Apple vs NFT – Ouverture imposée de son « jardin clos » en Europe
Depuis quelques temps, la société Apple est devenue le symbole d’un combat entre le Web2 et sa nouvelle version, censée être (plus) décentralisée, présentée comme le Web3. Avec au centre de cette discorde sa politique interne du « jardin clos ». Et dans le camp adverse, des projets de NFT peu enclin à se plier à ce racket organisé. Car sa stratégie de fermeture consiste à verrouiller – et taxer – tout ce qui touche de près ou de loin à son écosystème. Mais cela pourrait bien appartenir au passé en raison de réglementations européennes imminentes.
14 décembre 2022 - 12:00
Temps de lecture : 2 minutes
Par Hugh B.
La guerre entre la société Apple et le secteur des cryptomonnaies fait rage. Au point d’avoir récemment amené l’un des cofondateurs du portefeuille MetaMask à encourager l’abandon de son écosystème du fait de son « abus de monopole ». Car la règle est simple dans le « jardin clos » de ce géant des GAFAM. Tout ce qui intègre son univers, par le biais de son App Store, doit subir une taxation à hauteur de 30%. Une hérésie dans l’univers du Web3 qui se retrouve au moins sur ce consensus.
Mais cette situation pourrait bien être amenée à changer. Et cela plus de force que de gré pour la société Apple, actuellement prise en étau par des réglementations européennes. Une sorte de dégât collatéral qui pourrait faire de ce territoire, réputé peu amical pour tout ce qui touche aux cryptomonnaies, le nouvel eldorado du secteur des NFTs. Car l’installation d’applications iOS à partir de sources externes pourrait bien devenir la norme.
Apple – Obligé d’ouvrir son « jardin clos » en Europe
La société Apple Inc. tente de présenter ce changement de paradigme interne comme une décision, mais il n’en est rien. En effet, ce géant des GAFAM va devoir manger son trognon dans cette affaire qui concerne pour le moment uniquement l’Europe. La cause : de nouvelles réglementations locales incompatibles avec sa politique de fermeture. Et de ce fait des modifications à apporter en réponse à la loi sur les marchés numériques de l’Union européenne. Cette dernière obligeant les entreprises technologiques à se conformer pleinement à ses exigences d’ici 2024.
Cela implique dans les faits que l’écosystème Apple va devoir s’ouvrir au téléchargement d’applications à partir de sources externes à son App Store. Et qu’elle ne pourra pas leur imposer son racket de 30% de commission. Une réalité qui concerne à la fois les iPhones et les iPads. Mais dont la mise en place ne devrait néanmoins pas intervenir avant l’automne prochain, soit sa mise à jour logicielle iOS 17. Car la société Apple n’est bien évidemment pas pressée de se plier à ces nouvelles exigences. Même si elle affirme pouvoir étendre cette fonctionnalité à d’autres territoires « selon que ces pays adoptent ou non des réglementations similaires ».
Europe – Nouvel eldorado pour le marché NFT ?
Les interdictions des uns deviennent parfois l’ouverture des autres. Et dans le cas présent, cette obligation d’intégration imposée à Apple pourrait bien devenir une porte d’entrée massive pour le secteur des NFTs dans son écosystème jusque là verrouillé. Mais également l’opportunité d’y intégrer au moins en partie une option de paiement en cryptomonnaies jusque là totalement bloquée.
Mais ce dernier point serait probablement une manière se sous-estimer Apple et sa volonté de tout contrôler. Même si l’entreprise annonce réfléchir à l’opportunité « d’autoriser les applications tierces à utiliser leur propre infrastructure de paiement », selon l’article de Bloomberg sur le sujet. Un chantier en cours qui ne semble donc pas nécessairement exclure d’office les cryptomonnaies… sans pour autant les mentionner comme une option possible.
Mais au final, la société Apple a-t-elle réellement le choix ? Car son attachement pathétique à sa logique interne du « jardin clos » pourrait finalement se transformer en une politique du jardin brûlé. Avec de plus en plus de projets et d’acteurs du Web3 bien décidés de lui tourner le dos pour de bon. Et au bout d’un moment ne plus les proposer sur son App Store, ou en bloquer certaines fonctionnalités, pourrait bien devenir un problème pour elle et non plus pour eux. Une affaire à suivre…
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