Jack Dorsey – Un fonds de défense juridique pour les développeurs du Bitcoin
12 janvier 2022 - 12:01
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Il ne se passe pas une journée sans que l’ancien PDG-fondateur de Twitter ne fasse une nouvelle annonce en relation au Bitcoin. Il faut dire que le sujet est devenu son occupation principale depuis la mise en place de la société Block (ex-Square). Une motivation sans faille pour ce maximaliste convaincu à l’origine d’une multitude de nouvelles fonctionnalités, autant théoriques que pratiques. Mais avec un objectif qui reste toujours identique : accompagner l’adoption du Bitcoin tout en respectant son idéologie initiale. Et cela passe visiblement par la mise en place d’une protection juridique à destination de ses développeurs.
Il existe différentes armes pour permettre de freiner un projet devenu trop gênant. Et dans le cas du Bitcoin, cette stratégie passe le plus souvent par des instances de régulation qui tentent de nier l’évidence de ce qu’il représente. Mais cela n’a pas véritablement de conséquences sur son réseau à l’indépendance décentralisée. Ni même sur son adoption en hausse constante, aussi bien comme monnaie que comme placement financier. Raison pour laquelle une seconde option est possible, sous la forme de procédures juridiques à l’encontre de ses développeurs.
Une logique régulièrement utilisée pour affaiblir l’ennemi à coup de frais d’avocats et de procédures, même si le procès est perdu d’avance. Avec comme conséquence, une « capitulation des défendeurs individuels en l’absence d’un soutien juridique. » Une faille dans la sécurité du Bitcoin que vient de mettre en évidence Jack Dorsey, accompagné d’Alex Morcos et Martin White, respectivement co-fondateur de Chaincode Labs et universitaire. Avec comme solution proposée, la mise en place d’un fonds de soutien « pour aider à défendre les développeurs. »
Un fonds de soutien pour développeurs du Bitcoin
Comment réussir à empêcher une structure décentralisée de poursuivre son développement ? Une question difficile à laquelle s’attellent les gendarmes financiers à l’encontre de l’univers des cryptomonnaies. Avec comme principale arme de déstabilisation, des attaques et « enquêtes » effectuées à l’encontre d’entités identifiables en relation à des acteurs importants de cet écosystème. Tout cela selon cette logique simple et éprouvée : s’il n’y a pas de chef ou de société à attaquer, la cible devient les développeurs. Car ce sont bien eux qui font tourner la machine, même s’ils n’en sont pas les dirigeants effectifs.
Un risque démesuré pour des individus bien souvent isolés au milieu de cette nébuleuse communautaire. Et dont la conséquence logique est une « capitulation » face à des « litiges et menaces continus qui produisent l’effet escompté. » Cela sans même avoir à perdre un procès. Ou simplement du fait d’une facture d’avocat à régler ou d’amendes finalement imposées. Mais c’était sans compter sur leur nouveau défenseur Jack Dorsey.
Car il semble que ce dernier soit à l’origine de la mise en place d’un Bitcoin Defense Fund. Cela suite à un e-mail adressé à ses développeurs aujourd’hui même sur la liste de diffusion bitcoin-dev. Et dans lequel est exposé cette stratégie de soutien juridique à l’attention d’une communauté open source « particulièrement sensible aux pressions juridiques. »
Le « Bitcoin Defense Fund »
Une structure à but non lucratif dont la vocation est de libérer les développeurs du Bitcoin des tracas juridiques auxquels ils sont – ou seront – exposés. Cela grâce à des bénévoles et avec l’aide d’avocats disponibles à temps partiel. Le tout afin de répondre à leurs questions et inquiétudes. Mais uniquement si leur cas est jugé recevable par un conseil d’administration chargé de déterminer ceux qui pourront en bénéficier.
« Le Bitcoin Defense Fund est une entité à but non lucratif qui vise à minimiser les maux de tête juridiques qui découragent les développeurs de logiciels de développer activement Bitcoin et d’autres projets connexes. (…) L’objectif principal est de les défendre contre les poursuites judiciaires en relation à leurs activités dans l’écosystème Bitcoin. Y compris la recherche et l’engagement d’un avocat de la défense, l’élaboration d’une stratégie de litige et le paiement des factures juridiques.«
Bitcoin Defense Fund
L’e-mail précise également qu’il n’est pour le moment pas question d’une recherche de fonds pour alimenter cette structure. Mais cela pourrait bien être le cas, en fonction des procédures sélectionnées. Et cela tout particulièrement dans le cas « d’autres actions en justice ou pour payer le personnel. »
Ironie du Bitcoin, les premières procédures que pourrait avoir à gérer ce fonds de défense sont en relation à la véritable plaie que représente Craig Wright. Ce fakoshi autoproclamé à l’origine d’attaques à l’encontre de certains de ses développeurs. Cela suite à des accusations de « vol de clés privées » en relation au hack historique de la plateforme Mt Gox. Et aux milliards de dollars que cela représente. Ou encore à l’hébergement de son white paper dont il prétend être l’auteur.
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