Allemagne : 4000 fonds institutionnels vont pouvoir investir dans les cryptos

01 mai 2021 - 18:28

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Alors que certains pays européens freinent des quatre fers ou pire encore accomplissent, telle la France, de grands bonds en arrière, l’Allemagne chemine tranquillement vers l’adoption des cryptomonnaies. Une nouvelle loi qui entrera en vigueur le 1er juillet, va permettre aux fonds institutionnels d’investir jusqu’à 20% de leurs allocations dans cette nouvelle classe d’actifs.

4000 fonds d’investissement vont pouvoir investir dans les cryptos

La nouvelle est d’importance. Le Parlement fédéral allemand (le Bundestag) a approuvé jeudi une nouvelle loi permettant aux gestionnaires de fonds  institutionnels, appelés Spezialfonds,  d’affecter 20% de leurs portefeuilles aux cryptomonnaies. Elle devra encore être approuvée par le Conseil fédéral du pays mais a priori, ce ne serait qu’une simple formalité.

La communauté crypto allemande et ses soutiens ont salué la nouvelle.

« L’ajout d’actifs cryptographiques dans les Spezialfonds est une étape importante pour leur acceptation. Ici, la loi va dans la bonne direction, et nous la saluons expressément. » Frank Schäffler, parlementaire allemand à Decrypt 

Mais au-delà, les experts estiment que cette nouvelle mesure stimulera l’industrie de la cryptographie dans son ensemble. Car, et ce n’est pas rien, c’est 4000 fonds qui seront désormais éligibles à l’investissement crypto. Soit, selon Sven Hildebrandt, PDG de Distributed Ledger Consulting (DLC), qui a largement contribué à ce que cette loi advienne, une injection potentielle de 422 milliards de dollars. Un chiffre vertigineux qui supposerait que tous les fonds investissent chacun les 20% autorisés, ce qui est peu vraisemblable. Mais quand bien même, ils n’y engageraient que 1% de leurs portefeuilles, cela aurait déjà, pour reprendre l’expression du PDG de DLC à Decrypt « un impact énorme sur l’industrie de la cryptographie ».

L’Allemagne, fer de lance de la crypto en Europe

La première puissance économique de l’Union européenne, contrairement à sa voisine d’outre-Rhin, semble avoir compris que les cryptomonnaies sont un moteur de croissance à ne pas négliger. D’abord en pratiquant une fiscalité avantageuse. Fiscalité qui repose sur le fait que les cryptos sont considérées comme de l’argent privé et non comme une marchandise. Ainsi, les particuliers, à condition de détenir leurs cryptomonnaies plus de douze mois, ne payent pas de taxe sur la revente. L’Allemagne a aussi donné, depuis janvier 2020, la possibilité aux banques de vendre et de stocker cette nouvelle classe d’actifs. La Deutsche Bank serait d’ailleurs sur le point de lancer une offre-sur-mesure pour les investisseurs institutionnels. Par ailleurs, la bourse allemande, depuis que le régulateur financier, BaFin, a reconnu les cryptomonnaies comme instruments financiers, accueille également des produits négociés sous la forme d’ETP (Exchange Trader Product) non seulement de Bitcoin mais aussi d’Ether.

L’environnement réglementaire respectueux des directives du GAFI, dont elle assure d’ailleurs la présidence depuis juillet 2020, n’empêche en rien le pays de se positionner avantageusement dans l’écosystème. Cette nouvelle disposition législative le confirme. Quand il  existe une volonté politique ferme, le reste suit. En attendant, de l’autre côté du Rhin, des sociétés crypto dûment réglementées continuent de connaître des situations kafkaïennes

 

 

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