Nike dépose un brevet pour transformer ses sneakers en jetons Ethereum (ETH)

14 décembre 2019 - 11:49

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Nike vient de déposer un brevet auprès du Bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO). Daté du 10 décembre, ce document pose les bases se ce qui semble être une application de la blockchain à ses chaussures. Une solution numérique qui va dans le sens de l’émergence des jetons Ethereum non-fongibles. Les applications possibles sont nombreuses. Explication…

L’information date d’aujourd’hui. Elle s’inscrit dans la longue liste des nouvelles applications qu’offre la technologie blockchain. Il s’agit cette fois de développer un « système et procédé pour fournir des actifs numériques sécurisés cryptographiquement. » Pour faire simple, Nike souhaite protéger ses chaussures de la contrefaçon. C’est apparemment la raison principale du dépôt de de brevet.

« La technologie actuellement décrite [ blockchain ] repose sur la confiance établie dans et par la technologie blockchain pour permettre à une entreprise de contrôler la création, la distribution, l’expression et l’utilisation d’objets numériques qui représentent leur marque. » – Brevet Nike

D’autres marques de chaussures se sont déjà intéressées à ce procédé. Cela peut se résumer à un principe de traçabilité appliqué aux articles de mode, version 2.0.

La contrefaçon en chiffres

Le problème de la contrefaçon est omniprésent dans le domaine de la chaussure de mode. Chaque année, ce sont plus de 600 milliards de dollars qui disparaissent dans ces marchés parallèles. Et si les chiffres des douanes sont exacts, 40% de ces produits sont des contrefaçons de chaussures de marque.

Cela représente un marché de 240 milliards de dollars. Un manque à gagner non négligeable pour des marques comme Nike, Adidas, Converse, etc… Et une bonne raison pour chercher à développer des stratégies de lutte contre cette réalité.

Sneakers Kike Blockchain

Des solutions pour empêcher la contrefaçon

En 2016, déjà, la marque Greats, née à Brooklyn, avait tenté de répondre de manière innovante au problème de la contrefaçon. C’est en s’inspirant de la technologie du Bitcoin que cette dernière avait développé un système de « balises intelligentes. » Ces dernières étaient imprimées en 3D et permettaient de suivre n’importe quelle paire de chaussures, de l’usine au client. Ce procédé était censé être impossible à truquer.

Pour tenter d’enrayer la contrefaçon de ses sneakers, Nike a essayé de mettre en place une technique que l’on pourrait rapprocher du Proof of Work (PoW) de Bitcoin. À savoir, développer des chaussures fabriquées avec des machines coûteuses et des techniques complexes, pour rendre la contrefaçon impossible ou très compliquée. Mais c’est sans compter sur l’ingéniosité des faussaires et le faible coût de la main-d’oeuvre de certains pays émergents.

Nike blockchain chaussures

La blockchain, un allié de poids

La blockchain est la technologie du futur. Elle permet bien d’autres choses que de développer des cryptomonnaies. Ses applications vont de la vente immobilière aux jeux vidéo, en passant pas l’énergie verte. Une richesse à laquelle des start-ups dans le domaine de la blockchain s’intéressent depuis quelques temps déjà. Et la contrefaçon de produits de type vêtements n’y échappe pas.

Dernier exemple en date, la startup LuxTag. Ce projet est en cours de création et a obtenu plus de 50% des fonds dont elle a besoin pour son lancement. Un crowfunding qui prendra fin le 31 janvier 2020 et qui se présente comme une solution à la contrefaçon pour les produits de luxe, en utilisant la technologie blockchain. Elle garantie que les fabricants et les consommateurs sont protégés contre l’achat et la vente de produits de luxe contrefaits. Les consommateurs pourront vérifier immédiatement l’authenticité d’un produit, via un certificat sur la blockchain qui contient des informations sur le processus de fabrication d’origine du produit.

LuxTag Contrefaçon Blockchain

Cette technologie est également utilisée pour lutter contre les activités frauduleuses dans d’autres domaines tels que la documentation et les oeuvres d’art.

Nike et les jetons ERC non-fongibles d’Ethereum

Les jetons développés sous Ethereum (ETH) permettent une multitude de choses. Il sera possible pour Nike d’enregistrer ses chaussures comme des jetons ERC-1155, de type non-fongibles (NFT). De ce fait, chaque modèle de chaussure aura une valeur propre, impossible à fractionner et il sera possible de les collectionner. Une solution qui permet également de suivre chaque transaction et d’en connaître les détails sur la blockchain.

Ethereum ETH ERC-1155 Nike

« Par exemple, un premier jeton ERC-721 ou ERC-1155 peut être accordé, pour authentifier et traiter une chaussure physique. Un deuxième jeton ERC-721 / ERC-1155 peut être accordé pour accéder à une chaussure numérique, la reproduire et la traiter. » – Brevet Nike

Nike n’est pas la première entreprise de poids à s’intéresser aux solutions que peut offrir l’adoption de la technologie blockchain. Les possibilités qu’elle offrent ne sont même pas encore toutes connues à ce jour. Nul doute que les grandes entreprises sauront en tirer parti !

 

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