Les banques centrales devront passer aux monnaies numériques « dans deux ou trois ans »

03 octobre 2019 - 07:45

Temps de lecture : 2 minutes

Par Luke M

A l’aube d’une ère financière basée sur le numérique, l’économiste et chercheur en chef de la banque ING (au Pays-Bas), Mark Cliffe, s’est exprimé sur le passage imminent des monnaies fiduciaires aux monnaies numériques.

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Les banques centrales émettront des cryptomonnaies avant Facebook

Sujet épineux de l’année 2019, le stablecoin préparé par Facebook continue d’embraser les débats au sein des discussions entre régulateurs financiers et institutions politiques du monde entier. Prévue pour 2020, cette cryptomonnaie attise notamment la crainte de nombreux observateurs, notamment par rapport à sa gestion de la vie privée de ses utilisateurs, mais aussi de son potentiel d’adoption qui pourrait ôter une partie du pouvoir financier des mains des banques centrales. Dans une vidéo publiée sur youtube, Mark Cliffe, le leader d’une équipe d’économistes du groupe ING, a évoqué le sujet en prédisant un passage imminent des monnaies fiduciaires aux monnaies numériques « au cours des deux ou trois prochaines années« .

D’après ses explications, le Libra constituerait une menace, mais aussi une motivation suffisante, pour entraîner les institutions financières publiques (les banques centrales) à développer des alternatives numériques pour les M0, ou encore les bases monétaires actuelles (billets de banques, pièces de monnaie, dépôts, etc…).

Dans cette perspective, la notoriété de Facebook serait la principale raison qui devrait alerter les responsables politiques, étant donné que l’émission d’une monnaie privée pour plus de 2 milliards d’utilisateurs, et ce, en dehors de tout contrôle politique et institutionnel, pourrait déstabiliser l’écosystème de la finance internationale. D’ailleurs, des personnalités publiques telles que Donald Trump ou encore Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, avaient décrié la nature « souveraine » et « privée » de ce stablecoin, et parfois également des autres cryptomonnaies comme le Bitcoin.

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Se préparer à une compétition plutôt rude

Contrairement à Bruno Le Maire qui affiche une hostilité particulière à l’émission du Libra, Mark Cliffe préconise une préparation à la compétition. La théorie du chercheur en économie prend en considération l’évolution de la finance vers le numérique, en considérant les avantages d’une telle transformation pour les banques centrales.

« Vous pourriez peut-être vous débarrasser de la monnaie réelle et des billets, pour en faire un emploi entièrement numérique, ce qui permettrait aux banques centrales d’aller encore plus loin sur le marché », explique-t-il en commentant les recherches actives de la Banque Centrale de Chine en termes de cryptomonnaies.

Par ailleurs, Cliffe estime que cette tendance pourrait motiver l’ensemble des Etats-Nations du monde à glisser vers une utilisation des cryptomonnaies pour avoir un meilleur contrôle sur leurs masses monétaires (M0). Cependant, la bataille n’est pas gagnée d’avance pour les banques centrales, sachant que la gestion de la monnaie en circulation ne sera plus du seul ressort de la politique monétaire. Par ailleurs, Yan Liu, la conseillère juridique au FMI avait également mentionné dans un podcast l’attrait des institutions financières pour les CBDC (Central Bank Digital Currency), avant de soulever les défis liés à ces ambitions. Parallèlement, son collègue, Dong He, a clarifié la situation en mettant en lumière les lacunes des banques centrales à convaincre les citoyens à s’engager vers cette réforme.

« Si la demande en monnaie numérique de la banque centrale est moins forte, [et] si l’argent liquide n’est plus utilisé pour des transactions, alors le public n’aura plus d’interaction avec la banque centrale », résume-t-il.

Cryptoactu avait relevé les déclarations de Christine Lagarde sur la nécessité d’adopter les monnaies numériques dans un article du mois de septembre. La nouvelle dirigeante du FMI avait notamment appelé à ce que les banques centrales soient « ouvertes aux opportunités offertes par le changement.« 

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