Smart contracts: un leader et des outsiders en forme
16 juin 2020 - 10:49
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Selon les dernières données d’Outlier Ventures, Ethereum reste largement en tête des blockchains à smart contracts, loin devant EOS. Mais des projets comme Cardano ou Polkadot semblent sortir du lot.
Ethereum grand gagnant
Dans son dernier rapport, la société capital-risque axée sur la cryptographie, Outlier Ventures, a analysé l’ensemble des protocoles de smart contract sur l’année écoulée. Le but : comparer leur activité en termes de développement et d’utilisateurs.
Sans surprise, la première place revient à la blockchain mère Ethereum qui a été spécifiquement conçue pour leur exécution. Elle comptabilise 78,9% des smart contracts créés et 32 000 utilisateurs quotidiens de ses Dapps (applications décentralisées). Une domination imparable et implacable quand on regarde les performances d’EOS qui occupe la deuxième place du classement. La blockchain de Dan Larimer ne peut en effet se prévaloir que de 9% de smart contracts hébergés avec une base toutefois non négligeable de 15 000 utilisateurs.
Si on pousse plus loin et plus globalement la comparaison, on peut rappeler que depuis ses origines, l’équipe de développeurs d’Ethereum a créé près de 2900 d’Apps et 4500 smart contracts tandis que celle d’EOS, plus récente il est vrai, a conçu 325 dApps et 515 contrats intelligibles. Une situation largement dissymétrique qui a peu de chance de s’inverser au vu des nombreux problèmes rencontrés par le supposé « Ethereum killer » dont l’étoile a bien pâli. La fuite de ses développeurs (-86%) entamée en 2019 risque de la plonger dans une crise existentielle dont la blockchain aura vraisemblablement bien du mal à se remettre. Certains observateurs patentés prévoient d’ailleurs incessamment sous peu sa sortie du top 10 en termes de capitalisation.
Des outsiders discrets mais bien présents
Si des projets tapageurs souffrent, d’autres plus discrets progressent fermement. C’est ainsi le cas de Cosmos qui a connu une hausse de 15% de son activité de développement. Mieux encore, Polkadot, un projet à la notoriété moindre, a connu un bond de 44% faisant progresser le nombre de ses développeurs de 80 à 111. Mené par Gavin Wood, le cofondateur d’Ethereum, le projet en gestation depuis 2016 qui veut résoudre le problème d’interopérabilité entre les blockchains, vient de déployer son mainnet et s’affirme déjà comme une alternative majeure à la blockchain pionnière. Theta (THETA) et Cardano (Ada) confirment aussi leur bonne santé avec une augmentation significative de leur équipe de développement et du nombre d’utilisateurs actifs.
Son leader charismastique, Charles Hoskinson, est aussi un ancien d’Ethereum. Un avantage a priori indéniable pour venir titiller le géant des smart contracts. Dans son ambition de construire un réseau informatique mondial pour que des particuliers, entreprises ou gouvernements puissent exécuter des applications financières où qu’ils soient, le projet avance lentement mais sûrement. La mise à niveau clé de son réseau nommée « Shelley » devrait être effective cet été. Un progrès indéniable même si la route est encore longue pour venir vraiment concurrencer un réseau déjà utilisé pour des stablecoins (Tether et USDC), des plateformes de prêt et des exchanges décentralisés.
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