De grands acteurs bancaires s’opposent aux régulateurs sur les exigences requises pour leur expo crypto

22 septembre 2021 - 12:57

Temps de lecture : 2 minutes

Un collectif composé de certaines des plus grandes banques américaines et européennes s’oppose aux règles strictes préconisées par le Comité de Bâle pour le contrôle bancaire, l’un des principaux groupes de régulateurs financiers au monde. Les exigences requises sont jugées disproportionnées. Elles imposeraient à JPMorgan, Deutsche Bank et d’autres grands acteurs bancaires de pondérer leur exposition au bitcoin en détenant un capital équivalent en dollars.

L’insurrection des banques qui défendent leur implication dans la crypto

La Global Financial Markets Association (GFMA), qui réunit de grands acteurs bancaires comme JPMorgan et la Deutsche Bank, en collaboration avec cinq autres associations sectorielles ont publié une lettre pour manifester leur réprobation face à la nouvelle réglementation proposée par le Comité de Bâle au mois de juin.

Dans cette lettre, selon le Wall Street Journal, le collectif exhorte l’instance de régulation à renoncer à des règles trop lourdes, impossibles à respecter.

Nous trouvons que les propositions de la consultation sont trop conservatrices et si simplistes qu’elles empêcheraient en effet la participation des banques sur les marchés des actifs cryptographiques. »

Lettre du collectif bancaire

La principale préconisation étant que les banques doivent protéger leurs avoirs en bitcoin avec une réserve équivalente en dollars pour couvrir l’intégralité des pertes encourues. Une hérésie pour le collectif qui considère que le bitcoin ne présente pas les mêmes risques que d’autres cryptomonnaies. Et, une mesure qui, si elle était adoptée, aurait comme conséquence de dissuader les institutions financières de s’impliquer dans cette classe d’actifs alors qu’un certain nombre d’entre elles ont commencé à proposer des services crypto à leur clientèle.

Un contexte réglementaire qui se resserre

Une tendance qui n’est pas forcément vue d’un bon oeil par le Comité, émanation de la Banque des règlements internationaux constituée de régulateurs mondiaux et de banquiers centraux. Ses recommandations en la matière indiquent une volonté de contrôle accru bien en phase avec le contexte répressif actuel.

Plus précisément, rien n’est encore bien défini mais les menaces se multiplient. Binance, la plus grande plateforme d’échange crypto, peut en témoigner en butte aux offensives régulatrices un peu partout dans le monde. Mais aussi les sociétés de prêt crypto comme BlockFi ou Celsius sous le coup d’une suspension de leurs services dans certains Etats américains. Ou encore Coinbase renonçant à son projet de compte rémunéré sous la pression du gendarme boursier américain. Il faut dire que son nouveau patron, Gary Gensler, est plutôt d’humeur batailleuse depuis cet été. Il ne rate pas une occasion d’exprimer son intention de vouloir réglementer au plus vite une industrie qu’il compare à un Far West. Sa dernière saillie cible une fois encore les stablecoins qu’il assimile à des jetons de casino

A cette frénésie bavarde qui commence à connaître des épisodes d’interdiction ou de restriction récurrents, les banques ont un argument imparable. Pour elles, leur participation à cette industrie contribuerait à l’assainir.

Nous pensons que tout le monde sera mieux si les banques réglementées peuvent participer de manière significative à ces marchés et fournir un accès à leurs clients »

Allison Parent, directrice exécutive de la Global Financial Markets Association (membre de la GFMA)

Reste à savoir si elles seront entendues… Entre acteurs situés du même côté de la barrière, même si banques centrales et banques commerciales sont en concurrence sur les projets de CBDC (version numérique des monnaies souveraines), il devrait y avoir matière à consensus.

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