Coinbase veut ses produits dérivés

17 septembre 2021 - 13:00

Temps de lecture : 2 minutes

La plateforme d’échange Coinbase a déposé une demande auprès de la National Futures Association (NFA) pour étendre son offre de services au trading de contrats à terme et de dérivés. Une initiative surprenante au moment où l’exchange se retrouve dans le collimateur du régulateur américain. Une demande presque à contre-courant au moment où les produits dérivés crypto, générant des sommes considérables, connaissent des mesures de restriction sur les plateformes leaders.

Un Coinbase à l’offensive

Coinbase, le premier exchange crypto américain en termes de volume, coté au Nasdaq depuis avril, vient de déposer une demande auprès de la National Futures Association (NFA) pour s’enregistrer en tant que marchand de commissions de contrats à terme (FCM). La nouvelle est surprenante au vu du contexte actuel. En effet Coinbase est aux prises avec le gendarme boursier américain (SEC) au sujet de son offre de lending. Un produit d’épargne assurant un rendement annuel de 4% sur le stablecoin USDC qui déplaît à l’autorité financière qui le voit comme un titre (une security) non réglementé.

Cette passe d’armes est assez nouvelle pour Coinbase qui a toujours plutôt cherché à entrer dans les bonnes grâces des autorités centrales, et avec succès si on en croit les approbations émanant du régulateur allemand ou japonais. L’exchange peut désormais opérer en toute légalité dans ces deux juridictions.

Boosté par son entrée en bourse, l’échange ne cache plus ses ambitions internationales mais aussi sa volonté d’élargir sa gamme de services. Ainsi, contrairement à sa politique passée où il se montrait très parcimonieux sur le listing des cryptos proposées sur sa plateforme, il en répertorie désormais de nouvelles, même parfois très confidentielles, à un rythme soutenu.

Les produits dérivés crypto sur la sellette

Au niveau produit, la plateforme veut aussi se caler sur ses concurrents, d’où cette nouvelle offre de lending mais aussi sa volonté d’offrir à ses utilisateurs la possibilité d’avoir recours à un trading plus sophistiqué via des produits dérivés. Se contentant pour le moment du marché au comptant, Coinbase veut aussi profiter de la manne représentée par le marché des dérivés. Avec Binance et FTX en tête, le volume de négociation des dérivés s’est monté à 145 milliards de dollars sur les dernières 24 heures.

Sauf que Coinbase se déclare un peu tard dans la course, même s’il l’avait anticipé dès avril en acquérant Skew, une société d’analyse spécialisée dans le suivi du marché des produits dérivés crypto. En effet, les mastodontes du secteur ont plutôt décidé de réduire la voilure. L’argument invoqué : promouvoir un trading responsable et protéger les investisseurs. Des propos qu’on croirait tout droit sortis de la bouche des régulateurs. Ils ont pourtant été tenus à peu près au même moment par Sam Bankman-Fried, PDG de FTX, et Changpeng Zhao, le PDG de Binance. Tous deux décidés à montrer patte blanche, ont pris des mesures de restriction quant aux effets de levier, accusés de tous les maux lors des chutes du marché crypto, permis sur leurs plateformes respectives. Depuis juillet, ils sont limités à x20 et Binance les a même supprimés de son offre dans trois pays européens.

Le souhait de Coinbase d’intégrer les produits dérivés semblent donc à contre courant de la tendance générale du marché. Il révèle surtout que Brian Amstrong, son PDG, exaspéré par la menace de poursuite brandie par le régulateur à son encontre, a décidé de batailler ferme pour obtenir les mêmes possibilités que ses rivaux.

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