux sanctions économiques internationales. En l’occurrence, la Corée du Nord a opté pour un nouvelle stratégie axée sur des manœuvres illégales pour assurer des revenus à travers les piratages de plateformes d’échange de cryptomonnaies et des logiciels malveillants pour soutirer les informations relatives aux actifs numériques.
Comme l’indique l’étude d’Insikt Group intitulée « Comment la Corée du Nord a révolutionné Internet en tant qu’outil pour les régimes voyous », ce sont les élites politiques et militaires du régime qui sont les premières concernées dans ces opérations d’escroqueries sur internet. Dans cette perspective, l’utilisation du réseau a augmenté de 300% durant ces trois dernières années en vue de contourner les répressions internationales appliquées par les Américains.
Une fronde difficile à maîtriser
Contrairement aux provocations diplomatiques et autres tentatives de déstabilisation militaires et commerciales, l’utilisation de l’outil internet est notamment plus difficile à gérer, étant donné que la technologie utilisée dans le secteur des actifs numérique est hors du champ de contrôle des institutions politiques. Dans cette affaire, l’étude précise que certains pays comme l’Inde ou encore la Chine accueillent « involontairement » des attaques illicites des hackers nord-coréens sans avoir la capacité de baliser et de mettre en œuvre des mesures adéquates. Le rapport d’Insikt Group mentionne une préférence pour les activités de minage illégal de jetons Monero depuis mai 2019.
« Nous avons observé une augmentation au moins décuplée de l’activité de minage Monero depuis les plages IP nord-coréennes depuis mai 2019. Nous pensons que l’anonymat de Monero et les besoins en puissance de traitement inférieur rendent probablement le Monero plus attrayant que le Bitcoin pour les utilisateurs nord-coréens ».
Enfin, l’étude signale que l’intérêt de la Corée du Nord pour les cryptomonnaies dépasse largement le cadre du simple rendement économique. En l’occurrence, ces revenus issus des piratages seraient également redirigés vers des recherches pour le nucléaire.
« Cela comprend non seulement l’utilisation d’Internet comme mécanisme de génération de revenus, mais comme un instrument d’acquisition de connaissances et de compétences interdites, telles que celles permettant le développement des programmes de missiles nucléaires et balistiques de la Corée du Nord et les cyber-opérations », résume-t-il.
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