Le Comité de Bâle tente d’estimer l’exposition crypto des banques : 9,4 milliards d’euros
02 octobre 2022 - 15:02
Temps de lecture : 3 minutes
Par Nathalie E.
Le Comité de Bâle pour le contrôle bancaire, émanation de la Banque des règlements internationaux, bien dans son rôle de tutelle consultative depuis qu’il a intégré que les cryptos faisaient désormais partie du paysage financier classique, vient de publier une étude tentant d’évaluer l’exposition des institutions à cette nouvelle classe d’actifs. Elle s’élèverait selon les données recueillies, mais partielles, à 9,4 milliards d’euros, soit un pourcentage minime (0,14%) de leur exposition totale.
9,4 milliards d’euros d’exposition
On sait que le Comité de Bâle est, depuis un certain nombre de mois, préoccupé par l’incursion des banques sur le terrain des cryptomonnaies. Il s’est d’ailleurs déjà fendu de diverses préconisations en ce domaine qui n’ont pas forcément été bien vues par les acteurs institutionnels et qui l’ont contraint à réviser quelque peu sa copie.
Néanmoins le sujet reste brûlant, la Banque centrale européenne dernièrement y mettant aussi son grain de sel, plaidant pour une harmonisation de la réglementation au sein de l’Union pour les banques s’impliquant dans la crypto.
De fait, cherchant à entrer plus profondément dans le sujet, le Comité a produit un rapport intitulé « L’exposition des banques aux crypto-actifs – un nouvel ensemble de données ». L’un des premiers exercices du genre, mais l’instance prend la précaution de préciser que sur un total de 182 banques prises en compte dans l’analyse, seules 19 ont soumis des données. Et sur le nombre, la majorité était américaine, ce qui n’a rien d’étonnant quand on connaît leur degré d’implication… Enfin, quoi qu’il en soit, sur cette base-là, voilà ce qui est rapporté.
Les expositions totales aux crypto-actifs déclarées par les banques s’élèvent à environ 9,4 milliards d’euros. En termes relatifs, ces expositions ne représentent que 0,14 % des expositions totales sur une base moyenne pondérée sur l’ensemble de l’échantillon de banques déclarant des expositions aux crypto-actifs.
Renzo Corrias, membre du Secrétariat du Comité de Bâle pour le contrôle bancaire, in Rapport
Précision importante : élargie à l’ensemble des banques, l’exposition à la crypto ne représente plus que 0,01 %, bien loin du plafond fixé à 1% hors stablecoins que le Comité a lui-même défini pour éviter la surexposition et un risque éventuel de faillite.
Nature de l’exposition des banques aux cryptos
Autre information émanant de l’étude, la nature des activités liant les institutions bancaires aux cryptos. Renzo Corrias relève les suivantes : les avoirs et les prêts de crypto, les services de compensation et de tenue de marché, et la plus importante les services de garde.
Quant aux cryptomonnaies concernées, sans grande surprise, Bitcoin et Ether arrivent largement en tête. En exposition directe à 31 et 22% respectivement, ou via des instruments dont ils sont les sous-jacents (25% et 10% ). Ils représentent à eux-seuls 90% de l’exposition, reléguant les autres cryptos à une proportion négligeable. Néanmoins, le rapport note la présence de Polkadot (DOT), Ripple (XRP) à hauteur de 2%, Cardano (Ada) et Solana (SOL) à 1% et Litecoin (LTC) et Stellar (XLM) à 0,4%.
On se gardera néanmoins de prendre toutes ces indications au pied de la lettre, le Comité lui-même recommandant de considérer cette première étude avec prudence en l’absence de toute méthodologie et de vérification des déclarations uniquement fondées sur la bonne volonté des participantes.
Alors que le marché des crypto-actifs évolue rapidement, il est difficile de déterminer si certaines banques ont sous-déclaré ou sur-déclaré leurs expositions aux crypto-actifs, et la mesure dans laquelle elles ont systématiquement appliqué la même approche pour classer toutes expositions.
Renzo Corrias, membre du Secrétariat du Comité de Bâle pour le contrôle bancaire, in Rapport
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